Les véritables enjeux des tarifs de Trump : l’impact sur les portefeuilles des Américains et l’avenir des guerres commerciales.

Les véritables enjeux des tarifs de Trump : l'impact sur les portefeuilles des Américains et l'avenir des guerres commerciales.

Donald Trump met en œuvre des droits de douane significatifs, notamment 25 % sur les importations du Mexique et du Canada, ainsi qu’une majoration de 10 % sur celles de Chine. Ces mesures pourraient gravement affecter l’économie mondiale, entraînant inflation et récession dans les pays touchés. Les tensions commerciales, exacerbées par une stratégie de négociation agressive, perturbent les chaînes de valeur nord-américaines, notamment dans le secteur automobile, où les consommateurs pourraient subir des hausses de prix importantes.

Les Nouvelles Mesures Douanières de Trump

Donald Trump a longtemps fait des promesses, et maintenant il passe à l’action : les États-Unis imposent des droits de douane élevés de 25 % sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, ainsi qu’une majoration de 10 % sur les droits existants concernant la Chine. Bien que la Maison Blanche n’ait pas encore dévoilé l’ordre officiel, Trump a clairement indiqué vendredi qu’il n’a pas l’intention de reculer.

Le président américain a également menacé d’introduire des droits de douane supplémentaires, notamment à l’encontre de l’Union européenne. Il envisage de taxer les importations d’acier, d’aluminium, de cuivre, de pétrole, de gaz naturel, de puces électroniques et de médicaments, peu importe leur origine.

Les Répercussions sur l’Économie Mondiale

Ces droits de douane, qui ciblent principalement les deux pays voisins, représentent un coup dur, d’autant plus que les États-Unis entretiennent des relations économiques étroites avec eux grâce à un accord de libre-échange. Le Mexique et le Canada figurent parmi les principaux partenaires commerciaux des États-Unis. Les effets de ces droits de douane dépendront de leur durée et d’éventuelles exceptions.

Il est essentiel de déterminer si Trump prêtera attention aux préoccupations des lobbys locaux, notamment dans le secteur pétrolier : les raffineries du Midwest dépendent du pétrole brut canadien. L’instauration de droits d’importation sur ce pétrole pourrait faire grimper le prix de l’essence dans des États à enjeux politiques comme le Michigan ou le Wisconsin.

Les conséquences d’un conflit douanier prolongé affecteront les consommateurs et les travailleurs des trois pays, entraînant une inflation accrue et un ralentissement de la croissance. Si ces droits de douane persistent, le Mexique et le Canada pourraient connaître une grave récession. Toutefois, l’issue de la stratégie de Trump se décidera dans les magasins et aux stations-service des États-Unis.

Les partisans de Trump avaient minimisé la situation, affirmant qu’il utiliserait les droits de douane comme une tactique de négociation, sans être véritablement opposé au libre-échange. Cependant, les membres les plus radicaux de son équipe, comme le conseiller Pete Navarro et le ministre du Commerce Howard Lutnick, prennent le dessus.

Les négociateurs canadiens et mexicains se sentent frustrés, car le président américain n’a pas clairement défini ses attentes, ce qui aurait pu les aider à éviter ces droits de douane. La stratégie de Trump semble être de « punir d’abord, puis négocier », envoyant ainsi un message fort, tant à ses partisans qu’à ses opposants. Cela a également pris de nombreux dirigeants d’entreprise américains au dépourvu, qui ne s’attendaient pas à une position aussi agressive après les élections républicaines de novembre.

Les guerres commerciales sont souvent imprévisibles. Trump déclenche une dynamique qu’il ne peut pas contrôler aisément. Son objectif est de donner l’exemple avec le Mexique et le Canada, espérant briser la résistance d’autres pays avant d’entamer des négociations. Cependant, cette approche le met également sous pression : en cas d’échec, ses menaces futures pourraient être prises moins au sérieux.

Il a réussi à vendre des ajustements mineurs à l’accord de libre-échange avec ses voisins nord-américains comme de grandes victoires auparavant, mais il est incertain s’il pourra renouveler cet exploit. Il est clair que le Canada et le Mexique risquent davantage dans ce conflit que les États-Unis. Cependant, ces deux pays sont dirigés par des politiciens démocratiquement élus qui doivent également se montrer fermes face à leur propre public, même si cela nuit à leurs intérêts à court terme.

Une autre distinction importante entre le Mexique et le Canada d’une part, et la Chine d’autre part, réside dans le fait que les chaînes de valeur en Amérique du Nord sont beaucoup plus interconnectées. Ces nouveaux droits de douane touchent également les fabricants automobiles américains, qui déplacent des pièces à travers les frontières avant de vendre les voitures finies. Contrairement à la guerre commerciale avec la Chine, qui a débuté en 2018, ici, la chaîne de valeur est attaquée à plusieurs niveaux.

À Detroit, des négociations difficiles ont déjà commencé entre les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs pour déterminer qui absorbera l’augmentation des coûts de 25 % sur des éléments tels que les airbags et les sièges. Dans ce secteur, les marges bénéficiaires étant très faibles, les consommateurs devront probablement supporter une partie importante de l’augmentation des prix.

En fin de compte, ce sont les consommateurs américains qui décideront de l’issue de cette guerre commerciale avec leur portefeuille. Trump leur a promis de lutter contre l’inflation. Si les prix de l’essence, des fruits, des légumes et des voitures augmentent significativement, cela pourrait avoir des répercussions politiques pour lui. De plus, une nouvelle poussée inflationniste pourrait forcer la Réserve fédérale à maintenir des taux d’intérêt plus élevés, ce qui ne plaira pas aux entreprises ni aux acheteurs de maisons.

La question demeure : le Mexique, le Canada et les autres acteurs du conflit commercial tiendront-ils assez longtemps pour forcer Trump à céder ? Les mois à venir nous le diront. L’économie mondiale doit se préparer à traverser une période difficile.