Nissan a mis fin à ses négociations de fusion avec Honda en raison de divergences croissantes. Alors que Honda proposait que Nissan devienne une filiale, ce dernier souhaitait une fusion égalitaire. Cette décision intervient alors que Nissan fait face à une crise et à des restructurations majeures, tandis que Honda s’inquiète des progrès lents de son partenaire. Les tensions commerciales et la situation de Nissan sur le marché des véhicules électriques compliquent davantage la situation pour les deux entreprises.
Nissan Met Fin aux Discussions de Fusion avec Honda
Nissan a récemment décidé d’annuler ses négociations de fusion avec son concurrent Honda. Les deux géants de l’automobile japonais avaient envisagé de fusionner afin de former le troisième plus grand constructeur automobile au monde en termes de ventes. Cependant, des divergences croissantes entre les deux parties ont compliqué les discussions, selon des sources proches du dossier qui ont souhaité rester anonymes. Le journal Nikkei a rapporté que le conseil d’administration de Nissan était toujours en réunion pour déterminer la suite des événements en fin d’après-midi.
Les Enjeux de la Fusion et l’Avenir de Nissan
Honda a proposé à Nissan de devenir une filiale, une proposition qui représente un changement significatif par rapport aux discussions initiales, qui étaient axées sur une fusion égalitaire. Un porte-parole de Nissan a affirmé que le rapport de Nikkei ne reposait pas sur des informations officielles, ajoutant que l’entreprise s’efforçait de finaliser sa direction future d’ici la mi-février. En revanche, un représentant de Honda a déclaré qu’aucune communication de Nissan ne confirmait un retrait de l’accord de fusion.
Cet événement soulève des interrogations sur la capacité de Nissan à surmonter sa crise actuelle sans soutien externe. La société se trouve en pleine mise en œuvre d’un plan de restructuration visant à réduire ses effectifs de 9 000 employés et à diminuer de 20 % sa capacité de production mondiale. Pendant ce temps, Honda, dont la capitalisation boursière est presque cinq fois supérieure à celle de Nissan, s’inquiète de la lenteur des progrès de son partenaire en restructuration.
Les discussions de fusion sont également survenues dans un contexte de tensions commerciales, notamment en raison des possibles tarifs imposés par le président américain Donald Trump, qui pourraient affecter Nissan plus sévèrement que Honda ou Toyota. Les actions de Nissan ont chuté de plus de 4 % avant que leur négociation ne soit suspendue à la Bourse de Tokyo suite à ces nouvelles, tandis que les actions de Honda ont enregistré une hausse de plus de 8 %, témoignant d’un certain soulagement des investisseurs face à l’annulation de l’accord.
Nissan, plus vulnérable au passage aux véhicules électriques, n’a jamais complètement récupéré depuis la crise provoquée par l’arrestation de son ancien président, Carlos Ghosn, en 2018. L’analyste automobile Christopher Richter a souligné que le refus de Nissan de devenir une filiale de Honda indique que la question du contrôle était un point de friction majeur. De plus, Renault, partenaire de longue date de Nissan, a exprimé son ouverture à l’idée de fusionner avec Honda, ce qui pourrait modifier la dynamique entre les acteurs de cette industrie.