Coop et Migros, bien que concurrents, partagent un modèle coopératif et une identité visuelle similaire. Cependant, Coop profite des difficultés de Migros pour renforcer sa position, enregistrant une légère hausse de son chiffre d’affaires. Malgré des défis dans certains de ses magasins spécialisés, Coop reste confiant et s’engage dans une stratégie de baisse des prix, tout en maintenant une rentabilité stable. La guerre des prix relancée par Migros n’affecte pas leur détermination à rester compétitifs.
Coop et Migros, bien qu’étant des concurrents, partagent de nombreuses similitudes. Tous deux fonctionnent sous le modèle coopératif et affichent une identité visuelle marquée par la couleur orange. Cependant, ces derniers temps, les deux géants de la distribution prennent des chemins divergents.
Alors que Migros se concentre sur des rénovations et des cessions de magasins, Coop maintient une stabilité impressionnante. Profitant de l’absence de turbulences médiatiques et de changements majeurs chez ses rivaux, le deuxième plus grand détaillant de Suisse peut concentrer ses efforts sur son activité principale. Les résultats parlent d’eux-mêmes, comme l’a montré la récente conférence de presse à Bachenbülach.
Opportunités de croissance pour Coop
Coop tire parti des déboires de Migros, qui a récemment réduit son portefeuille de magasins spécialisés, notamment Melectronics et SportX. « Cette situation nous est favorable », a déclaré le directeur général de Coop, Philipp Wyss. En effet, alors que la concurrence ferme des établissements, les clients se tournent vers les points de vente spécialisés de Coop. Son commerce en ligne, Interdiscount, a enregistré une hausse de 10 % de son chiffre d’affaires, ajusté suite à l’intégration de Microspot.
Cependant, les magasins spécialisés de Coop n’ont pas été épargnés par les défis en 2024. La chaîne de bricolage Jumbo a connu une baisse de chiffre d’affaires pour la deuxième année consécutive, un phénomène attribué aux conditions météorologiques défavorables au printemps et en été, qui ont réduit le trafic en magasin. Les ventes des enseignes d’électroménager Fust et de mobilier Livique/Lumimart ont également chuté.
La question se pose désormais de savoir si Coop envisagera de réduire son propre réseau de magasins spécialisés. Philipp Wyss reste ferme sur sa position, affirmant sa confiance dans le modèle physique dans un pays comme la Suisse. « Nous croyons fermement aux magasins spécialisés et nous n’avons pas l’intention de les vendre », déclare-t-il avec conviction.
Résultats financiers et stratégie de prix
Pour l’année passée, Coop a annoncé un chiffre d’affaires net total de 33,7 milliards de francs, marquant une légère progression de 0,5 %. Dans son segment phare, les supermarchés, le chiffre d’affaires a atteint 12,1 milliards de francs, soit une augmentation de 2 % par rapport à l’année précédente. Selon Wyss, cette croissance n’est pas le résultat d’une hausse des prix due à l’inflation, mais plutôt d’une conquête de parts de marché.
Il sera intéressant de voir si Coop a effectivement avancé aux dépens de Migros lors de la publication des résultats de ce dernier en mars. La rentabilité de Coop est restée stable, avec une marge d’exploitation (EBIT) de 2,6 % et une marge bénéficiaire nette de 1,7 % en 2024. Cela se traduit par un bénéfice total de 585 millions de francs.
De surcroît, Coop a entrepris de réduire les prix de plus de 2400 produits l’année dernière, représentant un investissement de 600 millions de francs dans des prix plus bas sur cinq ans. La stratégie de Coop pour 2024 inclut également de nouvelles baisses de prix.
Face à la guerre des prix relancée par Migros à l’automne dernier, Wyss a affirmé : « Nous n’avons pas initié cette situation, mais nous restons déterminés à être compétitifs. Si un concurrent réduit ses prix, nous ferons de même immédiatement. » La marque à bas prix Prix Garantie a enregistré une hausse de près de 8 % l’année dernière, soulignant l’engagement de Coop dans cette bataille tarifaire.