De nombreuses personnes se disent « un peu OCD » en raison de leur besoin de propreté, mais pour un million de Britanniques, le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est une réalité complexe et paralysante. Il se manifeste par des obsessions et des compulsions, entraînant une souffrance intense. Des célébrités comme Tuppence Middleton et David Beckham partagent leurs luttes avec le TOC, qui impacte la qualité de vie. Des mythes entourent cette condition, notamment la fusion pensée-action, et le perfectionnisme lié au TOC est épuisant et interfère avec la vie quotidienne.
Souvent, les gens se décrivent comme étant « un peu OCD » simplement parce qu’ils apprécient un environnement propre ou éprouvent du stress lorsque leur espace de travail est en désordre.
Cependant, pour le million de personnes au Royaume-Uni qui souffrent de ce trouble mental, la réalité est bien plus complexe et débilitante.
Il y a 35 ans, l’Organisation mondiale de la santé a classé le trouble obsessionnel-compulsif parmi les 10 maladies les plus invalidantes, en tenant compte de la perte de revenus et de la dégradation de la qualité de vie.
Grâce aux avancées dans notre compréhension de cette condition, nous savons maintenant comment la traiter efficacement.
Il est essentiel de reconnaître que le TOC n’est pas simplement un trait de personnalité ; c’est un trouble sérieux, parfois paralysant.
Récemment, Tuppence Middleton, l’actrice de Downton Abbey, a partagé ses luttes avec le TOC, révélant qu’elle doit pousser et tirer sa porte d’entrée au moins 64 fois avant de quitter son domicile.
Elle prend également des photos de divers appareils chez elle pour apaiser son anxiété, s’assurant qu’ils sont éteints ou fermés.
La comédienne de 37 ans a déclaré : « Mon esprit est envahi par des scorpions. C’est une manière épuisante de vivre. »
De son côté, David Beckham, 49 ans, consacre des heures à nettoyer des bougies et à ajuster l’éclairage de sa maison, tandis qu’Ian Puleston-Davies, acteur de Coronation Street, évoque les « pensées de chewing-gum » qui ne disparaissent jamais.
Des personnalités telles que Nicolas Cage, Jessica Alba, Leonardo DiCaprio, Niall Horan, Daniel Radcliffe et Lili Reinhart ont également partagé leurs expériences avec le TOC.
Andrew Kidd, thérapeute psychologique senior accrédité par la British Association for Counselling and Psychotherapy, explique que le TOC est souvent perçu comme un « trouble du doute », comparable à un tyran.
« Les gens décrivent souvent cela comme un combat intérieur, comme si deux cerveaux luttaient pour le contrôle, entraînant des pensées en boucle, à l’image d’un chien poursuivant sa queue », ajoute-t-il.
« Ce n’est pas une simple excentricité ; c’est un véritable trouble de santé mentale qui engendre une souffrance immense et impacte presque tous les aspects de la vie d’une personne. »
LES SYMPTÔMES DU TOC
Le TOC se caractérise principalement par deux éléments : les obsessions et les compulsions.
Selon le Dr Andrea Pickering, directeur clinique chez Clinical Partners, « les obsessions sont des pensées, images ou impulsions intrusives qui provoquent une détresse intense ».
Certaines personnes craignent de se blesser ou de blesser leurs proches, tandis que d’autres ressentent le besoin d’ordre ou de symétrie.
« Les compulsions, quant à elles, sont des comportements répétitifs ou des actes mentaux que les personnes atteintes de TOC se sentent obligées d’accomplir pour apaiser temporairement leur anxiété », précise Andrew.
Par exemple, une personne ayant une peur intense d’être cambriolée peut vérifier plusieurs fois que toutes les fenêtres et portes sont bien fermées avant de quitter son domicile.
D’autres comportements incluent le comptage, le rangement d’objets pour les rendre « juste parfaits », ou encore se laver les mains de manière excessive.
Andrew explique que « le TOC tente de résoudre un problème qui n’existe pas réellement, mais qui pourrait potentiellement survenir ».
Cette condition est débilitante en raison de sa nature auto-renforçante ; bien que les compulsions soient censées soulager l’anxiété, elles alimentent en réalité le cercle vicieux.
« Le soulagement temporaire incite les individus à répéter les comportements chaque fois que des pensées troublantes surgissent », conclut Andrew.
Cependant, certains symptômes peuvent passer inaperçus…
MYTHES ET RÉALITÉS DU TOC
Beaucoup de gens pensent avoir une idée précise de ce qui est vrai ou faux au sujet du TOC.
Cependant, certaines personnes atteintes de ce trouble croient que même le fait de penser à une action nuisible est aussi grave que de l’accomplir réellement. Ce phénomène est connu sous le nom de fusion pensée-action, selon Andrew.
Par exemple, une personne pourrait éprouver une grande culpabilité pour avoir imaginé blesser quelqu’un, tout comme si elle l’avait réellement fait.
La fusion pensée-action peut également inclure la croyance selon laquelle penser à un événement augmente les chances qu’il se produise.
Andrew illustre cela avec un exemple : « Si j’ai une pensée intrusive concernant la maladie de mon enfant, cela signifie qu’il est plus susceptible de tomber malade ».
LA QUÊTE DE LA PERFECTION
Beaucoup d’entre nous se définissent comme des perfectionnistes, mais le perfectionnisme lié au TOC va bien au-delà d’un simple désir d’ordre ou d’excellence, comme l’explique le Dr Pickering.
« Les personnes atteintes de TOC ressentent une anxiété intense si les choses ne sont pas ‘parfaites’, ce qui entraîne des comportements compulsifs tels que des vérifications répétées ou l’évitement de certaines tâches », indique-t-elle.
Contrairement au perfectionnisme qui stimule la productivité, celui associé au TOC est épuisant, chronophage et interfère avec les activités quotidiennes.
LES DÉFIS PERSONNELS
Les personnes souffrant de TOC ont souvent des attentes très strictes envers elles-mêmes.
Andrew souligne qu’il existe une tendance à exagérer son sens de la responsabilité, avec la conviction que des actions extraordinaires sont nécessaires pour prévenir des dommages ou protéger leurs proches.
En thérapie, ces individus se critiquent sévèrement lorsqu’ils commettent une erreur, ce qui peut amplifier leur détresse.