La Cour constitutionnelle fédérale a décidé que les clubs de football professionnels doivent désormais contribuer aux coûts des interventions policières lors des matchs à haut risque. Bien que cette mesure s’applique d’abord à Brême, d’autres régions envisagent de suivre. Les partisans soutiennent que les clubs, générant des revenus importants, devraient assumer une part des dépenses de sécurité, tandis que les opposants craignent une surcharge financière pour les clubs déjà en difficulté. La DFL doit maintenant établir des règles uniformes pour éviter d’aggraver les inégalités entre les clubs.
Les clubs de football professionnels doivent désormais participer aux frais des interventions policières, selon une décision de la Cour constitutionnelle fédérale. Pour éviter que le fossé entre les clubs riches et pauvres ne se creuse encore plus, une réglementation uniforme doit être mise en œuvre. Voici notre analyse.
La Cour constitutionnelle fédérale a tranché un litige juridique qui durait depuis près d’une décennie. Désormais, les Länder peuvent, dans certains cas, réclamer des frais aux clubs de football pour le déploiement de forces de police. Actuellement, cette décision ne concerne que la ville de Brême, et elle s’applique exclusivement aux matchs jugés à haut risque, attirant plus de 5 000 spectateurs.
Cependant, cette décision aura des répercussions durables sur l’ensemble des clubs de Bundesliga. D’autres régions, telles que Hambourg et la Rhénanie-Palatinat, ont déjà exprimé leur intention de suivre l’exemple de Brême en imposant des frais. Même des Länder comme la Bavière et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui s’opposaient fermement à cette taxe policière, pourraient avoir du mal à adopter une position différente.
La population montre peu de tolérance à l’idée que les contribuables doivent payer lorsque des altercations éclatent entre supporters. Des clubs comme le Borussia Dortmund, le 1. FC Cologne, et le Borussia Mönchengladbach peuvent s’attendre à recevoir des factures pour des interventions policières dans un avenir proche.
La décision de la Cour constitutionnelle fédérale (BVG) a permis aux Länder de facturer les frais de police pour les matchs à haut risque, une étape importante pour le football allemand.
Pourquoi les clubs devraient contribuer
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les décideurs politiques et les juristes estiment qu’il est juste que les clubs assument une part des coûts liés à la sécurité. Avec l’industrie du football générant plus de cinq milliards d’euros en Allemagne et des salaires atteignant des millions pour les meilleurs joueurs, il semble raisonnable que les clubs paient pour assurer la sécurité lors des matchs, même durant les derbies les plus intenses. La possibilité de se déplacer en toute sécurité dans et hors des stades contribue à rendre le football attractif pour un large public.
Ainsi, la police joue un rôle clé dans le bon fonctionnement de cette industrie du divertissement. À l’avenir, les clubs ne devraient couvrir qu’une petite partie des coûts pour ces matchs à risque, ce qui, au total pour tous les clubs de Bundesliga, ne représente pas beaucoup plus que le salaire d’un joueur vedette du Bayern Munich.
Les arguments des opposants
Cependant, ceux qui s’opposent à cette taxe ont également des arguments valables. Pourquoi le football devrait-il supporter ces frais alors que d’autres secteurs, comme ceux de la fête de la bière, ne le font pas ? Qui peut garantir que les Länder ne chercheront pas à remplir leurs caisses en facturant à outrance les clubs pour les interventions policières, qu’il s’agisse de canons à eau, de chevaux ou même d’hélicoptères ?
De plus, évaluer les coûts des interventions en cas de troubles peut s’avérer complexe. Un système bureaucratique pourrait émerger si les autorités doivent facturer chaque intervention séparément. Enfin, dans le football allemand, il n’y a pas que des clubs prospères ; certains peinent financièrement et seront contraints de réduire d’autres dépenses ou de demander davantage à leurs supporters.
Un défi pour la DFL
Sur le plan juridique, la situation est claire. Il est positif que les juges aient rendu leur décision. Cependant, les discussions sur les frais policiers ne sont pas prêtes de s’éteindre. Les juges ont fixé des limites, et il appartient maintenant aux clubs et aux politiciens de collaborer pour trouver des solutions pratiques, rapidement et sans tomber dans de nouvelles disputes.
La DFL, représentant les intérêts de tous les clubs professionnels, est maintenant confrontée à la tâche de mettre en place des règles uniformes. Par exemple, elle pourrait envisager de créer un fonds auquel tous les clubs contribueraient pour couvrir ces frais. Il serait regrettable que les coûts des interventions policières amplifient encore l’écart entre clubs riches et pauvres, pénalisant des équipes traditionnelles comme le Werder Brême, le Hamburger SV ou Hanovre 96, tout en épargnant des clubs comme le RB Leipzig, la TSG Hoffenheim ou le VfL Wolfsburg.