‘As Bestas’ remporte neuf gongs aux prix du film Goya en Espagne

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Le drame rural « As Bestas » a été le grand gagnant de la cérémonie Goya, l’équivalent espagnol des Oscars, qui a également honoré samedi soir son acteur principal, le Français Denis Ménochet, et rendu hommage au réalisateur Carlos Saura, décédé la veille à 91.

Le long métrage de Rodrigo Sorogoyen, avec les acteurs français Marina Foïs et Denis Ménochet, a remporté un total de neuf prix, dont celui du meilleur film espagnol, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario original.

« Pour être un bon réalisateur, en plus de toujours regarder Carlos Saura, il faut s’entourer de la meilleure équipe possible. Et je l’ai fait, c’est mon seul mérite », a réagi le cinéaste de 40 ans après avoir reçu son prix. le samedi soir.

L’acteur principal du film, Denis Ménochet, a remporté le prix du meilleur acteur. Il s’agit du prix le plus important obtenu à ce jour par l’acteur français, qui a travaillé avec les cinéastes François Ozon (« Peter Van Kant »), Quentin Tarantino (« Inglorious Bastards ») et Ridley Scott (« Robin Hood »).

« J’ai eu la chance de travailler avec des acteurs que j’admire », a déclaré l’acteur en espagnol, citant Marina Foïs et l’Espagnol Luis Zahera, « meilleur acteur du monde » selon lui, récompensé du Goya du meilleur acteur dans un second rôle.

Le film de Rodrigo Sorogoyen, étoile montante du cinéma espagnol, raconte l’histoire d’un couple qui tombe amoureux d’un coin démuni de la Galice, au nord-ouest de l’Espagne, dont l’implantation suscite l’hostilité menaçante de deux frères voisins.

Ce long métrage inspiré d’une histoire vraie a déjà été vu par 700 000 spectateurs. Il avait déjà fait sensation en mai au Festival de Cannes, où il avait été présenté hors compétition.

« Ce qui nous a plu, c’est d’imaginer les motivations » des personnages, de voir « comment on peut tant détester quelqu’un dans son quartier, et (la motivation) des deux étrangers, des gens qui ne sont pas les bienvenus mais qui se disent « je Je ne vais pas partir d’ici », a expliqué le réalisateur à l’AFP à Cannes.

La 37e édition des Goyas a également été l’occasion pour le monde du cinéma de rendre hommage au réalisateur espagnol Carlos Saura, décédé vendredi à son domicile de la région de Madrid, et s’est vu décerner un Goya d’honneur.

« La mort de Carlos Saura a ému toute la profession » car « il était l’un des plus brillants représentants de la culture espagnole », a souligné le président de l’Académie du cinéma Fernando Méndez-Leite lors de la cérémonie à Séville, dans le sud de l’Espagne.

Le Goya a été présenté aux deux enfants du cinéaste et à sa femme, l’actrice Eulalia Ramón. Ce dernier a lu un message préparé par Carlos Saura, remerciant ceux qui l’ont accompagné « dans ce merveilleux travail qu’est la réalisation d’un film ».

Né le 4 janvier 1932 à Huesca (Aragon, nord), Carlos Saura a réalisé une cinquantaine de films, dont « Cria Cuervos » en 1975. Il a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière, dont un Ours d’argent en 1966 à Berlin pour « La Chasse ».

Le cinéaste, qui aurait dû venir chercher son prix en personne, est considéré comme une figure clé de l’histoire du cinéma espagnol, avec Luis Buñuel et Pedro Almodovar.

Les Goya ont également rendu hommage à l’actrice française Juliette Binoche, qui a reçu un prix international pour sa « trajectoire extraordinaire » au cinéma.

Lors de la réception de son prix, l’actrice a chanté l’air de « Porque te vas », une chanson emblématique du film « Cria Cuervos » de Carlos Saura. La cinéaste espagnole « m’a terriblement émue », a-t-elle dit, avant de dire en espagnol qu’elle était « heureuse » de recevoir ce « merveilleux prix ».

Au cours de ses 40 ans de carrière, Juliette Binoche a joué dans de nombreux films, dont « Les Amants du Pont-Neuf » et « Le Patient anglais », pour lesquels elle a reçu l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

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