Augmentation des accidents aériens mortels dans l’armée avant la tragédie du DC

Augmentation des accidents aériens mortels dans l'armée avant la tragédie du DC

Une collision tragique entre un vol d’American Airlines et un hélicoptère militaire près de Washington, D.C., met en lumière une hausse alarmante des accidents aériens dans l’Armée, avec 17 incidents de classe A enregistrés pour l’exercice fiscal 2024. Les responsables pointent une « culture de sécurité inefficace » et une diminution de l’expérience des pilotes comme facteurs contributeurs. Des mesures de sécurité ont été mises en place, réduisant les accidents à 0,86 pour 100 000 heures de vol après des tragédies majeures.

Accidents Aériens de l’Armée : Une Augmentation Alarmante

La tragique collision survenue mercredi entre un vol d’American Airlines et un hélicoptère militaire près de Washington, D.C., s’inscrit dans un contexte inquiétant : le taux d’accidents aériens de l’Armée a atteint son niveau le plus élevé depuis plus de dix ans.

Pour l’exercice fiscal 2024, l’aviation de l’Armée a enregistré 17 accidents de classe A, des événements ayant entraîné des pertes humaines ou des dommages dépassant 2,5 millions de dollars. Parmi ces incidents, 15 se sont produits en vol, tandis que deux ont eu lieu au sol.

Ces chiffres font suite à neuf incidents de vol et un accident au sol en 2023, ainsi qu’à quatre incidents de vol et quatre accidents au sol en 2022.

Un rapport de l’Armée, publié juste avant la collision tragique près de l’aéroport national Reagan, indique que l’exercice fiscal 2024 est une année à ne pas reproduire, après la perte de 67 vies.

Une Réflexion sur la Sécurité Aérienne

Le taux d’accidents de classe A par 100 000 heures de vol pour l’exercice fiscal 2024 a atteint des sommets depuis 2007. Neuf soldats ainsi qu’un civil ont perdu la vie lors d’accidents aériens, tandis qu’un entrepreneur a été tué dans un incident au sol, selon le même rapport.

Avec un taux de 1,9 accidents de classe A pour 100 000 heures de vol, ce chiffre est presque quatre fois supérieur à celui de 2022, qui s’élevait à 0,5 pour 100 000.

En moyenne, six membres d’équipage perdent la vie chaque année dans des accidents de l’aviation de l’Armée. En tout, 66 incidents de classe A-C ont été signalés, ce qui englobe des accidents occasionnant des dommages de plus de 60 000 dollars ou des blessures entraînant un arrêt de travail.

Il est à noter que l’hélicoptère UH-60 Black Hawk impliqué dans l’accident près de Washington n’est pas le plus accidentogène de la flotte de l’Armée, avec seulement un incident majeur survenu en 2024, tandis que neuf autres incidents ont concerné des AH-64 Apaches.

Ce dernier accident est également le premier incident de classe A enregistré pour l’exercice fiscal 2025.

Le rapport souligne que la Marine a comptabilisé 11 accidents aériens de classe A durant l’exercice fiscal 2024, tandis que le Corps des Marines en a enregistré six, dont un tragique accident d’hélicoptère CH-53E Super Stallion ayant coûté la vie à cinq Marines en février dernier. Pour sa part, l’Armée de l’air, avec un plus grand nombre de pilotes, a enregistré 20 accidents de classe A au cours de la même période.

Les responsables de l’Armée attribuent cette montée des incidents à une « culture de sécurité inefficace ». Un examen approfondi a révélé une baisse de l’expérience de vol de 300 heures par aviateur depuis 2013, bien que cette expérience ne soit pas évoquée dans chaque incident, elle reste un facteur à considérer.

Le Centre de préparation au combat de l’Armée a précisé que l’analyse des données de vol vise à améliorer la sécurité, et non à stigmatiser des pilotes individuels.

Face à cette crise de sécurité, l’Armée a suspendu temporairement toutes les missions régulières et l’entraînement en avril 2023, suite à la perte tragique de plus d’une douzaine de pilotes. Cependant, les accidents ont continué, amenant l’Armée à mettre en place un « stand up » de sécurité en avril 2024, introduisant de nouveaux protocoles et procédures.

À la suite de cette initiative, le taux d’accidents de classe A a chuté à 0,86 par 100 000 heures de vol pour le reste de l’exercice fiscal 2024.

Récemment, Daniel Driscoll, candidat au poste de secrétaire de l’Armée, a exprimé son engagement à promouvoir une « culture de sécurité » à la suite de cet accident tragique, qu’il a qualifié d’évitable.

Le Black Hawk, transportant trois pilotes de l’Armée, effectuait un « vol d’entraînement de compétence annuel » lorsqu’il a percuté un jet régional commercial de Wichita, Kansas, en approche pour atterrir à Reagan, selon les déclarations de Pete Hegseth, secrétaire à la Défense.

L’Armée n’a pas encore fourni de commentaires supplémentaires concernant cet incident.