Bernhard Russi, originaire d’Andermatt, se présente comme un professionnel du dessin en bâtiment, bien plus que comme un ancien champion olympique. Ses racines plongent profondément dans les montagnes qui l’entourent. Passionné d’escalade et de défis, il continue d’explorer diverses activités sportives, notamment le vélo et le golf. À 76 ans, il reste actif et compétitif, tout en savourant chaque moment passé en pleine nature, acceptant ses limites physiques avec humilité. Sa carrière s’étend au-delà du ski, incluant des rôles dans les médias.
Se Présenter : L’Histoire de Bernhard Russi
Quand je fais ma première rencontre avec quelqu’un, je me présente en ces termes : Bonjour, je suis Bernhard Russi, originaire d’Andermatt et professionnel du dessin en bâtiment. C’est vraiment l’essentiel à savoir sur moi.
Une Vie au-delà des Médailles
Bien que ma victoire aux Jeux Olympiques de 1972 soit un moment marquant, presque comme si j’avais gagné dix fois à la loterie, ce succès n’est qu’une petite partie de ma vie. Andermatt et les montagnes sont mes véritables racines. J’y ai grandi et je n’ai jamais eu l’intention de partir. Dans mon village, je ne suis pas perçu comme un ancien champion de ski, mais simplement comme un ami d’enfance. Mes médailles et trophées n’ont pas leur place chez moi ; ils sont restés chez ma mère et, aujourd’hui, ils sont exposés dans le musée de la vallée.
Les habitants des montagnes affirment souvent que la nature les a influencés. Pour moi, ce n’est pas juste une phrase, c’est une réalité. À Andermatt, nous sommes entourés de majestueuses montagnes qui, d’une part, nous protègent et, d’autre part, peuvent être menaçantes. La chute de pierres, les inondations et les avalanches font partie de notre quotidien. Vivre ici nous incite à respecter la nature et à comprendre ses risques. Chaque sommet possède sa propre beauté et son caractère unique. Le Galenstock, culminant à plus de 3500 mètres, est celui qui me touche le plus. Mon rêve d’enfance était de le conquérir, et à seulement 10 ans, j’ai réalisé cet exploit. C’est ainsi qu’est né ma passion pour l’escalade. En tant qu’amateur de montagne, je ne peux m’empêcher de ressentir l’envie d’atteindre chaque sommet qui se dresse devant moi.
Quand je suis sur une montagne, en haut, mes pensées se concentrent sur l’instant présent. Je dois rester vigilant, car la descente est tout aussi cruciale. Après avoir pris un moment pour apprécier la vue, je m’approche prudemment du bord, m’habitue à la pente vertigineuse, et le moment où je regarde en bas est tout simplement sublime. J’éprouve également cette sensation de liberté lors de l’escalade libre, un type d’escalade que j’affectionne particulièrement.
Mon parcours m’a conduit à explorer différentes disciplines, comme le descente, le rallye et même le cascade. Malgré tout, l’adrénaline et la compétition restent des éléments essentiels de ma vie. À chaque nouvelle expérience, je ressens encore ce besoin de repousser mes limites.
À 76 ans, je suis souvent invité par des amis à faire des sorties à vélo défiant les cols de montagne. Même si je pourrais dire que je ne peux plus, je préfère accepter le défi et voir jusqu’où je peux aller. Je reste toujours prêt à trouver une solution si cela devient trop difficile.
Si cela m’arrivait ? Non, pas encore, mais je sais qu’un jour cela viendra.
Pourquoi ce besoin de défi ? C’est simple, cela me fait du bien. Parfois, je fais du vélo seul pour gravir le col de l’Oberalp. Chaque montée est une occasion de me mesurer à moi-même. Je pousse jusqu’à la limite de mes capacités, sans oublier que chaque jour est différent.
Je ne me décourage pas facilement. J’ai appris à rester humble et à accepter que le corps a ses limites. Si je fais moins de pompes aujourd’hui qu’hier, je l’accepte. Toutefois, chaque session sportive a aussi une autre dimension.
En tant qu’ancien skieur de compétition, j’avais un retour immédiat sur mes performances. Après ma carrière, j’ai manqué cette gratification instantanée. J’ai donc commencé à jouer au golf, où chaque coup me donne un feedback immédiat sur ma performance. C’est gratifiant et cela m’aide à rester connecté à cette sensation de compétition.
Ma carrière n’a pas pris fin avec le ski. J’ai continué à briller en tant que constructeur de pistes, chroniqueur, co-commentateur à la télévision et personnalité publique. Ma passion pour les montagnes et le sport reste intacte.