Conflit numérique : L’importance de la collaboration face à la lutte en ligne selon n-tv.de

Conflit numérique : L'importance de la collaboration face à la lutte en ligne selon n-tv.de

Uwe Peter, directeur général de Cisco Allemagne, met en lumière les inquiétudes concernant l’infrastructure numérique allemande et appelle à renforcer la coopération avec les États-Unis, malgré les tensions politiques. Il souligne les avancées en matière de 5G et de fibre optique, tout en alertant sur les défis liés à l’intelligence artificielle, la cybersécurité et le manque de centres de données. Il plaide pour une approche unifiée en Europe pour moderniser le matériel et renforcer la résilience face aux menaces cybernétiques.

Uwe Peter, le directeur général de Cisco Allemagne, exprime des préoccupations sur l’état de l’infrastructure numérique en Allemagne et appelle à un renforcement de la coopération avec les États-Unis, même si les tensions politiques sont palpables. Dans cet entretien, il aborde les défis liés aux centres de données, à la montée de l’intelligence artificielle et à l’importance de la collaboration entre l’Allemagne et les États-Unis.

L’Allemagne face aux défis de l’infrastructure numérique

Est-ce que l’Allemagne est réellement à la traîne en matière d’infrastructure numérique ?

Uwe Peter : Je pense que l’industrie a trouvé des solutions adéquates ces dix dernières années et a investi dans de nouvelles capacités informatiques, notamment pour moderniser les usines. Le déploiement de la 5G a été très rapide et l’avancement de la fibre optique est également notable. Actuellement, 75 % des Allemands peuvent accéder à l’Ethernet Gigabit, contre 43 % en 2019, et l’accès à la fibre optique a bondi de 12 à 32 %. Ces investissements sont colossaux.

Un avenir incertain pour l’intelligence artificielle

Tout va-t-il pour le mieux ?

Il existe encore des domaines où je reste prudent. En regardant vers 2025, je crains que nous ne soyons à un tournant où la prospérité mondiale sera redéployée. Les prochaines élections fédérales seront alors cruciales. Nous avons d’énormes défis à relever, surtout dans le domaine de l’informatique, qui est essentiel pour l’IA, la cybersécurité et l’esprit entrepreneurial.

Quel est le rôle de l’intelligence artificielle dans tout cela ?

Il semble y avoir un consensus sur le fait que les modèles de langage avancés sont essentiels pour lier les services numériques à l’excellence allemande, notamment dans des secteurs comme la logistique et l’ingénierie. Nous avons un savoir-faire unique et des données précieuses qui doivent être transformées en solutions numériques. Beaucoup de personnes n’ont pas encore mesuré l’ampleur de cette révolution. Dans dix ans, notre paysage sera radicalement différent, semblable à l’émergence des plateformes de médias sociaux au début des années 2000.

Quelles implications pour les politiques et l’économie ?

L’indice d’innovation des Nations Unies place l’Allemagne au premier plan en termes de dépenses des entreprises en recherche et développement. Nous avons également une bonne qualité d’enseignement supérieur et un nombre élevé d’ingénieurs. Cependant, en matière d’infrastructure numérique, nous ne sommes qu’au 41e rang mondial. Il y a un manque de centres de données, d’automatisation informatique et de cybersécurité, ce qui est préoccupant.

Est-ce un problème de sensibilisation ?

Le véritable défi réside dans l’exécution. Nos recherches chez Cisco révèlent que les grandes industries sont relativement prêtes, tandis que les PME et les municipalités sont souvent à la traîne.

Vous avez plaidé pour une coopération accrue entre les États-Unis et l’Europe, notamment en cybersécurité. Les tensions actuelles nuisent-elles à cet objectif ?

Il est crucial de rester serein et de continuer à collaborer avec nos partenaires. Tenter de tout gérer en solo ne fera que nous ralentir. Nous perdons la confiance en notre préparation face aux menaces cybernétiques, et je suis convaincu que nous ne pourrons pas renforcer notre résilience uniquement avec des solutions nationales.

Les États-Unis semblent plus avancés en matière de matériel. Quel est le problème en Europe ?

Le problème réside dans les cycles de renouvellement du matériel. En Europe, nous utilisons souvent du matériel obsolète, énergivore et coûteux. Une approche unifiée serait bénéfique, plutôt que des systèmes individuels, un domaine où les États-Unis sont en avance.

En tant que représentant d’une entreprise américaine, êtes-vous inquiet du climat actuel entre les deux continents ?

Évidemment, cela complique les choses sur le plan émotionnel. Cependant, je pense que l’économie allemande a toujours su trouver des partenaires fiables, basés sur des valeurs communes, indépendamment des contextes politiques.

Cette interview a été publiée pour la première fois sur Capital.de