Les avocats de Khalid Sheikh Mohammed, présumé architecte des attentats du 11 septembre, demandent à une cour d’appel fédérale de valider son plaidoyer de culpabilité, permettant ainsi d’éviter la peine de mort en échange d’une condamnation à perpétuité. L’administration Biden s’oppose à cet accord, soulevant des préoccupations sur la justice américaine. Le procès, compliqué depuis sa capture en 2003, pourrait influencer la gestion des affaires de terrorisme à l’avenir, alors que les familles des victimes attendent des réponses.
Les avocats de Khalid Sheikh Mohammed, considéré comme l’architecte présumé des attaques tragiques du 11 septembre 2001, demandent à une cour d’appel fédérale de permettre la poursuite de son plaidoyer de culpabilité.
Ce plaidoyer, qui devrait être officiellement enregistré vendredi à Guantanamo Bay, permettrait à Mohammed et à deux de ses coaccusés d’éviter la peine de mort en échange de condamnations à perpétuité. Cependant, l’administration Biden s’oppose fermement à cet accord, soulevant des inquiétudes sur la façon dont la justice américaine gère l’un des événements les plus meurtriers de son histoire.
L’importance de l’affaire
Le procès contre Mohammed, accusé d’avoir orchestré les attaques du 11 septembre ayant causé la mort de près de 3 000 personnes, est en proie à des complications juridiques et logistiques depuis sa capture en 2003. Après de longues négociations, des procureurs militaires et des hauts responsables du Pentagone ont convenu cet été d’un accord de plaidoyer, présenté comme ‘le meilleur moyen d’atteindre la justice et la clôture’ et exigeant que Mohammed et ses coaccusés répondent aux questions persistantes des familles des victimes.
Informations essentielles à connaître
Khalid Sheikh Mohammed et ses coaccusés, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, sont accusés d’avoir orchestré le détournement de quatre avions commerciaux, entraînant la destruction des Tours Jumelles, l’attaque du Pentagone et un crash tragique en Pennsylvanie. Selon l’accord de plaidoyer, les trois hommes devraient avouer leur culpabilité pour 2 976 chefs d’accusation de meurtre.
Cependant, le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a abruptement annulé cet accord en août, exprimant des préoccupations sur le fait que de telles décisions, en particulier celles portant sur des peines de mort, devraient être prises uniquement par le secrétaire à la Défense. Le ministère de la Justice de l’administration Biden a également tenté de bloquer le plaidoyer, affirmant que son acceptation priverait les victimes d’un procès public et empêcherait le gouvernement de demander la peine capitale.
Dans un mémoire présenté plus tôt cette semaine, le ministère de la Justice a argumenté que l’acceptation des plaidoyers de culpabilité de Mohammed et de ses coaccusés causerait ‘un préjudice irréparable’ en éliminant la possibilité d’un procès public. La cour d’appel fédérale est attendue pour se prononcer sur cette question avant le plaidoyer prévu de Mohammed ce vendredi, avec des membres des familles des victimes du 11 septembre présents à Guantanamo pour suivre les procédures.
Guantanamo Bay est régulièrement critiqué pour son coût d’exploitation annuel de 540 millions de dollars et la détention prolongée d’individus sans procès, avec actuellement 15 détenus sur place.
Réactions diverses sur l’accord
Les avocats de Mohammed ont fait valoir qu’un sursis de dernière minute ne ferait que retarder le processus, récompensant le gouvernement pour sa gestion, au mieux, négligente des poursuites liées au 11 septembre. Cette affaire touche directement des milliers de personnes encore en deuil, pour qui la clôture est liée à la justice, que ce soit par le biais d’un procès public ou d’un accord de plaidoyer.
Ken Fairben, qui a perdu son fils Keith lors des attaques, a déclaré : ‘J’avais l’impression qu’il y avait des progrès. Quoi qu’on pense de l’accord de plaidoyer, cela ne ressemblait pas à une situation d’incertitude sans espoir.’ En revanche, Brett Eagleson, dont le père a péri dans les attaques, a critiqué la gestion gouvernementale de l’affaire, la qualifiant de ‘jour triste pour l’Amérique et pour la justice’.
Elizabeth Miller, qui n’avait que 6 ans lorsque son père pompier a été tué le 11 septembre, soutient l’accord et s’oppose à la peine capitale. Elle estime qu’il est crucial que Khalid Sheikh Mohammed admette sa culpabilité. En revanche, Robert Reeg, un pompier à la retraite, voit le plaidoyer comme un signe de faiblesse, indiquant que cela renforce l’idée que ‘nous sommes indécis’.
Aperçu des étapes à venir
Le plaidoyer de Mohammed est prévu pour ce vendredi, sauf si la cour d’appel décide d’intervenir. Ses coaccusés devraient suivre avec des accords similaires dans un avenir proche. Le résultat de cette affaire pourrait poser un précédent important sur la gestion des affaires de terrorisme très médiatisées à l’avenir.
Cet article inclut des reportages de l’Associated Press.