Customize this title in french À court de batterie: comment la Grande-Bretagne post-Brexit ne parvient pas à mettre en place une économie tournée vers l’avenir | Mariana Mazzucato

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JLe gouvernement britannique semble sur le point de conclure un accord avec Jaguar Land Rover, propriété de Tata, dans lequel la société construira une usine de batteries de véhicules électriques dans le Somerset en échange d’environ 500 millions de livres sterling de subventions. Jaguar Land Rover avait précédemment averti que les règles tarifaires du Brexit pourraient rendre la production au Royaume-Uni inviable.

Ce n’est pas la seule fois que les ministres ont été avertis des effets du Brexit sur l’investissement. Déjà, la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE coûte 100 milliards de livres sterling par an en production. Sur plus de 100 fabricants britanniques de premier plan, près de la moitié ont déclaré que leurs fournisseurs européens étaient de plus en plus prudents à l’idée de faire des affaires au Royaume-Uni.

Le gouvernement devrait-il donc conclure des accords comme celui-ci pour essayer de rendre le Royaume-Uni plus compétitif ? La réponse est que les offres ponctuelles ne fonctionnent malheureusement pas. Pour que cela soit plus qu’une tentative désespérée de faire reculer la fuite des capitaux, les ministres ont besoin d’une approche plus réfléchie de la stratégie industrielle. Les transactions doivent faire partie d’un plan plus large et conjoint visant à aligner les investissements sur les engagements de décarbonisation des transports et des chaînes d’approvisionnement dans l’ensemble de l’économie.

Sur ce front, le Royaume-Uni fait face à une forte concurrence. Les États-Unis et l’UE augmentent leurs investissements stratégiques industriels. La stratégie industrielle des États-Unis pourrait conduire à des investissements publics et privés atteignant un total d’environ 3,5 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Dans le même temps, l’UE finance son plus grand plan de relance jamais réalisé, avec un accord de 2 milliards d’euros visant à construire un avenir vert et numérique. Le Royaume-Uni n’a rien de ce genre. En fait, avec le retour de l’austérité à l’ordre du jour, le pays va dans la direction opposée.

Cela n’aide pas que la politique industrielle du Royaume-Uni semble changer chaque année. Chaque fois qu’il y a un nouveau ministre, il réinvente la roue, proposant un nouveau plan de croissance avec de nouvelles priorités, incitations et soutiens.

Il y a eu des développements positifs, tels que les objectifs de mettre fin à la vente de voitures à essence d’ici 2030 et d’atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050, ainsi qu’un plan en 10 points pour une révolution industrielle verte annoncé en 2020. possibilité de lier l’accord Jaguar à un ensemble d’incitations connexes qui comprendrait des mesures de décarbonisation des opérations sidérurgiques de Tata au Royaume-Uni.

Mais le gouvernement doit aller plus loin. Le Royaume-Uni doit engager tous les secteurs, y compris l’industrie automobile, dans un effort ambitieux pour réorienter l’économie vers un avenir plus inclusif et durable qui offre aux entreprises une certitude à long terme. Les énormes défis auxquels nous sommes confrontés, qu’il s’agisse de la crise environnementale ou de la mauvaise santé publique, ne peuvent être considérés séparément de la trajectoire économique difficile du Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni a la croissance la plus lente des pays du G7. L’investissement des entreprises a augmenté de 19 % de moins que la moyenne du G7. La stratégie industrielle adoptée en 2017 a été plus ou moins abandonnée les années suivantes, l’attention politique ayant été aspirée par le Brexit puis par la fuite des capitaux qu’il a provoquée. Nous l’avons vu dans l’offre secrète de soutien du gouvernement à Nissan en 2018 pour aider l’entreprise à gérer les impacts du Brexit. Maintenant, il espère que la même stratégie fonctionnera avec Jaguar Land Rover.

En 2019, j’ai coprésidé une commission avec David Willetts, ministre des Sciences sous David Cameron, qui a éclairé la stratégie d’innovation et industrielle du gouvernement. Alors que les politiques passées avaient tendance à sélectionner les gagnants en se concentrant sur des secteurs spécifiques, cette stratégie s’est concentrée sur quatre domaines de défi, y compris la croissance propre et l’avenir des transports.

Il a également défini des missions spécifiques dans chaque domaine, soulignant la nécessité d’une collaboration sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la recherche et de l’innovation. Les propres « missions » de Keir Starmer peuvent bénéficier de cette approche. La croissance, par exemple, n’est pas la mission, mais le résultat d’une stratégie d’investissement intersectorielle qui nécessite de nouvelles formes de formation et de collaboration.

Passer d’opérations ponctuelles à une stratégie industrielle ambitieuse et globale nécessitera de définir une direction claire et de coordonner les investissements et l’innovation autour d’objectifs audacieux. Le gouvernement devra utiliser tous les outils à sa disposition – des investissements dans la recherche et le développement à ses politiques d’approvisionnement. Il devra également adopter une approche différente des partenariats public-privé.

La motivation derrière ceux-ci devrait être moins d’être « favorable aux affaires » et plus d’atteindre des objectifs ensemble et de former des relations symbiotiques plutôt que parasitaires. Des investissements substantiels seront également nécessaires dans la fonction publique. La Grande-Bretagne est devenue accro à l’externalisation des fonctions essentielles du secteur public, un processus que Lord Agnew a qualifié d’infantilisation de Whitehall.

Nous avons vu comment cette approche avant-gardiste peut fonctionner. L’Allemagne a accordé des prêts au secteur sidérurgique de KfW, une banque publique, mais les a conditionnés à ce que le secteur travaille à réduire les émissions de carbone. Un autre exemple, aux États-Unis, est le Biden’s Chips Act, qui vise à définanciariser la fabrication en fixant des conditions de financement qui limitent la capacité des bénéficiaires à racheter leurs propres actions. En France, les renflouements liés au Covid-19 étaient conditionnés à des objectifs quinquennaux de réduction des émissions nationales de dioxyde de carbone. En revanche, le gouvernement britannique a prêté 600 millions de livres sterling à easyJet sans aucune condition.

Le Royaume-Uni a plus que jamais besoin d’une stratégie industrielle ambitieuse. Pour y parvenir, le gouvernement doit adopter une approche systématique, en formant des partenariats symbiotiques avec le secteur privé et en investissant dans la capacité de l’État à créer des politiques axées sur la mission et à impliquer efficacement les citoyens. Les offres secrètes ne remplacent pas.

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