Customize this title in french Le point de vue du Guardian sur la politique migratoire : quand les centristes se lancent dans l’extrémisme | Éditorial

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WLa politique de l’Europe de l’Est fait soudainement naître des couples très étranges. Le week-end dernier, Rishi Sunak s’est envolé pour Rome et a posé pour des photos amicales avec la dirigeante d’extrême droite italienne, Giorgia Meloni. Cette semaine, le « centriste radical » français Emmanuel Macron a été acclamé jusqu’au plafond par la figure de proue de l’extrême droite Marine Le Pen. Pour les deux hommes, ce fut un long et étrange voyage de plus en plus à droite. Sunak et Macron sont arrivés en politique après avoir suivi une formation d’élite et travaillé dans la finance mondiale. Des années plus tard, ils semblent toujours plus à l’aise avec les milliardaires de la Silicon Valley qu’avec les électeurs ordinaires. Ce ne sont pas des nativistes purs et durs. Alors, que voient ces lecteurs de tableurs fraîchement pressés chez leurs nouveaux partisans improbables ?

En un mot : commodité. En retard dans les sondages, ils fouillent profondément dans le sac crasseux de la politique anti-immigrés et en extraient une rhétorique et des politiques que l’extrême droite revendique comme étant légitimement les leurs. L’ancien archi-mondialiste M. Macron soutient désormais un projet de loi qui attribuera le logement et les allocations non pas en fonction des besoins, mais en fonction du degré de francité. Il n’est pas étonnant que Mme Le Pen l’ait salué comme une « victoire idéologique » – ou qu’un ministre ait démissionné en signe de protestation et que d’autres aient dû être implorés de rester.

Pour M. Sunak, la posture anti-immigration s’est révélée encore plus humiliante sur le plan personnel. Lorsque le fils de migrants d’Afrique de l’Est est devenu Premier ministre, cela a été salué comme un triomphe des valeurs multiculturelles. Pourtant, le week-end dernier, il a averti que les nouveaux arrivants en Europe menaçaient de « submerger » le continent. Un tel langage peut réconforter les racistes les plus réactionnaires, mais ils ne seront jamais chaleureux envers M. Sunak parce qu’ils ne peuvent pas voir au-delà de la couleur de sa peau. C’est aussi un indicateur de la profondeur morale dans laquelle se vautre désormais le conservatisme britannique. En 1968, lorsqu’Enoch Powell prononça son discours sur les « rivières de sang », il fut rapidement limogé de son poste de ministre et n’occupa plus jamais de poste politique élevé. De nos jours, les principaux conservateurs disent pire, car ils espèrent que cela pourrait les aider à devenir chef du parti.

Les seules personnes pour qui le nouveau nativisme est une aubaine sans mélange sont bien entendu les nativistes eux-mêmes. Au Royaume-Uni, Nigel Farage vient de passer des semaines à la télévision aux heures de grande écoute, se faisant passer pour une célébrité dans la jungle. En Italie, Mme Meloni fréquente Elon Musk, tandis que Mme Le Pen utilise sa nouvelle notoriété pour se débarrasser des anciennes associations de son parti avec l’antisémitisme et se poser en protectrice des Juifs. Il s’agit d’une reconfiguration globale de la politique européenne, dans laquelle le centre-droit se fait passer pour des radicaux et la droite nativiste se fait passer pour des centristes.

Si M. Sunak et M. Macron voulaient toujours sérieusement gouverner, plutôt que de se contenter de faire de la politique, ils feraient valoir des arguments évidents. Premièrement, la Grande-Bretagne et la France dirigeaient d’immenses empires dont elles extrayaient des fortunes. Comme le dit le vieil adage, les habitants de ces pays sont ici parce que leurs anciens maîtres étaient là-bas. Deuxièmement, les sociétés vieillissantes d’Europe occidentale ont besoin que les étrangers viennent travailler et paient des impôts pour subventionner les hôpitaux et les écoles. Si la Grande-Bretagne rend inutilement difficile l’entrée des infirmières qualifiées de Manille ou des physiciens de Calcutta, ils iront ailleurs. Troisièmement, il est dans la nature de l’être humain de voyager, de tomber amoureux, de rêver. Ils l’ont toujours fait, et ils le feront toujours. Les migrants ne sont pas seulement des unités économiques ; ce sont des gens qui peuvent apporter une contribution à une société et à une culture. Prétendre le contraire revient à jouer sur la politique des préjugés.

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