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LLe travail ne doit pas commettre l’erreur d’être trop timide en matière d’immigration. Il ne suffira pas d’arrêter certaines des choses les plus flagrantes proposées par le gouvernement actuel – comme envoyer des réfugiés au Rwanda – et de revenir à un niveau d’hostilité « raisonnable ». Les travaillistes doivent être suffisamment audacieux pour entreprendre une refonte radicale de nos systèmes d’immigration et d’asile défaillants, et commencer à gérer la question de manière pragmatique et humaine pour le bénéfice de tous.
Il est essentiel de rompre complètement avec le discours négatif sur les immigrants, selon lequel ils constituent un problème à résoudre ou une responsabilité que le Royaume-Uni peut rejeter sur d’autres. Les syndicats doivent plaider en faveur d’un système fondé sur la compassion et fondé sur la réalité objective des déplacements des personnes. Nous vivons dans un monde remarquablement interconnecté et il faut considérer comme acquis qu’il existe des personnes ayant des liens avec le Royaume-Uni : certaines qui viennent ici ont besoin de protection, d’autres ont besoin d’opportunités. Pendant ce temps, nous avons besoin de monde. Bien géré, nous en profitons tous. En célébrant la migration, les travaillistes refléteront en fait bien mieux les attitudes de la majorité des Britanniques, qui sont bien plus positives que jamais, malgré la diabolisation actuelle.
1. Une politique humaine envers les réfugiés
Les demandeurs d’asile ne représentent qu’une petite proportion de l’immigration au Royaume-Uni – environ 14 % en 2023 – et l’une des meilleures choses que les travaillistes puissent faire est donc de répondre proportionnellement au problème, plutôt que de lui permettre de dominer le débat comme l’ont fait les conservateurs. . Cela dit, tant que les itinéraires irréguliers facilités par les passeurs resteront le seul moyen pour les demandeurs d’asile d’atteindre le pays, leur arrivée non réglementée sur nos côtes sera une préoccupation et un outil que les conservateurs chercheront à utiliser pour s’opposer au travailliste. Il est essentiel d’offrir aux personnes un moyen alternatif sûr de se rendre au Royaume-Uni afin d’y chercher une protection.
Permettre aux migrants de demander un document de voyage en France, leur permettant de se rendre en toute sécurité au Royaume-Uni pour y demander l’asile, permettrait d’éviter la mort de ceux qui traversent la Manche sur de petits bateaux et de reprendre le contrôle des gangs criminels. Les travaillistes doivent rester fermes face aux accusations selon lesquelles cela entraînerait un plus grand nombre de franchissements de frontières, car ces chiffres sont en fait relativement faibles et gérables, même s’ils ont légèrement augmenté ces dernières années. Se comptant par dizaines de milliers, ils ne représentent encore qu’une fraction d’un pourcentage de la population annuelle. Quoi qu’il en soit, ces chiffres n’ont pas été réduits de manière significative par la politique de militarisation des frontières, menée à titre dissuasif et sans succès, mettant la vie en danger.
2. Mettre fin à l’exploitation des travailleurs migrants
Dans le cadre du système de migration professionnelle existant, un grand nombre de travailleurs entrent dans le pays et sont extrêmement vulnérables aux bas salaires, aux mauvaises conditions et à l’exploitation sur le lieu de travail. Plus récemment, les migrants qui s’occupent des membres âgés et handicapés de nos familles ont été exposés en nombre important à ce phénomène, mais cela affecte les personnes travaillant dans de nombreux domaines essentiels de notre économie, notamment l’agriculture, la santé et la construction. Cette vulnérabilité structurelle est créée par un système dans lequel les employeurs sponsorisent les visas pour les travailleurs étrangers. En conséquence, les travailleurs migrants dépendent de leurs employeurs pour avoir le droit de vivre dans le pays et se heurtent à des obstacles pour changer d’emploi ou exiger de meilleures conditions. Dans le même temps, le gouvernement a accordé moins de priorité à l’application des normes du travail, faisant de l’exploitation de la main-d’œuvre migrante une approche à faible risque et très rémunératrice pour les employeurs sans scrupules.
Ce système doit être remplacé par un système garantissant que les travailleurs migrants et locaux participent sur un pied d’égalité à un marché du travail bien réglementé. Cela signifie dissocier les visas du parrainage de l’employeur et les accorder sur la base de compétences et de relations telles que la maîtrise de l’anglais, le fait que les membres de la famille résident au Royaume-Uni ou si quelqu’un a déjà travaillé ou étudié ici. Combiné à une meilleure application des normes minimales d’emploi, cela permettrait de corriger le déséquilibre de pouvoir entre les travailleurs et les patrons, garantissant un pouvoir de négociation équitable et une pression concurrentielle conduisant à de meilleures conditions.
3. Supprimer toutes les formes de statut précaire
Les migrants qui viennent vivre, travailler et fonder une famille au Royaume-Uni doivent pouvoir s’enraciner et faire partie de nos communautés. Un facteur majeur qui affaiblit l’intégration réside dans nos voies d’installation inutilement longues, coûteuses et compliquées. Les syndicats devraient mettre fin à la discrimination qui fait que de nombreux migrants passent plus d’une décennie dans un faux statut « temporaire », et combler les lacunes qui rendent impossible l’installation à long terme pour certains – y compris les personnes qui effectuent un travail essentiel et ont des familles ici.
Les travaillistes devraient mettre fin à la multiplication des visas de courte durée, en supprimant toute forme de statut précaire pour les personnes vivant dans nos communautés. Un processus standardisé de cinq ans vers l’établissement permanent devrait être mis en place pour toutes les voies de visa. Cela donne la priorité à la stabilité et à l’ordre plutôt qu’à la bureaucratie et aux dépenses injustifiées qui obligent même les résidents britanniques de longue date à demander continuellement leur droit de rester dans leur logement et leur emploi. De la même manière, les travaillistes devraient rétablir le droit de citoyenneté, pour mettre fin à la situation absurde dans laquelle des gens qui ont grandi ici et n’ont jamais connu d’autres pays doivent franchir des obstacles bureaucratiques et payer des frais pour avoir le droit de rester.