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UNles apparitions des ensembles invités sont déjà de moins en moins nombreuses, et cette soirée d’ouverture de la tournée britannique de cinq dates de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg les a vus avec enthousiasme être accueillis par le public de Beacon, comme s’il appréciait autant les formalités administratives négociées que la chaleur généreuse de leur jeu. Le Strasbourg a une double tradition française et allemande de longue date, mais il s’agissait d’un programme majoritairement français, avec l’apparition de Nikolai Lugansky en soliste dans le Deuxième Concerto pour piano de Rachmaninov ajoutant à son attrait.
C’est la particularité des orchestres pour lesquels l’opéra constitue une part importante de leur représentation – en l’occurrence avec l’Opéra National du Rhin – qu’ils écoutent avec une acuité particulière aussi bien les solistes que les uns les autres : le rapport ici entre Lugansky, le chef d’orchestre Marko Letonja et les musiciens ont assuré des réponses profondément sensibles aux échanges de matière mélodique, des assemblages élégants accordés à des inflexions subtiles. Lugansky est connu pour son Rachmaninov, et sa maîtrise du crescendo progressif du pianissimo au fortissimo flamboyant dans les premières mesures était aussi méticuleuse que dramatique. Tout au long du concerto, tendresse et puissance étaient en parfait équilibre, les cordes sensibles tirées, puis secouées par des injections de virtuosité urgentes et fulgurantes.
L’ouverture du Carnaval romain de Berlioz avait été le lever de rideau animé de ce qui s’est progressivement transformé en une étude enrichissante de quelque 80 ans de musique orchestrale française. La théâtralité fébrile du poème symphonique Le Chasseur Maudit de César Franck, une rareté dans une salle de concert et interprétée de manière convaincante, contrastait alors avec le raffinement et l’espièglerie de la Suite Mother Goose de Ravel, les lignes solos des vents étant chaleureusement expressives. Les bassonistes de Strasbourg méritent une mention particulière, quatre d’entre eux, rien de moins, qui ajoutent à la coloration tonale sombre du Berlioz et de Franck. Au moment de La Valse de Ravel, ils étaient deux plus un contrebasson et, alors que le rythme séduisant commençait à s’établir, ils étaient si engagés qu’on pouvait les voir se balancer confortablement ensemble. En tant que chef d’orchestre de l’orchestre de 2012 à 2021, le Slovène Letonja a montré dans sa manière d’agir avec ses musiciens une compréhension mutuelle implicite, capable de se délecter de la pure sensualité de l’œuvre, de s’adonner au rubato et d’atteindre ce que Ravel lui-même appelle son « paroxysme » final.
Ils ont donné deux autres danses en rappel, la Sicilienne de Fauré de Pelléas et Mélisande et la Farandole de Bizet de sa suite L’Arlésienne. Ayant désormais si apprécié les Bristoliens avec leur élan naturel, tous auraient été satisfaits d’encore plus.