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À la veille du sommet climatique COP28 de cette année à Dubaï, les agences des Nations Unies ont publié plusieurs rapports proposant des mises à jour sur les progrès mondiaux dans la limitation du changement climatique.
Voici quelques-unes des conclusions les plus importantes :
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de 1,2 % entre 2021 et 2022, atteignant 57,4 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone pour l’année, selon le rapport des Nations Unies sur les écarts d’émissions.
Si les pays ne planifient pas rapidement des réductions drastiques, les températures mondiales augmenteront de près de 3 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels au cours de ce siècle, a-t-il déclaré, bien au-delà du seuil de 1,5 °C qui, selon les scientifiques, commencerait à déclencher des effets catastrophiques.
Le rapport, publié le 20 novembre, examine la comparaison entre l’action climatique prévue par les pays et ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Il a constaté que ces engagements mettaient le monde sur la bonne voie pour une augmentation de la température de 2,5°C à 2,9°C (4,5°F à 5,2°F).
Même dans le scénario d’émissions le plus optimiste, l’étude révèle qu’il n’y a que 14 % de chances de maintenir le réchauffement à 1,5 °C – ce qui s’ajoute à un nombre croissant de preuves scientifiques suggérant que l’objectif central de l’Accord de Paris de 2015 est hors de portée.
Les pays sont en retard par rapport aux objectifs de réduction des émissions
Les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la planète, devraient chuter de seulement 2 % par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2030, bien loin de la réduction d’environ 43 % nécessaire, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU, pour espérer limiter le réchauffement à 1,5°C.
À l’instar du rapport sur les écarts d’émissions, le rapport de synthèse des NDC analyse les engagements des pays, connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national (NDC), afin de déterminer où en sont les gouvernements dans leur ambition de se sevrer des combustibles fossiles.
Cependant, au lieu du réchauffement attendu selon divers modèles climatiques, il évalue les tendances des émissions.
Le rapport a examiné près de 200 soumissions, dont 20 CDN nouvelles ou mises à jour reçues en septembre 2023. Les plans nationaux n’ont constaté qu’une amélioration marginale par rapport aux ambitions de l’année dernière, les émissions devant alors augmenter de 11 % par rapport aux niveaux de 2010.
La production de combustibles fossiles menace les objectifs climatiques
La production mondiale de combustibles fossiles devrait être plus du double du niveau nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C, selon le rapport sur l’écart de production publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Le rapport analyse la différence entre la production prévue de combustibles fossiles et la quantité jugée conforme à l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux.
Il a révélé que les 20 principaux pays producteurs de combustibles fossiles prévoient de produire 110 % de plus de combustibles fossiles en 2030 que ce qui serait compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 °C, et 69 % de plus que ce qui serait compatible avec 2 °C (3,6 °F).
Aucun de ces 20 pays, parmi lesquels la Chine, la Norvège, le Qatar, les Émirats arabes unis et les États-Unis, ne s’est engagé à réduire sa production de charbon, de pétrole et de gaz tout en limitant le réchauffement climatique à 1,5°C, indique le communiqué.
Les pays riches offrent moins
Les promesses des pays riches d’aider les plus pauvres à s’adapter au changement climatique ont ralenti, avec un déficit désormais 50 % plus important que ce que le PNUE avait précédemment estimé, a rapporté l’agence en novembre.
Les chercheurs du PNUE ont découvert dans le rapport sur les écarts d’adaptation de cette année que les efforts d’adaptation coûtaient à l’échelle mondiale environ 387 milliards de dollars par an en 2021, alors que les fonds disponibles pour ces efforts ne totalisaient que 21 milliards de dollars.
Cela a créé un déficit estimé à environ 366 milliards de dollars.
En 2009, les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars par an en financement climatique aux pays en développement. Alors que l’engagement était censé trouver un équilibre entre adaptation et atténuation, cet équilibre n’a jamais été défini.
Les projets d’atténuation, ou les efforts visant à limiter les émissions liées au réchauffement climatique, ont été favorisés car ils étaient plus susceptibles de fournir un retour financier sur investissements, indique le rapport.