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Les législateurs français sont parvenus à un compromis mardi (26 mars) sur un projet de loi numérique global et âprement disputé, acceptant d’édulcorer les dispositions qui autrement seraient en conflit avec la législation européenne, tout en inscrivant dans la loi les exigences souveraines en matière de cloud.
L’affiche numérique du moment en France (Sécuriser et réguler l’espace numérique, SREN) a reçu deux avis motivés de la Commission européenne, le 25 octobre 2023 et le 17 janvier, tous deux concernant ses versions Sénat et Assemblée nationale. Le processus législatif a donc été bloqué jusqu’à la mi-mars.
Mardi, sept députés et sept sénateurs sont parvenus à un accord entre les deux chambres, décidant de se conformer au droit européen.
Le texte convenu devrait être présenté au Sénat le 2 avril et à l’Assemblée nationale le 10 avril.
« La France est leader sur les questions numériques, notamment avec les lois concernant les influenceurs ou cette loi SREN », a déclaré à Euractiv la députée Louise Morel (MoDem, Renew) qui a participé à la négociation. Elle a ajouté que les législateurs français ont fait du « bon travail » en intégrant les recommandations de la Commission.
Une partie de la prétendue fermeté a été édulcorée dans le texte de compromis, suite aux inquiétudes de la Commission concernant les conflits avec la législation européenne.
Contenu pornographique
Les législateurs ont modifié l’exigence selon laquelle les sites Web pornographiques doivent informer les utilisateurs avant qu’ils ne regardent une scène imitant une infraction pénale telle qu’un viol ou une agression sexuelle.
La Commission avait précédemment critiqué cette disposition, affirmant qu’elle aurait poussé les plateformes pornographiques à effectuer une surveillance de masse du contenu qu’elles hébergent, ce qui est interdit par la loi historique de l’UE sur la modération des contenus, la loi sur les services numériques (DSA).
La Cour de justice de l’UE s’est d’ailleurs prononcée contre une telle obligation générale pour les plateformes en novembre 2023.
Le texte de compromis stipule désormais qu’« à tout moment », les plateformes doivent afficher un message d’avertissement, rappelant aux téléspectateurs que ce qu’ils regardent simule des comportements illégaux.
Le législateur français a également décidé de se conformer aux lois européennes sur l’autorité juridictionnelle, notamment sur la vérification de l’âge des utilisateurs de sites pornographiques.
Dans une version précédente du projet de loi, les exigences de vérification de l’âge s’appliquaient à toutes les entreprises proposant des services en France. Mais le droit européen ne permet pas aux États membres d’imposer des obligations générales aux entreprises domiciliées dans d’autres pays de l’UE.
Pour contourner le conflit, en vertu du projet de loi compromis, les exigences de vérification de l’âge s’appliqueront aux entreprises dont le siège est en France ou en dehors de l’UE.
Enfin, le législateur français a adapté une disposition relative au « droit à l’oubli », qui permet aux personnes filmées dans une vidéo pornographique publiée sans leur consentement d’en demander la suppression des plateformes en ligne. Les détails concernant les exigences de notification et la détermination de l’illégalité ont été modifiés pour correspondre au DSA.
Stratégie cloud
Dans les versions précédentes, les sénateurs avaient ajouté des dispositions spécifiques sur la souveraineté du cloud, inscrivant dans la loi la stratégie « le cloud au centre ».
La stratégie couvre les administrations gouvernementales et leurs fournisseurs de technologies, ainsi que les groupes d’intérêt public qui doivent déplacer leur infrastructure informatique des centres de données traditionnels vers des solutions basées sur le cloud.
Lors de la migration de ces systèmes vers le cloud, ces organisations publiques doivent s’assurer d’être protégées contre l’application extraterritoriale de lois étrangères. Cette disposition est censée être dirigée contre les lois américaines qui pourraient être utilisées pour la surveillance des systèmes cloud, telles que le Foreign Intelligence Surveillance Act et le Cloud Act.
Selon la dernière version du projet de loi, la plupart des dispositions de la stratégie deviendront loi, tandis que les fournisseurs de services d’hébergement de données devront également respecter les exigences françaises en matière de cloud souverain lors du traitement des données de santé.
Cette décision viserait le Health Data Hub national, qui gère les données de santé de millions de Français sur le cloud Microsoft Azure.
La France a cherché à inclure ses exigences souveraines en matière de cloud au niveau de l’UE et à les copier-coller dans le système de certification cloud EUCS, dont le but est de créer des exigences souveraines communes en matière de cloud européen. Cette décision a suscité des critiques négatives de la part d’autres pays de l’UE, notamment des Pays-Bas, qui considèrent cette mesure comme une mesure protectionniste.
Prochaines étapes
Le projet de loi de compromis SREN définit plusieurs autres exigences pour l’espace numérique.
Il met en œuvre certaines des nouvelles lois numériques les plus importantes de l’UE dans le droit national français. Il délimite les pouvoirs accordés à ses autorités nationales en vertu de la loi européenne sur la concurrence numérique, de la loi sur les marchés numériques (DMA), de la loi sur la modération des contenus, de la DSA et des lois sur le partage de données.
De plus, un filtre anti-arnaque sera introduit pour lutter contre les SMS frauduleux généralisés.
Les législateurs français ont décidé de réglementer les jeux avec achats intégrés, qui, selon eux, se situent quelque part entre les jeux vidéo et les jeux d’argent.
Ils introduiront également des sanctions spéciales pour les infractions en ligne, visant à punir les comportements discriminatoires, préjudiciables ou harcelants en ligne.
Le Conseil constitutionnel français examinera probablement de près ces deux dernières dispositions. Il pourrait s’agir de déterminer si la réglementation des achats intégrés crée des règles du jeu inégales pour les casinos en ligne. Il examinera également la sanction des délits en ligne pour leur alignement sur le droit pénal français.
Le texte de compromis a encore un long chemin à parcourir, y compris un troisième examen par la Commission européenne.
La députée d’opposition Ségolène Amiot (LFI, La Gauche) a déclaré à Euractiv que « la vérification de l’âge des utilisateurs pour accéder à des sites pornographiques est techniquement irréalisable et incompatible avec le droit à l’anonymat en ligne ».
[Edited by Eliza Gkritsi/Zoran Radosavljevic]