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Bruxelles (AP) – La Belgique a procédé à un échange controversé de prisonniers avec l’Iran. Après plus d’un an de prison en Iran, le coopérant belge Olivier Vandecasteele devrait arriver dans son pays d’origine vendredi soir, selon le ministère belge des Affaires étrangères. Le Premier ministre belge Alexander De Croo a tweeté une photo de Vandecasteele dans l’avion et a écrit : « Enfin libre. Enfin avec nous. »
En retour, le diplomate iranien Assadollah Assadi, reconnu coupable d’accusations de terrorisme, a été libéré, a annoncé le ministre iranien des Affaires étrangères Hussein Amirabdollahian. Il est également arrivé à Téhéran vendredi, et la télévision d’Etat a diffusé une liaison en direct avec lui. Oman a négocié l’échange de prisonniers. Son sultan Haitham bin Tarik est attendu dimanche à Téhéran.
Le gouvernement belge n’a expressément pas parlé d’un échange de prisonniers dans le cadre d’un accord controversé avec l’Iran, mais s’est référé à un article spécial de la constitution. Cependant, les commentateurs ont décrit le processus comme un échange de prisonniers.
Assadi, qui a été arrêté en Allemagne en 2018, a été condamné à 20 ans de prison par un tribunal d’Anvers en 2021 pour avoir prétendument planifié un attentat à la bombe contre une manifestation de masse de membres de l’opposition iranienne en exil en France. Jusqu’au bout, l’Iran a soutenu qu’Assadi était innocent.
Selon la justice iranienne, l’agent de développement Vandecasteele a été condamné à un total de 40 ans de prison et 74 coups de fouet. Il a notamment été accusé d’espionnage et de coopération avec l’ennemi juré des États-Unis ainsi que de trafic d’argent.
l’affaire est particulièrement explosive
L’affaire est particulièrement explosive car, selon l’enquête, Assadi, 51 ans, est un employé des services secrets iraniens, dont les tâches incluent la surveillance et la lutte contre les groupes d’opposition à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran. Il est donc considéré comme possible que les plans d’attaque en France aient été basés sur un ordre direct du gouvernement.
Le groupe d’opposition CNRI, interdit en Iran, soutient également cette thèse. Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a organisé le rassemblement de masse le 30 juin 2018 à Villepinte près de Paris. De nombreux partisans occidentaux y ont également assisté, dont l’avocat du président américain de l’époque, Donald Trump, Rudy Giuliani. Le groupe est controversé dans la diaspora iranienne. Certaines voix ont appelé à l’annulation de l’accord.
Mahmood Amiry-Moghaddam de l’organisation non gouvernementale « Iran Human Rights » a parlé d’un « chapitre honteux de l’histoire de la politique étrangère belge » à la République islamique : quels que soient les crimes que vous commettez, nous sommes prêts à conclure un marché avec vous ! », a-t-il tweeté vendredi.
Le gouvernement iranien avait déjà protesté contre l’arrestation d’Assadi en Allemagne parce que l’homme était accrédité comme diplomate à l’ambassade d’Iran à Vienne au moment du crime. Le 1er juillet 2018, il a été arrêté dans une station-service d’autoroute près d’Aschaffenburg en Bavière puis remis par l’Allemagne à la Belgique.
La justice allemande a fait valoir que l’homme n’était pas sous protection diplomatique lorsqu’il a été arrêté parce qu’il était en voyage de vacances en dehors de l’Autriche. Le parquet fédéral avait obtenu un mandat d’arrêt contre Assadi, entre autres, en raison de ses activités d’agent des services secrets et d’association de malfaiteurs.
Les critiques accusent l’Iran de détenir des étrangers afin d’avoir une monnaie d’échange. Selon le gouvernement iranien, les discussions sur un échange de prisonniers avec les États-Unis sont actuellement à nouveau sur la table. En 2016, le journaliste du Washington Post Jason Rezaian a été libéré avec trois autres citoyens américains. En retour, les États-Unis ont gracié sept Iraniens accusés d’avoir violé les sanctions américaines.
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