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Le parti de gauche radicale française La France insoumise a été condamné pour ses propos liés aux attaques du Hamas contre Israël vendredi dernier, qui ont été unanimement condamnées par l’ensemble de la classe politique française.
« L’offensive armée des forces palestiniennes dirigées par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, de [Jordan] Cisjordanie et Jérusalem-Est », a déclaré La France insoumise (LFI), affiliée à La Gauche au Parlement européen, dans un communiqué publié samedi.
Ces propos font suite à ceux de plusieurs dirigeants de la gauche radicale française, dont le leader du mouvement, Jean-Luc Mélenchon, qui a déclaré sur X que « toute la violence déclenchée contre Israël et Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne fait que se produire et se reproduire ».
Ses propos ont été largement critiqués par le reste de la classe politique, y compris ses alliés de gauche.
« Toute déclaration qui ne condamne pas le terrorisme du Hamas et les victimes civiles israéliennes […] c’est dégoûtant », a déclaré le député socialiste Jérôme Guedj qui, en réaction aux propos de Mélenchon, a déclaré sur BFMTV qu’il était « abasourdi, dégoûté et effrayé de voir qu’à ce moment-là on peut […] chercher des circonstances pour expliquer l’intervention des terroristes ».
Une telle position « est, sinon suspecte, du moins problématique car elle ne dit pas les choses clairement », a-t-il ajouté.
Son point de vue était partagé par ses collègues, dont la députée Valérie Rabault, qui a critiqué la formulation du communiqué. sur X.
«Cela me dégoûte que certains à gauche qualifient le Hamas de ‘forces armées palestiniennes’. Le Hamas est une organisation terroriste », a-t-elle déclaré.
L’UE, les États-Unis et d’autres pays classent le Hamas, une organisation islamiste qui prône la destruction de l’État d’Israël, parmi les organisations terroristes.
Au vu de ces déclarations, « la question du maintien au NUPES [France’s left-wing coalition led by La France insoumise] se pose», a déploré Guedj sur RCJ radio.
Critiques extérieures à la gauche
Des personnalités politiques opposées à la gauche, comme le parti libéral Renaissance du président Emmanuel Macron et le Rassemblement national de Marine Le Pen, ont également condamné la réaction de La France Insoumise et dénoncé ses ambiguïtés.
« Les positions de La France Insoumise sont bien connues, avec beaucoup d’ambiguïtés, avec l’antisionisme, si bien que parfois c’est aussi une manière de masquer une forme d’antisémitisme », a déclaré sur BFMTV la Première ministre Elisabeth Borne (Renaissance/Renew). une interview dimanche,
« Mme Borne profite de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI. […] Approuver le massacre actuel déshonore Mme Borne », Mélenchon a dit sur X.
Le chef du gouvernement a également été interrogé sur la position du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), une formation d’extrême gauche peu en vue par rapport au poids politique de LFI.
Le NPA, qui a proposé de s’associer à LFI pour les élections européennes, a exprimé « son soutien aux Palestiniens et aux moyens de lutte auxquels ils ont choisi de résister ».
En réponse, Borne a déclaré qu’elle laisserait les tribunaux faire leur travail, mais a averti que l’incitation au terrorisme constituait une infraction pénale en France. Plusieurs avocats et l’Union des étudiants juifs de France ont annoncé qu’ils porteraient plainte contre le NPA pour incitation au terrorisme.
Ce n’est pas la première fois que les questions liées à Israël suscitent des remous au sein de la gauche française.
Ce fut le cas, par exemple, lorsque LFI et les communistes ont soutenu une résolution condamnant le régime d’apartheid israélien et appelant au boycott de l’État juif, qui n’a pas recueilli suffisamment de voix à l’Assemblée nationale française.
Même si cela a conduit à l’isolement des socialistes du NUPES, la droite et le centre ont utilisé cela comme prétexte pour dénoncer « l’obsession » de la gauche pour Israël.
(Davide Basso | Euractiv.fr)