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Par Balázs Orbán , membre du Parlement hongrois, directeur politique du Premier ministre Viktor Orbán
Nous ne pouvons pas permettre à certains pays d’imposer leur volonté aux autres sur des questions cruciales de guerre et de paix, telles que l’imposition de sanctions ou le financement d’armes, écrit Balázs Orbán.
Dans une lettre ouverte publiée dans Politico le 12 juin, sept ministres des affaires étrangères de l’UE ont proposé une évolution vers une plus grande utilisation du vote à la majorité qualifiée, VMQ, dans la politique étrangère et de sécurité commune du bloc.
Accepter une telle proposition mettrait non seulement en danger la souveraineté nationale, mais saperait également la force de l’UE.
Avant tout, la politique étrangère d’un pays est cruciale pour façonner son orientation, et la poursuite d’une politique étrangère souveraine est nécessaire pour protéger son indépendance.
L’Union européenne a été créée après la Seconde Guerre mondiale et a acquis un nouveau dynamisme après l’effondrement de l’Union soviétique, les deux fois dans le but de surmonter les ambitions impérialistes et de favoriser la coopération entre des États membres égaux, indépendants et souverains.
Abandonner une politique étrangère indépendante par l’élimination de la prise de décision à l’unanimité serait fondamentalement contraire à l’essence de l’Union.
Même ciel, autre horizon
Nous devons reconnaître que la géopolitique est importante, ce qui met en évidence des distinctions notables entre les nations plus petites et plus grandes, ainsi qu’entre le Nord et le Sud et l’Est et l’Ouest.
Nous ne pouvons pas permettre à certains pays d’imposer leur volonté aux autres sur des questions cruciales de guerre et de paix, telles que l’imposition de sanctions ou le financement d’armes.
Deuxièmement, comme en témoignent des enquêtes telles que les récents sondages d’opinion de l’ECFR, le public européen a des opinions diverses en matière de politique étrangère.
À la lumière de la devise de l’UE, « unis dans la diversité », plutôt que de marginaliser ces différences, le bloc devrait tirer parti des diverses perspectives de ses États membres.
Opter pour la prise de décision à l’unanimité favorise des discussions constructives et garantit que les opinions diverses, même celles qui divergent du courant dominant, sont dûment prises en compte car elles reflètent la volonté du peuple.
Comme le disait Konrad Adenauer, « nous vivons tous sous le même ciel, mais nous n’avons pas tous le même horizon ». La vraie force de notre communauté réside dans sa diversité d’opinions.
L’élargissement est une nécessité géopolitique
Troisièmement, les défis actuels auxquels nous sommes confrontés montrent clairement que l’élargissement n’est pas seulement une option mais une nécessité géopolitique.
Il existe un consensus croissant sur le fait que l’élargissement peut apporter le dynamisme dont l’UE a tant besoin, conduisant à la possibilité d’avoir 35 États membres dans un avenir proche.
Alors que le cadre spécifique doit encore être finalisé, l’idée que l’élargissement nécessite une intégration plus profonde et sacrifie la souveraineté des États membres est trompeuse.
Compte tenu de leurs antécédents historiques, les futurs États membres ont un fort désir de préserver leur indépendance et leur politique étrangère souveraine.
Nous devons donc favoriser un environnement dans lequel les pays candidats aspirent à rejoindre l’UE.
Proposer un passage au vote à la majorité qualifiée dans la prise de décision en matière de politique étrangère risque d’aliéner ces pays candidats et d’entraver le processus d’élargissement.
Une UE performante et compétitive nécessite l’adoption d’un modèle d’intégration plus flexible qui souligne l’importance de discussions ouvertes, de débats constructifs et de compromis entre ses États membres.
L’UE doit montrer un front uni
Enfin, l’ossature juridique de la proposition des sept ministres est l’utilisation de l’article 31 du traité sur l’Union européenne qui introduirait « l’abstention constructive », autoriserait le vote à la majorité qualifiée pour les positions communes ainsi que pour certaines actions opérationnelles, et instituerait une clause passerelle faire du vote à la majorité qualifiée la procédure standard dans des domaines spécifiques de la politique étrangère.
De ces trois propositions, l’abstention constructive est la moins controversée, ce que même la Hongrie a utilisé en octobre dernier.
Cependant, les deux autres options ne sont pas des solutions viables car elles exigeraient de renoncer à la souveraineté de l’État sans obtenir le mandat démocratique nécessaire du peuple.
« La recherche du consensus est et sera toujours au cœur de notre identité européenne. » Cette déclaration, soulignée par les sept ministres dans leur lettre, résume bien l’essence de notre identité européenne : valoriser et faire preuve de respect mutuel, s’engager dans des discussions constructives , et la recherche de compromis.
En cette ère de transformations géopolitiques rapides, il devient encore plus important pour l’UE de montrer un front uni, démontrant notre solidarité et notre cohérence dans la prise de décision.
Nous devons collaborer et prendre des décisions collectives en matière de politique étrangère, en reconnaissant que la véritable unité ne peut être atteinte que par consensus.
Balázs Orbán est membre du Parlement hongrois et directeur politique du Premier ministre Viktor Orbán.
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