Customize this title in frenchLes belligérants soudanais s’accusent d’avoir violé la trêve

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Khartoum (AFP) – Les belligérants soudanais se sont mutuellement accusés jeudi d’être à l’origine des violations du dernier cessez-le-feu négocié par les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui en est à son troisième jour.

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La trêve d’une semaine a été violée quelques minutes seulement après son entrée en vigueur lundi soir, les habitants de la capitale Khartoum signalant des frappes aériennes et des tirs d’artillerie secouant la ville.

Il y a eu depuis de nouvelles violations de l’accord de cessez-le-feu, qui est censé permettre à l’aide humanitaire indispensable d’atteindre les régions ravagées par la guerre du pays d’Afrique du Nord.

C’est la dernière d’une série de trêves qui ont toutes été systématiquement violées.

Depuis le 15 avril, la capitale soudanaise et d’autres parties du pays sont en proie à une guerre urbaine brutale entre l’armée régulière, les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).

Mais bien que le cessez-le-feu actuel ait été violé, il a permis une accalmie dans les combats qui a vu des habitants effrayés s’aventurer prudemment hors de chez eux, certains pour la première fois depuis des semaines.

Beaucoup sont sortis pour s’approvisionner en nourriture et en eau ou pour obtenir des soins médicaux indispensables après près de six semaines de combats qui ont fortement épuisé les réserves vitales et poussé le système de santé au bord de l’effondrement.

Dans un communiqué publié mercredi soir, les RSF, dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, ont cherché à imputer la responsabilité des violations du cessez-le-feu à l’armée dirigée par le chef de facto soudanais Abdel Fattah al-Burhan.

L’armée « a lancé aujourd’hui une série d’attaques injustifiées », a déclaré RSF, ajoutant que « nos forces ont repoussé ces assauts avec détermination ».

Conflit au Soudan : plus de 1 800 victimes © Sophie RAMIS, Nalini LEPETIT-CHELLA, Laurence SAUBADU / AFP

« Nos forces ont réussi à abattre un chasseur à réaction SAF MiG », a-t-il indiqué, réitérant toutefois qu’il restait « attaché à la trêve humanitaire ».

L’armée a réagi jeudi matin, affirmant qu’elle avait « contré une attaque contre des véhicules blindés par les milices des Forces de soutien rapide en violation flagrante de la trêve ».

Les États-Unis, qui ont négocié le cessez-le-feu aux côtés de l’Arabie saoudite, ont mis en garde les parties belligérantes contre toute nouvelle violation.

Le département d’État a déclaré que des observateurs avaient détecté l’utilisation d’artillerie, de drones et d’avions militaires ainsi que des combats à la fois dans la capitale Khartoum et dans la région occidentale du Darfour.

« Nous avons continué à voir des violations du cessez-le-feu », a déclaré le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller aux journalistes.

« Nous conservons notre pouvoir de sanctions et, le cas échéant, nous n’hésiterons pas à utiliser ce pouvoir. »

L’envoyée de l’ONU pour la Corne de l’Afrique, Hanna Tetteh, a déclaré que la poursuite des combats était « inacceptable et qu’elle doit cesser ».

« Échec calamiteux »

L’aide désespérément nécessaire n’est toujours pas parvenue à la capitale malgré l’apaisement des combats.

Le conflit a jusqu’à présent tué plus de 1 800 personnes, selon l’Armed Conflict Location and Event Data Project.

Plus d’un million de Soudanais ont été déplacés, en plus de 300 000 qui ont fui vers les pays voisins, selon les Nations Unies.

Le conflit a tué plus de 1 800 personnes et plus d'un million ont été déplacées, dont 300 000 ont fui vers les pays voisins
Le conflit a tué plus de 1 800 personnes et plus d’un million ont été déplacées, dont 300 000 ont fui vers les pays voisins © – /AFP

Les conditions sont particulièrement alarmantes au Darfour, déjà ravagé par un conflit qui a éclaté en 2003 et qui a vu le président de l’époque, Omar al-Bashir, libérer la redoutable milice Janjaweed pour écraser une rébellion parmi les groupes ethniques minoritaires.

Le RSF fait remonter ses origines aux Janjawids.

Le coordinateur de l’ONU pour les réfugiés au Soudan, Toby Harward, a déclaré que la ville de Zalengei dans l’Etat du Darfour central « a été assiégée par des milices armées ces derniers jours ».

De nombreuses installations « ont été attaquées et pillées, les civils ne peuvent pas se faire soigner car les établissements de santé sont ciblés, et les gangs à moto intimident les fonctionnaires et restreignent les mouvements des civils », a-t-il ajouté.

Des représentants des généraux soudanais belligérants sont depuis début mai impliqués dans des négociations dans la ville saoudienne de Djeddah.

Mais les analystes ont averti à plusieurs reprises que les deux généraux sont probablement préparés à un conflit prolongé.

Burhan et Daglo avaient organisé en 2021 un coup d’État qui a renversé un gouvernement civil de transition, mais s’est ensuite effondré dans une âpre lutte pour le pouvoir.

burs/kir/ami

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