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Alors que le Bundestag allemand a voté vendredi 23 février en faveur de la légalisation de la consommation de cannabis, les professionnels de la santé en France et dans toute l’Europe restent divisés sur l’efficacité d’une telle mesure pour protéger les consommateurs.
« Aujourd’hui, nous adoptons une loi très importante, par laquelle nous modifions fondamentalement notre politique de contrôle du cannabis », a déclaré vendredi le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, au Bundestag.
En Allemagne, les personnes âgées de 18 ans ou plus pourront désormais posséder jusqu’à 25 grammes de cannabis pour leur usage personnel. Ils devront s’approvisionner auprès des Cannabis Social Clubs, la vente de cannabis étant interdite dans les bureaux de tabac et les pharmacies.
La teneur en THC, principale substance active du cannabis responsable de ses effets psychotropes, est réglementée et ne peut excéder 10 %.
« Nous poursuivons deux objectifs. Le premier objectif est de lutter contre le marché noir. Le deuxième objectif est d’améliorer la protection des enfants et des jeunes », a ajouté Lauterbach.
En France, les associations et professionnels de la toxicomanie ont salué la nouvelle loi allemande. « C’est une bonne chose. Du point de vue de la santé publique, il faut aller vers la décriminalisation », estime Catherine Delorme, vice-présidente de la Fédération Addictions.
Légaliser le cannabis permettrait de promouvoir la prévention, de réguler l’accès aux différents produits et de contrôler leur qualité, ainsi que de protéger les groupes vulnérables comme les mineurs.
Cette idée est partagée par l’association Addictions France, qui estime que « notre politique actuelle, basée sur la répression des consommateurs, affaiblit les préoccupations de santé publique et de solidarité ».
La France compte 1,3 million d’usagers réguliers de drogues, dont 850 000 fumeurs quotidiens, selon l’Observatoire français des drogues (OFDT).
En Europe, les Français sont les deuxièmes consommateurs de cannabis après les Grecs, selon les chiffres de l’OFDT publiés en 2021.
Les chercheurs ont constaté que 44,8 % des Français âgés de 15 à 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie, contre 37,5 % des Espagnols et 38,4 % des Danois. Aux Pays-Bas, où le cannabis est disponible gratuitement, ce chiffre est de 27,7 %.
La légalisation « aggrave » les effets sur la santé
Toutefois, l’enthousiasme des associations de toxicomanie n’est pas partagé par l’ensemble de la profession.
« Les preuves montrent que le cannabis est une drogue addictive comportant de nombreux dangers. Ces risques sont particulièrement accrus pour les adolescents », a déclaré à Euractiv le Dr Ray Walley, vice-président du Comité permanent des médecins européens (CPME).
La consommation de cannabis peut nuire au développement d’un jeune cerveau, entraînant de plus grandes difficultés cognitives chez les enfants et les adolescents que chez les adultes. Une consommation régulière favorise également l’apparition de psychoses, de dépressions, de troubles anxieux et de pertes de mémoire.
« À 25 ans, les processus de développement du cerveau ne sont pas encore terminés. Les dommages sont permanents et durent toute la vie », prévient l’Association médicale allemande.
Au lieu de la légalisation, l’Association médicale allemande appelle au développement de l’éducation et de la prévention sur le cannabis. « Les hommes politiques ont le devoir de protéger les citoyens contre les atteintes à leur santé. Cependant, la légalisation prévue du cannabis aurait le résultat inverse », ont-ils déclaré.
Les médecins français mènent le même combat pour davantage de prévention et de protection de la jeunesse. Cependant, ils soutiennent que la légalisation est nécessaire pour que cela devienne un problème de santé publique et bénéficie ainsi de campagnes d’information, de financements et de programmes éducatifs dans les écoles.
Le CPME rejette définitivement cet argument, affirmant que « le poids des preuves actuelles indique que la légalisation aggraverait les risques pour la santé de la population ».
Le CPME appelle plutôt les agences de santé publique locales, nationales et européennes à concentrer leurs efforts sur la surveillance « afin de garantir la disponibilité de données sur les effets du cannabis sur la santé à court et à long terme ».
Pas de législation européenne
La légalisation du cannabis relève des États membres et non de l’UE. Seule une résolution non contraignante du Parlement européen adoptée en 2019 recommande d’établir des règles européennes sur le cannabis thérapeutique et récréatif.
« Des règles juridiques permettraient de contrôler les points de vente et de limiter le recours au marché noir. Ils contribueraient également à prévenir la toxicomanie et la dépendance chez les mineurs et les groupes vulnérables », indique-t-il.
En Europe, en 2021, 97 000 usagers se sont adressés aux services de soins pour des problèmes liés à la consommation de cannabis.
Le Portugal a décriminalisé toutes les drogues depuis 2001 et la consommation de cannabis au Portugal est trois fois inférieure à celle de la France, selon la députée française Caroline Janvier (Renaissance).
« Il est temps de s’appuyer sur les initiatives étrangères et de développer un modèle français basé sur la prévention et la réduction des risques », conclut Addictions France.
[Edited by Nathalie Weatherald]