Customize this title in frenchLes réfugiés du Karabakh brûlent leurs biens précieux en sortant

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Goris (Arménie) (AFP) – La vidéo sur le téléphone d’Angelina Agabekyan montre l’uniforme militaire de son mari et les jouets de son fils brûlant sur un feu de joie qu’ils avaient allumé avant de fuir le Haut-Karabakh.

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Le petit garçon d’Agabekyan ajoute son vélo aux flammes, faisant fondre ses jouets « pour que les Azerbaïdjanais ne puissent pas jouer avec ».

La scène s’est répétée si souvent dans l’enclave arménienne d’Azerbaïdjan que le gouvernement séparatiste a exhorté cette semaine la population à ne pas incendier les lieux avant de prendre la fuite.

Mais des réfugiés interrogés par l’AFP du côté arménien de la frontière racontent qu’ils avaient tout incendié, de leurs livres aux albums de famille, pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains des Azerbaïdjanais.

Ces cas mettent en évidence les anciennes querelles ethniques qui secouent une région habitée par les Arméniens depuis le IIe siècle avant JC – mais qui ont changé de dirigeants au fil des siècles.

L’Azerbaïdjan, à majorité musulmane, a brisé les derniers vestiges du rêve séparatiste des Arméniens avec un blitz de 24 heures la semaine dernière qui a contraint les rebelles à capituler et à accepter de dissoudre leur gouvernement d’ici la fin de l’année.

La défaite a déclenché un exode de familles majoritairement chrétiennes du Haut-Karabagh vers l’Arménie, susceptible de modifier la composition ethnique et religieuse de la région montagneuse pendant des générations.

Plus des trois quarts des 120 000 habitants du Haut-Karabagh étaient arrivés en Arménie vendredi.

‘Souillé’

Le flot de personnes qui serpentent le long de la seule route de montagne menant à l’Arménie diminue lentement.

Mais le chagrin et la colère ne le sont pas.

Une jeune fille nommée Larisa a eu une explication simple quant à la raison pour laquelle elle a brûlé ses archives familiales avant de quitter son foyer relativement aisé pour un centre de réfugiés dans le village frontalier arménien de Goris.

« Les photos de famille, nos souvenirs, les livres d’histoire de nos héros : il ne fait aucun doute que les Azerbaïdjanais les profaneront tous », a-t-elle déclaré.

De nombreuses familles du centre de Goris se souviennent des images diffusées sur les réseaux sociaux montrant des Azerbaïdjanais ridiculisant leurs symboles après avoir reconquis certaines des terres qu’ils avaient perdues pour la première fois dans les années 1990 au cours d’une guerre de six semaines en 2020.

Il existe également des images plus violentes de cadavres profanés et de prisonniers abattus qui ont alarmé des groupes tels que Human Rights Watch il y a trois ans.

Plus des trois quarts de la population du Haut-Karabakh ont fui le contrôle de l’Azerbaïdjan © ALAIN JOCARD / AFP

Les procureurs azerbaïdjanais ont ouvert une enquête formelle qui a conclu que la plupart des vidéos étaient soit fausses, soit truquées.

Mais ils ont également poursuivi quatre soldats qui avaient profané des tombes arméniennes.

La famille Harutyunyan avait des souvenirs de la guerre de 2020 lorsqu’elle avait tout jeté dans un four, y compris les médailles militaires de la famille.

La grand-mère de la famille, Novella, a déclaré que « tout le village avait brûlé leurs uniformes » avant de s’enfuir en panique.

« On nous a dit que si (les Azerbaïdjanais) voyaient nos photos ou nos uniformes, ils les prendraient et nous serions arrêtés », a déclaré cet homme de 65 ans.

Marine, la fille de Novella, a déclaré que les soldats ennemis ne sont jamais arrivés chez elle, dans le village de Paravatumb.

Mais elle a ajouté qu’ils occupaient les hauteurs environnantes et dirigeaient des projecteurs sur leurs maisons la nuit « comme si nous étions sous surveillance ».

« Ne le détruis pas »

Les feux de joie font écho aux enfers qui fuient les familles arméniennes déclenchés il y a trois ans. L’AFP a alors vu des villages entiers brûler.

Le week-end dernier, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a publié un clip granuleux de 34 secondes semblant montrer une série de petits incendies.

Il accuse les Arméniens d’avoir allumé des incendies « en masse » dans la ville d’Aghdara.

Le ministère de l’Intérieur des séparatistes a ensuite publié un communiqué appelant les familles à « faire preuve de responsabilité et de respect des règles de sécurité ».

Garri Haryumyan, ancien soldat et maçon à plein temps, a déclaré qu’il n’avait rien brûlé avant de rejoindre l’exode.

Mais il a supprimé toutes les photos de l’armée – « même celles de mes amis décédés » – sur son téléphone par mesure de sécurité.

Les gardes-frontières azerbaïdjanais vérifient l’identité des hommes en âge de combattre à la recherche de suspects potentiels de « crimes de guerre ».

Certains hommes en âge de combattre suppriment des photos de leur téléphone pour éviter d'être arrêtés par les gardes-frontières azerbaïdjanais
Certains hommes en âge de combattre suppriment des photos de leur téléphone pour éviter d’être arrêtés par les gardes-frontières azerbaïdjanais © ALAIN JOCARD / AFP

Ils ont signalé vendredi la détention d’un haut commandant séparatiste.

La guerre est « terrible », a déclaré Haryumyan.

« Quand ça a commencé, on s’est dit que c’était une opportunité de regagner des terres », se souvient cet homme de 37 ans.

« Mais le déséquilibre était trop important. Ils avaient toutes les armes. »

Son attachement à la maison familiale qu’il avait lui-même construite était si grand qu’il décida de laisser un message sur ses murs avant de partir.

« S’il vous plaît, j’ai travaillé dur, ne le détruisez pas », a-t-il écrit en russe.

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