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Nations Unies (États-Unis) (AFP) – Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel urgent au monde pour qu’il modifie et préserve les ressources en eau afin d’éviter les conflits et d’assurer la prospérité mondiale future.
L’eau est « le bien commun le plus précieux » et « doit être au centre de l’agenda politique mondial », a déclaré Guterres à l’issue d’une conférence de trois jours de l’ONU qui, selon les experts, était prometteuse.
« Tous les espoirs de l’humanité pour l’avenir dépendent, d’une certaine manière, de l’élaboration d’une nouvelle voie scientifique pour donner vie au programme d’action pour l’eau », a déclaré António Guterres.
« C’est maintenant qu’il faut agir. »
Le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs 2030 en matière d’eau, y compris l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous.
Plus tôt dans la semaine, António Guterres a décrit l’eau comme « l’élément vital » de l’humanité et a déclaré que sa « surconsommation vampirique » avait « rompu le cycle de l’eau » et conduit à davantage de catastrophes naturelles.
Les ONG, les gouvernements et le secteur privé ont offert près de 700 engagements avant et pendant les trois jours de la réunion de l’ONU qui a attiré quelque 10 000 participants. Les promesses allaient de la construction de toilettes à la restauration de 300 000 kilomètres (186 400 miles) de rivières dégradées et de vastes zones humides.
Moins d’un tiers des engagements ont un financement, a déclaré Charles Iceland du groupe de réflexion du World Resources Institute, ajoutant qu’environ un tiers « va avoir un impact substantiel ».
Malgré cela, « ces engagements volontaires sont un bon début », a-t-il déclaré à l’AFP, évoquant notamment un projet mené par l’Allemagne sur la gestion du bassin du fleuve Niger qui touche neuf nations d’Afrique.
‘Agréablement surpris’
« C’est probablement la partie du monde qui est la plus fragile et où nous commençons à voir de véritables conflits violents autour de l’eau entre différents groupes », a-t-il déclaré.
Mais au niveau mondial, la question de l’eau « est un énorme problème et une seule conférence ne suffira pas », a ajouté l’Islande, plaidant pour des conférences annuelles sur l’eau.
« Vous entendez beaucoup de promesses », a déclaré à l’AFP Stuart Orr du WWF. « Mais cela semble quelque peu différent. »
Bien que « tout ne soit pas rose », a ajouté Orr, « beaucoup d’engagements qui ont été pris cette semaine sont très bons ».
Il s’est dit « agréablement surpris », en partie, par la variété d’institutions et d’organisations qui parlent maintenant de l’eau.
« Ce problème ne va pas disparaître. Le problème de l’eau ne fera qu’empirer. Et je pense que c’est pourquoi tout le monde commence à penser que c’est peut-être vraiment le moment d’y aller », a déclaré Orr.
La conférence a plaidé pour que Guterres nomme un envoyé spécial de l’ONU pour l’eau, ce qui, selon le secrétaire général, est à l’étude.
Sans une agence onusienne dédiée ou un traité mondial, « l’eau n’a pas sa place ici à l’ONU », a déclaré Henk Ovink, envoyé pour l’eau des Pays-Bas, co-organisateur de la conférence.
En 2020, deux milliards de personnes n’avaient toujours pas d’eau potable et 3,6 milliards n’avaient pas accès à des services d’assainissement gérés en toute sécurité, dont 494 millions qui ont dû faire leurs besoins à l’air libre, selon les derniers chiffres compilés par le site Internet d’ONU-Eau.
Au moins deux milliards de personnes boivent de l’eau contaminée par des matières fécales et 2,3 milliards manquent de services d’assainissement de base, conditions propices à la propagation du choléra, de la dysenterie et de la poliomyélite.
Alors que le changement climatique rend les sécheresses plus fréquentes et plus intenses, les experts du climat de l’ONU (GIEC) estiment également qu’environ la moitié de la population mondiale souffre de « graves » pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année.
Une jeune Néerlandaise, Aniek Moonen, s’est adressée à la conférence comme si elle parlait de l’année 2050.
Elle a suggéré que le sommet pourrait être un moment charnière pour que la gestion de l’eau « devienne plus durable, équitable et juste que jamais ».
« C’est l’avenir qui parle. N’oubliez pas d’écouter », a-t-elle dit aux délégués.
© 2023 AFP