Déjà 40 morts – mais les Iraniennes ne baissent pas les bras !

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Téhéran – C’est un combat contre le foulard. Un combat contre l’oppression étatique. Un combat pour la liberté. Mais quiconque remet en question les codes vestimentaires religieux du régime des mollahs iraniens risque la mort.

Mahsa Amini (22 ans) a été arrêtée le 13 septembre dans une rue de la capitale, Téhéran, pour s’être habillée « de manière non islamique ». L’iranienne d’origine kurde se rendait à une réunion de famille. Sur place, la jeune femme a été brutalement battue dans un véhicule de police. Peu de temps après, Mahsa Amini s’est effondrée dans un poste de police et est tombée dans le coma. Elle est décédée trois jours plus tard à l’hôpital des suites d’une blessure au crâne et d’une hémorragie cérébrale.

Sa mort est devenue un signal contre le despotisme dans la République islamique. Depuis, des femmes courageuses descendent chaque jour dans les rues de Téhéran, arrachant leur hijab – le foulard – l’agitant comme un lasso ou le brûlant aussitôt. Chez eux, ils se coupaient les cheveux en signe de protestation. Ils font rage « A bas le dictateur » et désignent le « Guide suprême » de l’Iran : l’ayatollah Ali Khamenei (83 ans).

Des femmes brandissent le portrait de Mahsa Amini († 22). L’icône tragique du mouvement de protestation a été arrêtée par la police de la moralité à Téhéran le 13 septembre pour s’être prétendument vêtue de vêtements « non islamiques ». Amini est décédé en garde à vue trois jours plus tard

Photo : SAFIN HAMED/AFP

Ses gardiens de la révolution veulent étouffer dans l’œuf la résistance naissante. La désobéissance civile se répand comme une traînée de poudre. Les membres redoutés des milices paramilitaires Basij, qui aiment se précipiter dans les rues sur leurs cyclomoteurs et semer la peur, frappent comme d’habitude. Mais soudain, les femmes attaquées ripostent et sont protégées par la foule, et les hommes se sont également joints aux manifestations.

Un soldat iranien a tiré un coup de fusil sur des manifestants à Téhéran dimanche dernier

Un soldat iranien a tiré un coup de fusil sur des manifestants à Téhéran dimanche dernier

Photo : @v_geuzen/Twitter

Dans plus de 80 villes, les gens sont descendus dans la rue au cours des deux dernières semaines. La réponse dure du pouvoir : les commandants des Gardiens de la révolution appellent leurs troupes à agir « sans pitié, avec la plus grande sévérité – même s’il y a des morts – contre les manifestants et les contre-révolutionnaires ». Il est tiré brusquement.

Le résultat provisoire sanglant : Selon la télévision d’État iranienne, au moins 41 personnes sont mortes dans les manifestations jusqu’à hier. L’organisation de défense des droits de l’homme « Iran Human Rights » suppose que plus de 83 personnes sont mortes – dont quatre enfants. En outre, plusieurs milliers de personnes, dont un Allemand et huit autres ressortissants étrangers, ont été arrêtées. Ils doivent tous maintenant craindre pour leur vie dans les prisons de torture iraniennes.

Tollé international : une femme s'est coupé les cheveux et les tient devant le consulat d'Iran à Istanbul

Tollé international : une femme s’est coupé les cheveux et les tient devant le consulat d’Iran à Istanbul

Photo : EPA

Moi, l’auteur de ces lignes, j’ai une idée de leur martyre. Moi aussi, j’ai été une fois emprisonné en Iran pendant 132 jours (voir ci-dessous) et je sais que quiconque est pris dans les moulins de la justice iranienne s’en sort rarement indemne. La logique de la « détention provisoire » est de confirmer le jugement qui a déjà été rendu. Ainsi, les prisonniers sont d’abord battus, puis interrogés, puis battus à nouveau. Ceux qui ne veulent pas révéler leurs soutiens présumés doivent s’attendre à de sévères représailles. Personne ne peut supporter ça longtemps. Au terme des interrogatoires humiliants, il y a un aveu qui arrange les autorités. Le verdict officiel est alors entièrement à la discrétion du juge.

Une femme aux cheveux coupés manifeste contre le régime à Téhéran devant la porte de Brandebourg à Berlin

Une femme aux cheveux coupés manifeste contre le régime à Téhéran devant la porte de Brandebourg à Berlin

Photo : EPA

Le président iranien Ebrahim Raisi (61 ans) a averti mercredi dans une interview télévisée que toute personne prenant part aux « troubles » doit s’attendre à une réaction « décisive ». Après tout, c’est « la demande du peuple ».

Les modèles de rôle des masses le voient différemment. Le chanteur iranien Schwerwin Hajipur a sorti la chanson de protestation « Dafür » et a été rapidement arrêté. L’équipe nationale iranienne de football vêtue de vestes noires a écouté l’hymne national en solidarité avec les manifestations avant un match amical au Sénégal. Et les Iraniens fous de football demandent à l’instance dirigeante mondiale, la Fifa, de bloquer leur pays pour la prochaine Coupe du monde au Qatar.

Après avoir rencontré un avocat : 132 jours de prison

Le 19 octobre 2010, le journaliste de BILD am SONNTAG Marcus Hellwig (56 ans) et un collègue se sont rendus en Iran avec un visa touristique pour faire un reportage sur le cas de Sakineh Ashtiani. La mère de 43 ans a été condamnée à mort par lapidation. L’accusation : adultère. Les reporters veulent interviewer leur avocat et sont arrêtés. Hellwig est torturé en prison. Après 132 jours, lui et son collègue sont libérés.

Le journaliste de BamS Marcus Hellwig (56 ans) a écrit un livre sur sa captivité

Le journaliste de BamS Marcus Hellwig (56 ans) a écrit un livre sur sa captivité

Photo: Bastei Lübbe

Photo: BILD

Cet article provient de BILD am SONNTAG. L’ePaper de l’intégralité du numéro est disponible ici.

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