Des milliers de personnes manifestent à Paris en mémoire du meurtre de Kurdes en 2013


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Paris (AFP)- Des milliers de manifestants ont défilé samedi dans le centre de Paris pour rendre hommage à trois militants kurdes assassinés il y a dix ans.

La marche, un événement annuel depuis la tuerie du 9 janvier 2013, est intervenue deux semaines après un triple meurtre étrangement similaire le 23 décembre au Centre culturel kurde de Paris, à quelques minutes à pied du lieu de la fusillade précédente.

Les organisateurs ont déclaré que plus de 25 000 personnes de toute l’Europe avaient rejoint le rallye.

Ils portaient des banderoles avec les photos des victimes de 2013 et des slogans tels que « Le gouvernement turc a massacré trois autres Kurdes » alors qu’ils marchaient de la gare du Nord au nord de la capitale vers la place de la République, un lieu populaire pour les manifestations. .

En 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan PKK (PKK), qui a mené une longue insurrection contre la Turquie, a été tuée à la manière d’une exécution avec des balles dans la tête.

Deux autres femmes ont été tuées de la même manière : Fidan Dogan, 28 ans et Leyla Saylemez, 24 ans au Centre d’information kurde du 10e arrondissement de Paris.

Le PKK, qui lutte pour une autonomie accrue de la population kurde, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne.

La Turquie est membre de l’OTAN et considérée comme cruciale pour la protection du flanc sud-est de l’alliance militaire.

Un agent de maintenance turc de l’aéroport Charles de Gaulle devait être jugé pour l’attentat de 2013, mais il est décédé d’une tumeur au cerveau peu avant le début de son procès, en décembre 2016.

Les militants kurdes de France, qui abrite la deuxième plus grande communauté kurde de l’Union européenne après l’Allemagne, ont toujours affirmé que les services secrets turcs avaient ordonné les meurtres.

En mai 2019, un juge antiterroriste français a été chargé de rouvrir l’enquête.

Les familles des victimes disent que l’enquête a été entravée par le manque d’accès à des documents secrets qu’elles disent que la France refusait de déclassifier.

« La France a une dette de justice envers nous », a déclaré à l’AFP Metin Cansiz, le frère de Sakine Cansiz, avant la marche de samedi.

Sa famille, dit-il, avait perdu un être cher « sacrifié » sur l’autel des relations franco-turques.

Lors de l’attaque du mois dernier, Abdurrahman Kizil, la chanteuse Mir Perwer et Emine Kara, dirigeante du Mouvement des femmes kurdes en France lié au PKK, ont été abattues par un homme du nom de William Malet.

Selon les procureurs français, le suspect, un cheminot à la retraite, avait reconnu vouloir « assassiner des migrants », mais plusieurs Kurdes interrogés par l’AFP ont déclaré soupçonner un acte « terroriste » orchestré par l’Etat turc.

Les meurtres ont déclenché une grande manifestation de Kurdes à Paris le 24 décembre.



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