Des milliers de personnes protestent contre les frappes turques contre des groupes kurdes en Syrie


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Qamishli (Syrie) (AFP) – Des milliers de Kurdes ont manifesté dimanche dans la ville syrienne de Qamishli contre les frappes transfrontalières turques visant des groupes kurdes dans le nord-est du pays, a constaté un photojournaliste de l’AFP.

Il y a une semaine, la Turquie a lancé un barrage de frappes aériennes contre les zones kurdes semi-autonomes du nord et du nord-est de la Syrie et de l’autre côté de la frontière irakienne.

Il a également menacé une offensive terrestre dans ces régions de la Syrie.

Les frappes sont intervenues après un attentat à la bombe le 13 novembre à Istanbul qui a fait six morts et 81 blessés et qu’Ankara a imputé au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’elle et ses alliés occidentaux considèrent comme un groupe terroriste.

Le PKK mène une insurrection contre l’État turc depuis 1984. La Turquie allègue que les combattants kurdes syriens sont les alliés du PKK.

Des groupes kurdes ont nié toute implication dans l’explosion d’Ankara.

Des manifestants à Qamishli, dans la province de Hasakeh, sous contrôle kurde, ont brandi dimanche des photos de personnes tuées lors des dernières frappes dans la région semi-autonome, a indiqué le photojournaliste de l’AFP.

Ils portaient des drapeaux kurdes aux côtés de photos du chef du PKK Abdullah Ocalan – emprisonné en Turquie depuis 1999 – et des manifestants ont crié des slogans contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ils ont également scandé en faveur de la résistance au « Rojava » – le nom que les Kurdes de Syrie donnent à la région qu’ils administrent.

« Seule la volonté du peuple kurde demeure », a déclaré à l’AFP la manifestante Siham Sleiman, 49 ans. « Il ne sera pas brisé et nous restons prêts. Nous ne quitterons pas notre terre historique. »

Un autre manifestant, Salah el-Dine Hamou, 55 ans, a déclaré : « Le message que nous voulons faire passer au monde, c’est que nous sommes victimes de l’éradication.

« Combien de temps continuerons-nous à mourir pendant que d’autres pays nous regardent ? »

Les raids turcs ont tué au moins 58 combattants kurdes et soldats syriens, ainsi qu’un journaliste kurde, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé au Royaume-Uni, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

L’armée turque a mené trois offensives contre des combattants kurdes et des djihadistes depuis 2016 et a déjà capturé des territoires dans le nord de la Syrie, détenus par des mandataires syriens soutenus par Ankara.

Les Forces démocratiques syriennes (SDF) soutenues par les États-Unis, désormais l’armée de facto des Kurdes dans la région, ont mené la bataille qui a délogé les combattants djihadistes du groupe État islamique des derniers retranchements de leur territoire syrien en 2019.



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