Gouvernement fédéral : révisions à la baisse des prévisions économiques et impact sur la croissance

Gouvernement fédéral : révisions à la baisse des prévisions économiques et impact sur la croissance

L’économie allemande fait face à des prévisions de croissance revues à la baisse, avec une augmentation attendue de seulement 0,3 % en 2025. Les initiatives de croissance du gouvernement n’ont pas été mises en œuvre après l’échec de la coalition. L’inflation devrait se stabiliser à 2,2 %, tandis que le chômage pourrait augmenter de 120 000 personnes. Les défis structurels, notamment les coûts élevés et la pénurie de main-d’œuvre, pèsent sur la compétitivité, incitant à des réformes urgentes.

Les nouvelles concernant l’économie allemande ne sont pas des plus encourageantes : le gouvernement fédéral est contraint de revoir à la baisse ses prévisions de croissance. Seule une faible croissance est attendue.

Cette année encore, l’économie allemande peine à se redresser. Le gouvernement a annoncé une réduction significative de ses prévisions de croissance pour 2025. Lors de la présentation du rapport économique annuel, le ministre de l’Économie, Robert Habeck, a indiqué que le pays ne s’attendait qu’à une croissance marginale de 0,3 %, alors qu’une augmentation de 1,1 % du PIB était anticipée à l’automne dernier. L’année précédente, l’économie allemande, la plus importante d’Europe, a déjà connu une contraction pour la deuxième année consécutive.

Un échec des initiatives de croissance

Dans ses prévisions antérieures pour 2025, le gouvernement de la coalition Ampel espérait des effets bénéfiques d’une ‘initiative de croissance’. Des mesures telles que des conditions d’amortissement améliorées pour encourager les investissements, des politiques gouvernementales pour réduire les prix de l’électricité, et des incitations à prolonger la durée de travail étaient envisagées. Cependant, suite à l’échec de la coalition SPD, Verts et FDP en novembre, plusieurs mesures clés de cette initiative n’ont pas été mises en œuvre.

Le rapport économique annuel souligne également que les droits de douane annoncés par le président américain sur les importations en provenance de l’UE augmentent considérablement les risques externes. Une légère baisse des exportations est attendue cette année, et la consommation privée en Allemagne n’affiche toujours pas de signes de reprise, en raison d’incertitudes persistantes.

Perspectives pour 2026

Malgré ces défis, le gouvernement entrevoit ‘de la lumière au bout du tunnel’ et projette une croissance économique de 1,1 % pour 2026, avec un regain d’optimisme concernant la consommation privée durant cette période. À l’automne dernier, les prévisions pour 2026 étaient encore plus optimistes, s’élevant à 1,6 %.

Selon un rapport, cette prévision moins favorable offre une plus grande flexibilité budgétaire pour l’État, car le composant conjoncturel du frein à l’endettement permet d’augmenter les crédits. Des sources gouvernementales estiment que la marge budgétaire pour 2025 pourrait croître de 2,1 milliards d’euros. Le chancelier Olaf Scholz avait précédemment évalué le déficit du budget 2025, qui reste à adopter, à 26 milliards d’euros.

Inflation et marché du travail

Concernant l’inflation, le gouvernement anticipe une évolution ‘modérée’. Au début de 2025, des augmentations de tarifs, comme celle du Deutschlandticket dans les transports publics et une hausse de la tarification du CO2 pour les combustibles fossiles, sont susceptibles d’accélérer le taux d’inflation par rapport à l’année précédente. En moyenne annuelle, l’inflation devrait se stabiliser à 2,2 %, conforme à l’objectif de la Banque centrale européenne.

Sur le front de l’emploi, la faiblesse économique commence à se faire ressentir. Le nombre de faillites d’entreprises a augmenté l’année dernière, et le gouvernement prévoit une hausse d’environ 120 000 chômeurs par rapport à l’année précédente. En 2024, le nombre annuel de chômeurs s’élevait à environ 2,79 millions.

Défis structurels et industriels

Le rapport économique souligne que l’économie allemande est en stagnation depuis deux ans, en raison de facteurs conjoncturels mais surtout structurels. Les associations économiques constatent une pression croissante sur la compétitivité allemande, avec une réticence des entreprises à investir. Les principales préoccupations incluent des coûts énergétiques élevés, une fiscalité accrue, des cotisations sociales en hausse, une bureaucratie pesante et une infrastructure vieillissante. De plus, le vieillissement de la population risque d’entraver la croissance future en raison des pénuries de main-d’œuvre qualifiée.

Particulièrement, le secteur industriel est en crise. ‘L’atmosphère est désastreuse’, a déclaré Peter Leibinger, président de l’industrie. La Fédération des industries allemandes se montre encore plus pessimiste que le gouvernement, anticipant une contraction de 0,1 % de l’économie cette année. La directrice générale du BDI, Tanja Gönner, a averti qu’une imposition de droits de douane américains sur les importations de l’UE pourrait provoquer un recul de près de 0,5 %. Les syndicats et les associations réclament des réformes urgentes pour améliorer les conditions économiques.

Thèmes centraux des campagnes électorales

La politique économique est un sujet majeur durant les campagnes électorales pour le Bundestag. Tandis que l’Union et le FDP plaident pour des allégements fiscaux et une réduction de la bureaucratie, le SPD et les Verts proposent un ‘Fonds Allemagne’ de plusieurs milliards, financé par des crédits pour stimuler les investissements et rénover les infrastructures.

Mobilisation pour la compétitivité

Lors d’une ‘journée d’alerte économique’, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs grandes villes allemandes, où de nombreuses associations économiques ont mis en lumière la situation préoccupante de l’économie. Elles réclament que la compétitivité de l’Allemagne soit au cœur des préoccupations électorales, avec des demandes centrales telles qu’une réduction des charges fiscales, des cotisations sociales plafonnées, et une plus grande flexibilité dans le droit du travail.