Le 2 novembre 1964, Hugo Koblet, cycliste suisse renommé, meurt tragiquement dans un accident de voiture après une période de tourments personnels, notamment un divorce imminent. Né en 1925 à Zurich, il surmonte une enfance difficile pour devenir champion, remportant le Giro d’Italia en 1950 et devenant le premier Suisse à porter la Maglia rosa. Sa carrière, marquée par des succès précoces, se termine prématurément, laissant un héritage important dans le monde du cyclisme.
Le Dernier Voyage de Hugo Koblet
Le 2 novembre 1964, Hugo Koblet quitte précocement sa chambre située sur la Schaffhauserstrasse, près de Berninaplatz à Zurich. Visiblement troublé, il se rend à une station-service avant de prendre la route au volant de sa voiture Alfa Romeo Giulia blanche en direction de Forch. Précédemment, il avait tenté en vain de contrer le divorce que lui demandait son épouse, Sonja Koblet. À 10h30, sous un ciel radieux, il emprunte la route de Forch vers Esslingen, poursuivant son chemin vers Mönchaltorf.
Un employé du garage Esslinger Kreuz rapportera plus tard avoir observé la voiture de Koblet faire plusieurs allers-retours entre Esslingen et Mönchaltorf, avec des manœuvres de demi-tour qui laissaient penser que le conducteur cherchait à mémoriser le tracé. Lors d’une ultime manœuvre, le véhicule fait demi-tour à l’entrée de Mönchaltorf et s’élance à toute vitesse sur la route en pente menant à Esslingen, mais il rate le virage à droite et fonce droit vers un robuste poirier.
Le choc est violent et retentissant. Seul témoin de l’accident, un agriculteur se précipite pour prodiguer les premiers secours. Transporté d’urgence à l’hôpital de district d’Uster, Koblet succombe à ses blessures quatre jours plus tard, dans la nuit du vendredi 6 novembre 1964, des suites d’une embolie graisseuse. Une cérémonie funéraire émouvante se déroule à la Fraumünster de Zurich, dix ans après que son mariage de conte de fées avec Sonja Koblet y ait été célébré. Des milliers de personnes, y compris les figures de proue du cyclisme international, viennent lui rendre un dernier hommage.
Les Premiers Pas d’un Champion
Né le 21 mars 1925 à Zurich, le jeune Hugo semble ne pas avoir hérité de nombreux atouts à sa naissance. Frêle et de caractère timide, il est soutenu par sa mère, Helene Gross, qui l’emmène souvent dans la région grisonne de Pontresina pour le fortifier. Le père, Adolf Koblet, boulanger à Hildastrasse, est plus connu pour ses problèmes d’alcoolisme que pour son rôle de père, décédant en 1934 alors que Hugo n’était qu’un enfant.
Hugo découvre rapidement le vélo en livrant des produits de boulangerie à la clientèle après l’école. Sa passion pour la course le pousse à organiser des compétitions locales pour les jeunes du quartier. Après avoir terminé ses études, il commence un apprentissage en tant que plombier artistique et fait la connaissance du coureur cycliste Leo Amberg.
À l’âge de dix-huit ans, il participe à sa première course dans la catégorie débutants, remportant la compétition du club Hasenberg avec une avance de 30 secondes. Cependant, son mentor Leo Amberg tempère ses espoirs en lui rappelant que « tous les coureurs ont des jambes, mais peu ont des têtes ». À vingt ans, Koblet passe chez les amateurs, et un an plus tard, il devient professionnel.
Sa carrière prend un essor fulgurant avec des succès notables, mais il n’atteint pas encore l’élite du cyclisme. En 1950, lors du Giro d’Italia, il est sélectionné pour faire partie d’une équipe prestigieuse. Koblet s’illustre par sa stratégie audacieuse, remportant finalement la course et devenant le premier Suisse à porter la Maglia rosa. Ce moment marque le début de sa reconnaissance sur la scène internationale.