James Mangold, cinéaste reconnu, a exploré la notion de génie à travers son dernier biopic sur Bob Dylan, « A Complete Unknown », mettant en vedette Timothée Chalamet. Dans une interview, il révèle son approche créative, mettant l’accent sur les relations autour de Dylan, notamment avec Joan Baez. Mangold souligne l’importance de l’authenticité dans la narration, choisissant d’utiliser des chansons existantes de Dylan pour enrichir son récit, plutôt que de céder à la pression des Oscars.
James Mangold : Un Cinéaste Émérite
James Mangold a consacré des décennies à la création de films émouvants et visuellement captivants à Hollywood. Son parcours comprend des œuvres emblématiques telles que le biopic musical « Walk the Line », le drame sur les super-héros « Logan » et le film d’action « Ford v Ferrari ». Avec son dernier projet, « A Complete Unknown », un biopic sur Bob Dylan mettant en vedette Timothée Chalamet, Mangold a franchi une nouvelle étape dans sa carrière en obtenant sa première nomination aux Oscars pour le meilleur réalisateur.
Un Voyage Créatif Unique
Lors d’un entretien sur le podcast Awards Circuit, Mangold a partagé des réflexions sur son processus créatif, sa collaboration étroite avec Chalamet et Monica Barbaro, ainsi que sur ses débuts difficiles à Hollywood. Il a également expliqué pourquoi il n’a jamais souhaité commander une chanson originale de Bob Dylan pour le film.
Mangold reconnaît qu’il n’était pas un fan inconditionnel de Dylan avant de se lancer dans ce projet. « J’ai toujours aimé sa musique, » confie-t-il, « mais je pense que faire un film pour des raisons de fandom peut fausser l’approche narrative. » Au lieu de cela, il a choisi d’explorer le génie sous un angle plus large.
« Le plus fascinant pour moi était d’enquêter sur la notion de génie, comme l’a fait Milos Forman dans ‘Amadeus’. Qu’est-ce que le génie ? Existe-t-il vraiment ? » s’interroge Mangold. Plutôt que de se concentrer uniquement sur Dylan, il a construit son récit autour des personnes qui l’entouraient — admirateurs, sceptiques et ceux qui ont croisé son chemin, y compris la légende folk Joan Baez, brillamment interprétée par Barbaro.
Mangold a voulu que le personnage de Baez soit bien plus qu’un simple intérêt amoureux. « Elle devait être l’égale de Dylan, quelqu’un capable de le défier intellectuellement et musicalement, » explique-t-il. Cette dynamique a enrichi leur chimie à l’écran et a permis d’explorer des thèmes plus profonds tout au long du film.
Quant à Chalamet, déjà reconnu par ses pairs avec une nomination aux Oscars, il a livré une performance saluée par la critique. Mangold souligne que la compréhension instinctive de Chalamet de son interaction avec la caméra a joué un rôle clé dans son interprétation. « Il sait exactement comment la lumière le touche et où, » dit Mangold, ajoutant qu’il est essentiel pour un acteur d’être conscient de son environnement dans chaque scène.
Chalamet s’est également immergé dans l’univers de Dylan, non pas pour l’imiter, mais pour capturer son essence. « Nous avons travaillé ensemble sur ce film presque six ans, » révèle Mangold. « Les retards dus à la pandémie et aux grèves ont permis à Chalamet de se préparer encore plus. » Cette période d’attente a été bénéfique pour façonner une performance authentique et nuancée.
Mangold conclut en expliquant que les apparences souvent perçues de Dylan, telles que l’arrogance, nécessitent une exploration plus approfondie. « Quand il semble distant, il est en fait en train de résoudre un puzzle intérieur, » dit-il. Au lieu de commander une nouvelle chanson, Mangold a opté pour des morceaux existants de Dylan, restant fidèle à la philosophie de raconter une histoire authentique sans se laisser emporter par la quête de l’Oscar. « Je voulais simplement utiliser une chanson déjà écrite. Cela représente ma vision en tant que cinéaste, » dit-il. Ainsi, Mangold continue de prouver que sa priorité reste l’intégrité de l’histoire avant tout.