Journal de pays : Les nombreux mystères du champignon magique


je‘est assez difficile d’imaginer comment un autre humain conçoit le monde, sans parler d’un animal. Mais cela ne nous empêche pas d’essayer. Au bord d’Eyam Moor, entre une ferme en ruine et une sinistre plantation de pins bordée de sycomores, se trouvait une étendue de pâturage familière parsemée de crottes de moutons noueuses. Et, comme c’est souvent le cas à cette époque de l’année, parmi le caca des ovins se trouvaient des champignons familiers : les russules violettes, à éviter, les vesse-de-loup, et la tige grêle et le bonnet phrygien de Psilocybe semilanceata, ou le champignon magique. Je me suis allongé pour voir de plus près.

Parfois, quand je suis venu par ici en automne, j’ai remarqué de petits groupes de personnes se concentrant farouchement sur le sol alors qu’ils chassaient cet euphorisant naturel mais néanmoins illégal. Ce ne sont souvent pas vos randonneurs à bonnet pompon moyens. Mais qu’en est-il des moutons ? Les champignons magiques se portent particulièrement bien sur les pâturages de moutons, prospérant sur tout ce fumier et l’azote contenu dans l’urine de mouton. Mais est-ce une voie à double sens ? Certains champignons sont toxiques pour les moutons comme ils le sont pour les humains. Les moutons ne le savent pas, cependant, et les minuscules champignons magiques doivent être difficiles à éviter. En regardant les moutons paître paisiblement, je me suis demandé comment vous pouviez savoir qu’un mouton trébuchait ? Ont-ils des visions ? Y a-t-il des moutons chaman ?

Pendant ce temps, près de l’endroit où je me trouvais, quelque trois douzaines de chardonnerets se gorgeaient des têtes de graines d’une parcelle de chardon rampant. J’ai regardé cette foule tirer sur les fins filaments blancs des têtes de chardon, contentes et rauques, et richement colorées sous le soleil d’automne. Puis leur pépiement familier explosa de panique. Surpris, je me suis assis pour voir les oiseaux prendre leur envol comme des spores rouges et dorées, et de derrière un mur un chardonneret terrifié est apparu, suivi de près par un épervier.

Pendant quelques brefs instants, le faucon, à sa poursuite, s’est tordu et s’est battu contre l’air, disparaissant brièvement derrière le mur puis réapparaissant, les ailes déployées alors que le chardonneret faisait une embardée et s’échappait, le faucon dérivant calmement vers les sycomores voisins alors que les moutons broutaient sans être dérangés, rêvant leurs rêves.





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