La chute des actions bancaires malgré le sauvetage du Credit Suisse : Les obligations AT-1 déstabilisent les investisseurs

La vente de la grande banque suisse Credit Suisse à son concurrent UBS n’a pas apaisé les marchés. Les actions ont encore connu une baisse drastique de 64%. Les actions UBS ont également perdu 13 %. En outre, les autres banques ont également connu des pertes significatives, telle que la Deutsche Bank dont les actions ont entraîné une perte de 8,5 %. Les analystes attribuent les pertes des actions bancaires au fait qu’au cours du sauvetage du Credit Suisse, les détenteurs d’obligations assimilables à des actions, appelées « obligations supplémentaires de niveau 1 (AT-1)», ont subi une perte totale.

Les obligations AT-1 ont été introduites après la crise financière de 2008 pour constituer un tampon supplémentaire pour que les banques ne s’effondrent pas rapidement en temps de crise. Les titres sont convertis en actions ou radiés lorsque les ratios d’une banque passent en dessous de certains seuils. Le régulateur suisse des marchés financiers Finma a décidé dimanche dernier que les papiers du Credit Suisse seraient complètement radiés, justifié par le « soutien extraordinaire de l’État » lors de la reprise par UBS.

La dépréciation au Credit Suisse est la plus importante sur papier de ce type à ce jour. Globalement, le marché des obligations AT-1 en Europe est d’environ 250 milliards d’euros. Les institutions financières allemandes ont essayé de contrer rapidement les inquiétudes émergentes. L’exposition de Deutsche Bank aux obligations AT-1 de Credit Suisse est «proche de zéro». La Commerzbank a également déclaré ne détenir aucun de ces titres de créance. Jusqu’à présent, les obligations AT-1 n’ont été annulées qu’une seule fois en Europe, lorsque la Banco Popular espagnole a été rachetée par la Banco Santander pour un euro en 2017. Cependant, la perte de 1,35 milliard d’euros d’obligations AT-1 est allée de pair avec l’annulation complète des fonds propres.

En règle générale, les actionnaires sont les premiers à voir leur capital drainé avant que les obligataires ne prennent leur tour. Le Credit Suisse a récemment souligné ce point dans une présentation destinée aux investisseurs. L’annonce que les obligations AT-1 du Credit Suisse seront radiées, mais que les actionnaires recevront un prix d’achat de 3,25 milliards de dollars, a donc surpris de nombreux acteurs du marché. En principe, cependant, les experts pensent qu’il est correct que les détenteurs d’obligations AT-1 doivent désormais supporter des pertes. Les investisseurs savaient que cela comportait des risques élevés.

La fusion d’UBS et de Credit Suisse atténue les craintes que la crise ne se propage à d’autres institutions, ont déclaré les analystes de Citigroup. À moyen et long terme, cependant, l’opération de sauvetage entraînera des coûts de refinancement plus élevés pour les banques. L’accord a entraîné des pertes importantes pour certains détenteurs d’obligations. Les investisseurs de la région sont susceptibles de réévaluer leur exposition aux turbulences et aux risques des marchés financiers. En conséquence, les actions bancaires se sont vendues dans les transactions boursières asiatiques.

Les actions HSBC étaient particulièrement sous pression, chutant de 6,4% à Hong Kong et donc plus fortes qu’elles ne l’avaient été en près de six mois. Standard Chartered à Hong Kong a également baissé de plus de sept pour cent. L’indice bancaire japonais a glissé de 1,9 %. L’indice Hang Seng de Hong Kong a chuté de 2,7 %.

Une fusion majeure est la pire des solutions pour le Credit Suisse

Le Credit Suisse a été forcé de vendre sa banque d’investissement à UBS pour 1,5 milliard de francs suisses (1,64 milliard de dollars) après avoir subi des pertes monumentales liées à l’effondrement d’Archegos Capital Management en mars. Cette décision de vente a été critiquée par des experts qui estiment que la vente est la pire des solutions pour le Credit Suisse et que cela devrait plutôt se concentrer sur la réduction de la taille de ses activités de trading.

Le bénéfice avant impôts du Credit Suisse pour le deuxième trimestre 2021 a chuté de 78 % à 253 millions de francs suisses, en raison de coûts liés à la liquidation d’une série de fonds bloqués après les déboires de Greensill Capital. Les pertes liées à Archegos ont également été reflétées dans les résultats trimestriels.

Cependant, Credit Suisse n’est pas la seule banque à connaître des difficultés après l’effondrement d’Archegos. Nomura et Mitsubishi Financial Group ont subi des pertes importantes, respectivement de 2,85 milliards de dollars et 270 millions de dollars. Cependant, les deux banques ont rapidement annoncé qu’elles récupéreraient intégralement les montants initialement investis. UBS, pour sa part, a fait état d’un rebond de 63 % de son bénéfice net au deuxième trimestre.

Conclusion

La vente de la grande banque suisse Credit Suisse à son concurrent UBS n’a pas satisfait les marchés. Les pertes liées au sauvetage de Credit Suisse ont été ressenties dans tout le secteur bancaire. Les analystes ont attribué les pertes des actions bancaires au fait qu’au cours du sauvetage du Credit Suisse, les détenteurs d’obligations AT-1 ont subi une perte totale. Bien que certaines institutions financières allemandes aient réussi à contrer rapidement les inquiétudes émergentes, le marché des obligations AT-1 en Europe s’est effondré. En principe, les experts pensent qu’il est juste que les détenteurs d’obligations AT-1 supportent désormais des pertes et que les actionnaires obtiennent un prix d’achat de 3,25 milliards de dollars. Toutefois, la fusion UBS/Credit Suisse a atténué les craintes que la crise ne se propage à d’autres institutions. Les actions bancaires ont déjà connu une vente rapide dans les transactions boursières asiatiques, tandis que la fusion des deux banques entraînera des coûts de refinancement plus élevés pour les banques à moyen et long terme.

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