La Commission européenne s’apprête à lier le débat sur la « part équitable » au métaverse

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La prochaine proposition de l’UE visant à faire contribuer les fournisseurs de contenu en ligne au coût de l’infrastructure numérique inclura les volumes croissants de données utilisées par le métaverse et les mondes virtuels, selon une lettre obtenue par EURACTIV.

La lettre, signée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 22 décembre 2022, est une réponse à l’eurodéputée Renew Valerie Hayer qui, en septembre, a coordonné une autre lettre approuvant l’initiative dite de « partage équitable » et appelant à des progrès rapides.

Le «partage équitable», également connu sous le nom de principe de l’expéditeur-payeur, repose sur l’argument des grands opérateurs de télécommunications européens selon lequel les plateformes en ligne telles que Netflix et Google ne contribuent pas suffisamment aux coûts de réseau tout en récoltant la plupart des avantages de l’économie numérique.

La lettre de Hayer a été cosignée par des députés européens influents des groupes politiques conservateurs, libéraux et progressistes.

En mai, le commissaire au marché intérieur Thierry Breton a annoncé que la Commission européenne examinait la question pour s’assurer que les fournisseurs de services de télécommunications auraient des rendements appropriés lorsqu’ils investissent dans des réseaux à haute capacité, et a l’intention de présenter une initiative à ce sujet d’ici la fin de 2022.

Proposition controversée

Cependant, l’initiative a par conséquent été reportée car plusieurs États membres, dont l’Allemagne et les Pays-Bas, ont demandé qu’une telle proposition soit basée sur une large consultation de toutes les parties prenantes concernées. Une lettre conséquente rédigée par la France, l’Italie et l’Espagne a appelé à une approche plus rapide.

L’initiative des expéditeurs-payeurs a suscité l’opposition des entreprises technologiques, qui ont accusé les opérateurs de télécommunications de double dipping, et des organisations de la société civile, qui ont exprimé leur inquiétude quant à ses implications potentielles sur la neutralité du net, le principe selon lequel les fournisseurs de services Internet doivent fournir l’accès à tous les contenus en même temps. vitesse.

À cet égard, Breton a rassuré les législateurs sur le fait que « la Commission s’est fermement engagée à protéger un Internet neutre et ouvert où le contenu, les services et les applications ne sont pas bloqués ou dégradés de manière injustifiée, en Europe comme sur la scène mondiale ».

Cependant, en octobre, l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) a rendu un avis négatif sur l’initiative, les éventuelles violations du principe de neutralité d’Internet étant mentionnées comme un sujet de préoccupation majeur.

Consultation générale

Après plusieurs reports, la consultation publique est attendue plus tard cette semaine, selon une source informée sur le sujet. Confirmant les précédents rapports d’EURACTIV, cette consultation ne se limitera pas aux expéditeurs-payeurs mais examinera plus largement l’avenir du secteur des télécommunications.

« Nous avons l’intention de lancer une discussion approfondie sur l’avenir de l’infrastructure de connectivité européenne par le biais d’une consultation qui sera lancée au début de 2023. La quantité de données échangées – et récoltées – est plus importante que jamais et va augmenter », a écrit von der Leyen.

« Le métaverse et les mondes virtuels, l’évolution rapide vers le cloud, l’utilisation de technologies innovantes en ligne rendent cela encore plus évident. »

En d’autres termes, la Commission souligne le fait que les nouvelles technologies, telles que le métaverse, seront exponentiellement plus gourmandes en données, augmentant la demande d’infrastructures numériques qui ne peuvent être construites que si les opérateurs voient des retours sur investissement adéquats.

L’exécutif européen a déjà montré sa volonté d’examiner les implications potentielles du métaverse. Le 3 mai, il doit publier une initiative non législative, selon un projet d’ordre du jour consulté par EURACTIV.

La mesure dans laquelle les deux initiatives seront liées reste incertaine.

[Edited by Nathalie Weatherald]



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