La commission principale du Parlement européen prépare sa position finale sur la loi sur les puces

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Alors que la principale commission parlementaire se prépare à adopter sa position sur le Chips Act la semaine prochaine, EURACTIV donne un aperçu des principaux changements.

La semaine dernière, la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement européen a finalisé sa version de la loi sur les puces, une initiative de l’UE visant à renforcer la capacité européenne des semi-conducteurs et à établir un mécanisme de prévention et de gestion des crises de la chaîne d’approvisionnement.

Le rapport, obtenu par EURACTIV, devrait être voté mardi prochain (24 janvier). Il devrait être adopté lors de la session plénière du Parlement en février, en vue de lancer les négociations en trilogue avec le Conseil et la Commission de l’UE en mars.

Méga fabs

Le Chips Act définit les conditions d’octroi d’aides d’État aux installations « first-of-a-kind », appelées méga fabs. Ces méga usines pourraient être conçues à des fins différentes, telles que la conception, le conditionnement et la fabrication de semi-conducteurs.

Les critères permettant aux usines de se qualifier comme premières du genre ont été élargis, à savoir contribuer à la résilience de l’écosystème des semi-conducteurs et déployer des éléments nouveaux ou innovants qui, par exemple, améliorent l’efficacité du processus de production ou la sécurité du Composants.

Mesures d’urgence

Le Chips Act prévoit un mécanisme d’urgence pour prévenir et gérer les crises de pénurie. Le rapport final met l’accent sur le dialogue entre les autorités et l’industrie. En particulier, les associations professionnelles ont été chargées de mettre en place une collecte d’informations tout en assurant la cybersécurité.

La crise des semi-conducteurs a été définie comme « une perturbation grave et extraordinaire de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs, empêchant ainsi l’approvisionnement, la réparation ou la maintenance de produits essentiels au sein de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs ».

Le texte souligne que le déclenchement d’un tel état de crise doit être fondé sur des preuves concrètes et fiables, réduisant ainsi le pouvoir discrétionnaire de la Commission. De même, les informations que les acteurs de l’industrie devraient fournir ont été délimitées par une liste prédéfinie d’indicateurs d’alerte précoce.

Ces indicateurs seraient développés dans le cadre d’un exercice de cartographie stratégique à long terme que l’exécutif européen devrait mener en consultation avec les autorités nationales et les représentants du marché.

Secteurs critiques

Le mécanisme de crise qui pourrait conduire au déploiement d’une boîte à outils d’urgence se concentre sur les secteurs critiques. Dans un premier temps, ces secteurs ont été mis en correspondance avec ceux de la directive sur la résilience des entités critiques, auxquels s’ajoutent quelques autres, comme la défense.

Les législateurs ont changé l’approche en énumérant les secteurs critiques dans l’annexe de la loi sur les puces, ce qui signifie que le règlement pourrait être modifié directement. Dans le même temps, les députés ont ajouté une clause stipulant qu’avant d’activer la phase de crise, les secteurs critiques doivent prouver qu’ils ont fait leurs devoirs en termes d’atténuation des risques.

Un point controversé à cet égard était de savoir si l’industrie automatique, l’une des plus touchées par la pénurie actuelle de semi-conducteurs, devait être incluse. Le résultat est quelque peu ambigu : le transport est inclus, mais la question de savoir si cela impliquerait également les constructeurs automobiles est sujette à interprétation.

Le financement

Le financement est susceptible d’être un point de conflit important avec le Conseil de l’UE, l’autre co-législateur qui a arrêté sa position en décembre. Traditionnellement réticents à dépenser de l’argent, les États membres ont réduit de 400 millions d’euros le financement disponible pour l’initiative.

En revanche, les législateurs européens sont plus « ambitieux » sur cette question et demandent que des fonds supplémentaires soient alloués lors de la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel, le budget septennal de l’UE.

L’idée est de trouver de nouvelles ressources et d’éviter de financer le Chips Act au détriment des programmes européens existants, comme Horizon Europe.

Coopération internationale

Le rapport met l’accent sur la coopération internationale, demandant à la Commission d’établir une initiative diplomatique sur les puces avec des pays partageant les mêmes idées pour aider à prévenir les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

Des restrictions à l’exportation ont été ajoutées en tant que causes importantes de perturbations de la chaîne d’approvisionnement. La référence implicite ici est aux États-Unis, qui ont unilatéralement bloqué l’exportation de fournitures de semi-conducteurs critiques vers la Chine, ce qui a sapé son secteur technologique en pleine croissance.

La Commission devrait également tenir compte des politiques commerciales, des fermetures d’entreprises, de la délocalisation ou de l’acquisition d’acteurs essentiels de l’UE lorsqu’elle traite avec des pays tiers.

Droits de propriété intellectuelle

La protection des droits de propriété intellectuelle (PI) a été renforcée dans l’ensemble du texte, notamment en imposant des obligations strictes à la Commission européenne et aux autorités nationales pour gérer les informations confidentielles que des entités privées ont partagées avec elles.

Dans le même temps, les législateurs ont inclus des dispositions pour empêcher les entreprises bénéficiant d’aides d’État au titre de la loi sur les puces d’ouvrir des magasins dans des pays comme la Chine, où les droits de propriété intellectuelle ne sont pas respectés en raison de la contrefaçon, du vol et des transferts de technologie forcés.

Équilibre géographique

Le Chips Act a fait craindre aux petits États membres qu’il ne profiterait qu’aux grands pays aux poches plus importantes. C’est pourquoi, dans son rapport initial, le rapporteur Dan Nica a fait de la nécessité d’assurer un équilibre géographique un thème récurrent.

Cependant, même si certaines références au maintien de la cohésion territoriale de l’UE subsistent, ce point est devenu progressivement marginal dans les discussions, pour le simple fait que la fabrication de puces est un secteur qui favorise les concentrations géographiques car il est fortement capitalistique et à forte intensité de savoir-faire.

Un député européen de premier plan fait pression pour un équilibre géographique dans le Chips Act

*Cet article a été mis à jour pour clarifier la relation entre le Chips Act et les règles de l’UE en matière d’aides d’État.
Le rapporteur du Parlement européen Dan Nica cherche à obtenir « une valeur ajoutée claire pour tous les États membres » dans son projet de rapport, partagé…

[Edited by Nathalie Weatherald]



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