Le septième épisode de Final Fantasy délivre un message sur la fragilité de la vie à travers les yeux de Cloud Strife, confronté à la perte. Le remake de 2020, salué pour son adaptation moderne, conserve l’essence du jeu original tout en innovant. La suite, Final Fantasy VII : Rebirth, se concentre sur l’approfondissement des relations entre les personnages, tout en adoptant une structure de monde ouvert inspirée de jeux contemporains.
Le Message Éternel de Final Fantasy VII
Rien n’est figé dans le temps : tel est le message poignant du septième épisode, considéré comme l’un des préférés des fans de Final Fantasy. Ce jeu emblématique de 1997 nous confronte à la perte à travers les yeux de Cloud Strife, qui doit faire face à la disparition de sa vocation, de ses souvenirs, de sa potentielle compagne et, peut-être, de sa planète. Tout est en perpétuel mouvement ; tout est fragile. Pour survivre, il faut s’adapter ou risquer de disparaître. Ce concept résonne particulièrement avec l’équipe de développement japonaise qui s’est donnée pour mission de réintroduire ce classique dans un monde moderne, avec ses exigences et ses standards inédits.
Le Défi du Remake
Bien que les personnages en blocs typiques de l’ère PlayStation aient un charme nostalgique, ce n’est pas comme cela que ce remake pourrait rencontrer le succès commercial escompté. Au contraire, cette nouvelle interprétation, qui reprend l’arc narratif du jeu original en trois volets d’environ 40 heures chacun, devait être d’une envergure exceptionnelle, capable de rivaliser avec les plus grands succès du jeu vidéo moderne, un secteur en constante évolution.
Le premier opus de cette trilogie, Final Fantasy VII : Remake, sorti en 2020, a été largement salué tant par les fans que par les critiques. Il a su adapter l’introduction mémorable de l’original aux technologies contemporaines tout en préservant son essence, son ton et même son humour, sans aliéner les millions de joueurs qui considèrent Final Fantasy VII comme une œuvre sacrée.
Les développeurs du remake ont eu la chance de s’appuyer sur les séquences d’introduction emblématiques du jeu d’origine. L’histoire débute en pleine action, suivant un groupe d’activistes écologistes sabotant une centrale d’énergie au-dessus des bidonvilles de Midgar, la capitale mondiale. C’est un début emblématique, riche en action et en mélancolie, qui a facilité la tâche des développeurs. Cependant, en travaillant sur Remake, l’équipe était consciente que la suite, Final Fantasy VII : Rebirth, serait la partie la plus délicate de la trilogie.
‘Le jeu reprend en plein milieu de l’histoire et se termine sans véritable conclusion,’ fait remarquer Yoshinori Kitase, le directeur du jeu original et producteur de cette réinterprétation. ‘Il n’y a pas de début ou de fin clairement définis.’ De nombreux débats ont eu lieu concernant la structure de la trilogie. ‘Lorsque notre scénariste, Kazushige Nojima, a soumis son scénario pour Rebirth, j’ai réalisé que je préférais aborder les choses différemment,’ se souvient Naoki Hamaguchi, le directeur du jeu. Hamaguchi a proposé de modifier le plan de Nojima pour amener le deuxième jeu vers un moment clé de l’histoire, celui où les joueurs découvrent le destin d’Aerith, la douce fleuriste.
‘Il y avait effectivement des discussions,’ confie Kitase. ‘À un moment, nous avons envisagé de condenser l’histoire en seulement deux jeux. Plus tard, nous avons même pensé qu’il pourrait en falloir quatre.’ Ce n’est qu’après avoir bien avancé sur le premier jeu que l’équipe a pu déterminer avec précision où Rebirth commencerait et se terminerait.
La prochaine étape pour l’équipe était de choisir un mot emblématique pour chaque jeu, un terme qui définirait le ton et l’essence de chaque partie de la trilogie. Pour Remake de 2020, le mot choisi était ‘Réunion’, évoquant la nostalgie et la découverte, semblable à une rencontre d’anciens camarades de classe. Pour Rebirth, en revanche, le terme sélectionné était ‘Liaison’, symbolisant l’approfondissement des relations entre le joueur et les personnages, ainsi qu’entre les personnages eux-mêmes.
‘C’est assez simple,’ explique Hamaguchi. ‘Le point culminant de l’histoire est ce moment émotionnel où nous découvrons ce qui est arrivé à Aerith. Pour que cela ait un impact, nous devions renforcer les liens entre les personnages, afin que le joueur s’y attache.’ Ce concept de ‘Liaison’ est intégré dans le jeu grâce à une combinaison de narration, de mécaniques de jeu, notamment un nouveau système de ‘synergie’, et de nombreuses quêtes secondaires qui enrichissent l’histoire principale.
Les décisions clés concernant la structure et le style du deuxième opus ont été influencées par le plan établi dans le jeu original, sorti il y a un quart de siècle. Le premier jeu, Remake, suivait un parcours linéaire centré sur l’intrigue, avec quelques zones explorables. Cependant, Rebirth se déroule à un moment où Cloud et son groupe quittent Midgar pour un monde ouvert, rendant une structure linéaire inappropriée pour cette suite. L’équipe s’est donc inspirée de grands succès du genre, tels que The Last Of Us, God Of War et Uncharted, pour créer des expériences similaires et innovantes.