La gauche radicale éclipse la course à la direction du Parti socialiste français


Les socialistes français doivent élire leur premier secrétaire les 12 et 19 janvier, les divergences entre les trois candidats à la tête du parti portant davantage sur la manière de traiter avec la large coalition de gauche récemment formée que sur des questions fondamentales.

Il s’agit d’un congrès chargé de symboles pour le Parti socialiste (PS), qui a retrouvé un nouveau souffle avec l’élection d’une trentaine de députés lors de la votation nationale de juin dernier, après deux cuisantes défaites aux présidentielles de 2017 et 2022 (6,3 % et 1,7 %).

La NUPES et Jean-Luc Mélenchon, lignes de partage

Ce congrès est le premier à se tenir depuis les élections législatives et l’accord électoral qui a conduit à la création de la coalition de gauche NUPES à la mi-2022.

Les candidats à la direction du Parti socialiste rivalisent de soutien ou de rejet à l’équipe NUPES, notamment avec la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon La France insoumiseLFI.

Olivier Faure, Premier secrétaire sortant et candidat à la réélection, est fortement attaché à l’accord électoral de la NUPES qui, selon lui, a empêché le PS d’être évincé de l’Assemblée nationale française.

Hélène Geoffroy, une autre candidate à la direction du parti, estime que l’accord a eu un impact négatif sur le parti, accusant Faure, qui dirige le parti depuis 2018, de s’être rendu à Mélenchon et d’avoir entraîné le socialisme français avec lui.

« Le PS risque de disparaître par subordination s’il s’inspire de LFI mais aussi par inaction », a-t-elle déclaré dans une interview au magazine français. Le Point mercredi (11 janvier).

Selon elle, le parti n’a pas été clair sur « le [political] ligne que nous voulions prendre » ni mener les « batailles culturelles » caractéristiques de la gauche. Geoffroy a déclaré qu’une union de la gauche est nécessaire mais devrait être basée sur un « contrat de projet » entre les forces de gauche.

Nicolas Mayer-Rossignol, le troisième candidat, est moins critique envers la NUPES puisqu’il prône également une union de la gauche.

La stratégie de l’opposition, alignée ou non derrière LFI, semble également être une source d’inquiétude pour les propres partisans de Faure.

Dans un article d’opinion publié dans JDD mardi, 45 parlementaires des deux chambres le soutenant ont qualifié sa stratégie d’union avec LFI de « ligne de partage ». Ils ont déclaré qu’ils étaient « conscients de leur responsabilité […] car le chemin de l’union est périlleux et ne peut être atteint en renonçant à nos orientations politiques fondamentales ».

Parmi ces lignes directrices, les 45 parlementaires jugent utile de réitérer leur soutien à « la construction d’une Europe solidaire », en opposition – bien qu’implicitement – aux positions historiques de Mélenchon et de son parti, bien plus eurosceptique que les Verts français. et socialistes.

Le nucléaire, dont LFI veut sortir, est un autre terrain de tension puisque Geoffroy refuse également de s’aligner sur la gauche radicale et affirme son soutien au nucléaire et à la nécessité de nouveaux réacteurs sur les sites existants.

Faure a proposé un référendum sur l’énergie nucléaire, qu’il considérait comme une « source d’énergie transitoire » qui ne nécessite pas de nouveaux investissements.

Olivier Faure en perte de vitesse ?

Si l’agenda de Faure semble être préféré à ce congrès, sa base de soutien semble plus faible que lors d’un congrès similaire en 2021, où il a battu Geoffroy avec 73,6% des voix.

Alors que certains des partisans de Faure peuvent être aliénés par d’éventuels désaccords avec l’alliance électorale NUPES, la candidature de Mayer-Rossignol peut également attirer certains membres qui auraient autrement voté pour Faure.

Bien que Faure bénéficie du soutien de nombreux parlementaires, un tiers des députés élus grâce à l’accord NUPES ne l’ont pas soutenu. Plus de la moitié des sénateurs (38 sur 64) ne l’ont pas fait non plus, tandis que les trois eurodéputés affiliés au PS ont choisi de le soutenir.

Enfin, la dernière enquête politique de l’Ifop montre que les sympathisants socialistes accordent une plus grande confiance à des personnalités telles que l’ancien président François Hollande et l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, tous deux très critiques à l’égard de l’alliance du PS avec LFI de Mélenchon.

Malgré tout cela, Faure bénéficie toujours d’une exposition dans les médias nationaux que ses concurrents ne bénéficient pas alors qu’ils peinent à se faire mieux connaître en dehors du parti.

Celui qui sera élu chef de parti aura essentiellement une tâche : rassembler le parti pour qu’il ne s’éteigne pas, enterrer avec lui le socialisme en France.

Les membres du Parti socialiste voteront jeudi après-midi puis le 19 janvier au second tour du scrutin pour élire l’un des trois candidats. La réunion finale du congrès aura lieu fin janvier à Marseille.

La gauche française sceptique d’unir ses forces pour les élections européennes

Les élections législatives de juin ont vu les électeurs français refuser au président Emmanuel Macron une majorité parlementaire, tandis que la gauche et l’extrême droite ont réalisé des gains significatifs.
Mais alors que certains veulent la nouvelle alliance de gauche qui a fait perdurer les succès électoraux, les divisions sur les questions européennes et internationales…

[Edited by Alice Taylor/Zoran Radosavljevic]





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