La neutralité suisse s’effondre

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Statut : 11/02/2023 15h34

Le principe de neutralité interdit à la Suisse de fournir des armes et des munitions à l’Ukraine. D’autres pays ne sont pas non plus autorisés à transmettre des armes achetées en Suisse. Maintenant, la pression augmente sur le gouvernement pour assouplir les exigences.

Par Kathrin Hondl, ARD Studio Genève

« La Suisse dans le piège de la neutralité » – tel était le titre du « Neue Zürcher Zeitung ». Le média en ligne « Watson » a qualifié la neutralité de « bloc et pierre » pour la Suisse. Le diffuseur SRF a dit brièvement : la question de la neutralité. Il ne s’agit de rien de moins que de la pierre angulaire traditionnelle de la politique étrangère suisse – et de savoir si et comment le pays neutre pourrait ne pas autoriser ce que l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne exigent : à savoir, être autorisé à transmettre à l’Ukraine des munitions et des armes achetées en Suisse.

Maya Riniker est députée FDP au Parlement suisse et membre de la commission politique de sécurité. Elle dit : « Nous sommes un pays neutre. Nous ne soutiendrons jamais un parti de guerre, c’est très clair. Mais que dans les limites de nos possibilités, nous examinons toutes les options que nous pourrions prendre pour offrir de l’aide ici – ce sont les défis que nous devons absolument faut s’attaquer. »

Le gouvernement va assouplir les règles

Les commissions chargées de la politique de sécurité des deux chambres du Parlement ont maintenant recommandé d’assouplir les strictes réglementations suisses. Les propositions vont d’une « Lex Ukraine », qui permettrait la transmission immédiate d’armes et de munitions, à une durée de validité plus courte pour la « déclaration de non-réexportation », que les autres pays doivent signer lors de l’achat d’armes en Suisse.

Après presque un an de guerre d’agression russe en Ukraine, de nombreux politiciens suisses ont réalisé que le pays neutre, en tant qu’État de droit démocratique, n’existe pas dans le vide, déclare Olaf Wientzek, chef du bureau de la Fondation Konrad Adenauer à Genève.

« En fin de compte, il est également dans l’intérêt de la Suisse que les valeurs de la démocratie, du respect du droit international et de l’État de droit soient vécues autour d’elles de la même manière. Et si, comme dans le cas de la Russie, un État viole massivement tous ces principes et des attaques totalement non provoquées d’un autre pays, alors précisément ces valeurs seront également endommagées. Il est donc également dans l’intérêt de la Suisse que la Russie ne réussisse pas dans ce domaine », déclare Wientzek. Et l’Ukraine doit donc aussi pouvoir se défendre avec des armes et des munitions suisses.

L’industrie de l’armement se plaint du manque d’exportations

De plus en plus de citoyens s’accordent à dire que l’Ukraine doit pouvoir se défendre avec des armes et des munitions suisses. Selon un récent sondage d’opinion, 55 % sont favorables à la réexportation d’armes vers l’Ukraine. L’industrie de l’armement fait également pression.

Le besoin est énorme. « Il s’agit de la base de l’existence », a déclaré Matthias Zoller, secrétaire général de l’association métal et machine SwissMem, le diffuseur SRF. L’activité d’exportation est en rupture pour les entreprises d’armement suisses, dit Zoller. L’Allemagne, entre autres, a annoncé qu’elle achèterait ailleurs à l’avenir en raison du refus de la Suisse de transmettre des munitions.

« Initiative Neutralité » de l’UDC

Les appels à l’aide des compagnies d’armement nationales accélèrent les débats politiques sur le sens et la finalité de la neutralité suisse. « Regardez, nous avons la neutralité armée en Suisse. Nous devons aussi protéger notre population. Il faut qu’il y ait une industrie de l’armement, et puis nous pouvons aussi produire pour d’autres pays qui sont très, très dépendants de nos bons produits », déclare un politicien du FDP. Riniker.

Il existe donc des intérêts et des motifs très différents qui peuvent aujourd’hui conduire à une réinterprétation de la neutralité suisse.

Cependant, le débat est également alimenté par l’autre côté. Christoph Blocher, ex-chef de l’UDC de droite, a lancé une « initiative de neutralité ». Avec un référendum, il veut « le chemin du retour » – vers, comme on dit, « la neutralité suisse permanente, globale et armée ».

Neutralité et guerre d’agression – Débat sur le « droit matériel de guerre » suisse

Kathrin Hondl, ARD Genève, le 11 février 2023 14h06

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