Dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes : une histoire en cours d’écriture
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment souligné la dépendance historique de l’Europe au pétrole et au gaz russes. Pourtant, malgré les restrictions imposées à la Russie depuis l’annexion de l’Ukraine en 2014, des quantités importantes d’hydrocarbures, en particulier de pétrole brut, continuent de circuler sur les marchés, échappant aux sanctions et finançant potentiellement la machine de guerre de Vladimir Poutine.
La complexité du marché mondial du pétrole
Il est difficile de suivre la trajectoire du pétrole brut sur les marchés mondiaux. Il est souvent mélangé à d’autres chargements dans les pays de transit, créant ainsi un lot plus important d’huile dont les origines sont difficiles à déterminer. De plus, le processus de raffinage élimine toute trace de l’origine de la matière première. Les compagnies maritimes, portant les drapeaux de juridictions offshore impénétrables, ajoutent une couche supplémentaire de mystère.
Des solutions de contournement grossières
Depuis l’embargo imposé à la Russie, l’UE a interdit la plupart des combustibles fossiles russes, à l’exception des quantités limitées de pétrole brut par pipeline, de gaz par pipeline, de gaz naturel liquéfié (GNL) et de produits pétroliers. Cependant, de grosses quantités de pétrole brut russe continuent d’être expédiées sur les marchés mondiaux, soupçonnées de se diriger vers le marché européen par la porte dérobée. Les données montrent que l’Azerbaïdjan, qui borde la Russie, peut être une route potentielle vers l’Europe. Le pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), exploité par BP, achemine le pétrole brut vers le port de Ceyhan en Turquie, où il est raffiné en produits pétroliers et revendu. Toutefois, certaines entreprises achètent des produits de raffinage fabriqués à partir de pétrole russe, les vendant ensuite en Europe, ce qui est légal mais immoral.
Des mesures prises pour lutter contre les contournements
Cependant, la Commission européenne s’efforce de combler les lacunes des régimes de sanctions pour empêcher les contournements. Elle a nommé David O’Sullivan, ancien ambassadeur de l’Union européenne aux États-Unis, comme envoyé spécial chargé de lutter contre le contournement. En outre, les données les plus récentes sur les transactions pétrolières azerbaïdjanaises ont eu lieu avant l’entrée en vigueur des sanctions, il n’y a donc pas lieu d’échapper aux sanctions là-bas.
En somme, la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes est une question complexe et en cours d’écriture. Bien que des solutions de contournement grossières existent, des mesures sont en cours pour lutter contre celles-ci.
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