[ad_1]
Le hit international de Martin McDonagh a eu sa première en 1996 mais, dans la forme, il pourrait dater de n’importe quel moment du siècle précédent. Les amateurs de théâtre depuis Ibsen reconnaîtraient le décor unique avec sa représentation réaliste d’un cottage du Connemara, la structure en deux actes et l’histoire d’une fille adulte dont les rêves sont contrecarrés par les exigences d’une mère acariâtre.
La bouilloire électrique, les paquets de Complan et l’absence de téléphones portables permettent de le dater plus précisément, mais l’attrait de La Reine de Beauté de Leenane réside en partie dans son intemporalité.
Cela s’étend aux techniques utilisées par McDonagh, dont The Banshees of Inisherin vient d’ouvrir dans les cinémas. Il répond non pas à une mais à deux lettres non livrées, un stratagème mélodramatique que Thomas Hardy aurait apprécié et qui fait encore haleter le public. Et tout étudiant en théâtre irlandais connaîtra le thème de l’émigration, la tension entre le romantisme de l’Irlande rurale et la survie économique ailleurs.
Ajoutez les structures de phrases Hiberno-anglais et un casting de personnages hors du monde, amusants dans leur manque de sophistication, et vous avez une tragi-comédie profondément enracinée dans la tradition. Pourtant ce n’est pas un pastiche. McDonagh est sérieux. Il retient notre attention avec un choc atroce de personnages enfermés dans une intrigue à la fois drôle, triste et violente.
La réalisatrice Liz Stevenson accorde une attention particulière à tout cela dans une production assurée qui fait dûment pleurer de désespoir le public de Keswick devant les mauvaises mais inévitables décisions. Perchée sur le bord de sa chaise berçante, Susan Twist est terriblement irrésistible dans le rôle de Mag, la vieille mère contrôlante dont le doux sourire cache un tempérament vicieux. Les yeux vifs, les mains crispées, la bouche ronchonnante, elle joue l’infirme sans défense tout en restant diaboliquement affûtée.
Elizabeth Appleby comprend que Maureen, 40 ans, est à la fois ouvertement méprisante envers sa mère et mortellement sous son emprise. Sans sourire, capricieuse et directe, elle rend les choses comiquement inconfortables. Ce n’est que lorsque Cillian Ó Gairbhí se présente comme Pato, loin d’être le playboy du monde occidental, qu’elle révèle sa reine de beauté intérieure. Avec Cameron Tharma complétant le quatuor en tant que petit frère de Pato, Ray, cela rend la soirée aussi familière que troublante.
Au Théâtre du Lac, jusqu’au 11 novembre.
[ad_2]
Source link -9