La sécurité de la capitale brésilienne renforcée, 39 inculpés pour soulèvement

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Brasilia (AFP) – Les autorités brésiliennes ont décidé lundi d’améliorer la sécurité des bâtiments gouvernementaux saccagés par les émeutiers et ont officiellement inculpé 39 personnes de crimes contre l’État lors du violent soulèvement du 8 janvier.

Les autorités du district de la capitale Brasilia ont déclaré qu’elles allaient plus que doubler le déploiement de la sécurité sur l’Esplanade des Ministères et la Place des Trois Pouvoirs où la présence gouvernementale est concentrée.

Huit jours plus tôt, des milliers de personnes ont pénétré de force dans le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême, brisant les fenêtres et les meubles, détruisant des œuvres d’art inestimables et laissant derrière eux des graffitis appelant à un coup d’État militaire.

La gouverneure de district par intérim, Celina Leao, a déclaré aux journalistes lundi qu’un bataillon de la police militaire chargé de la sécurité passerait de 248 à 500 membres sur une base permanente pour « une tranquillité d’esprit maximale ».

Leao remplace Ibaneis Rocha, qui fait l’objet d’une enquête sur d’éventuels liens avec les émeutes et a été relevé de ses fonctions pendant 90 jours.

Le vice-ministre brésilien de la Justice, Ricardo Cappelli, a déclaré lors de la même conférence de presse que les enquêteurs cherchaient à déterminer s’il y avait des « professionnels » parmi les émeutiers, qui réclamaient un coup d’État militaire.

Délégué par l’exécutif pour prendre en charge la sécurité à Brasilia après les violences, Cappelli a cité des témoignages « d’hommes… connaissant le terrain, les tactiques de combat » parmi les manifestants.

Le nouveau président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva et son ministre de la Justice ont tous deux déclaré que les troubles n’auraient probablement pas pu se produire sans l’aide de l’intérieur, y compris des forces de sécurité.

Le district de Brasilia est sous contrôle fédéral par décret présidentiel depuis les émeutes des partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Une capture d’écran d’une séquence vidéo en circuit fermé publiée par la présidence brésilienne montre des partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro pénétrant de force dans le palais présidentiel du Planalto à Brasilia le 8 janvier 2023 © – / Présidence brésilienne/AFP

Quarante-quatre policiers militaires ont été blessés alors qu’ils défendaient les bâtiments contre les émeutiers, a déclaré Cappelli.

L’ampleur des dommages causés au patrimoine national est encore en cours de détermination.

« Actes anti-démocratiques »

Le parquet a officiellement inculpé 39 personnes – parmi les quelque 1 200 personnes toujours en détention pour les émeutes – pour association de malfaiteurs armés, atteinte au patrimoine, violence contre l’État démocratique et tentative de coup d’État.

« Notre préoccupation est que ces actes ne se reproduisent plus jamais », a déclaré le procureur général Augusto Aras.

Aras a également ordonné le gel de 40 millions de reales (7,7 millions de dollars) d’actifs appartenant aux 39 personnes.

Bolsonaro, qui se trouve aux États-Unis, a nié tout lien avec le soulèvement.

L’ex-dirigeant, qui pendant des années avait cherché à jeter le doute sur le système électoral brésilien internationalement salué, a été inclus dans une enquête sur les origines des émeutes.

Bolsonaro, qui a condamné en sourdine le soulèvement quelques heures après qu’il se soit produit, est apparu dans une vidéo publiée lundi par le site d’information Metropoles s’adressant à des partisans près de son logement de vacances à Orlando.

« Je regrette ce qui s’est passé le 8, c’était quelque chose d’incroyable », a-t-on entendu dire Bolsonaro.

L'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro a nié tout lien avec les émeutes
L’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro a nié tout lien avec les émeutes © MAURO PIMENTEL / AFP/Dossier

L’ancien ministre de la Justice de Bolsonaro, Anderson Torres, qui était en charge de la sécurité à Brasilia au moment du soulèvement, a été arrêté samedi.

Selon la police fédérale, 1 159 personnes sur plus de 2 000 émeutiers présumés initialement arrêtés sont toujours en état d’arrestation.

Le bureau du procureur a quant à lui déclaré que plus de 800 personnes avaient comparu pour une première audience de garde à vue.

La police fédérale (PF), pour sa part, a déclaré qu’une opération spéciale baptisée Ulysse avait abouti à l’arrestation d’une personne lundi.

L’objectif d’Ulysse était de traquer « les personnes mises en examen pour actes anti-démocratiques après le second tour de la présidentielle » d’octobre « ainsi que les actes qui se sont déroulés le 8 janvier ».

L’un des trois mandats d’arrêt a été exécuté avec succès, a déclaré le PF dans un communiqué sans fournir de détails.

Deux individus sont toujours en fuite.

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