Comment va évoluer le système énergétique mondial d’ici 2050 ? Après tout, les systèmes énergétiques de 9 pays critiques représentent 63 % des émissions mondiales. La réponse simple : il faudra que les gouvernements et les entreprises prennent des mesures déterminées, responsables et pragmatiques pour passer à une technologie énergétique à faible émission de carbone.
C’est selon le New Energy Outlook 2022, qui affirme qu’il existe des voies plausibles pour se mettre sur la bonne voie bien en dessous de deux degrés Celsius de réchauffement climatique.
Cependant, pour y arriver, il faut agir immédiatement.
À quoi ressemblerait un avenir dans lequel la transition énergétique mondiale serait principalement portée par la compétitivité économique des technologies clés ? La BNEF New Energy Outlook explore deux scénarios : un scénario de transition économique et le scénario net zéro aligné sur Paris.
Scénario de transition économique (ETS): Si aucune nouvelle action politique n’a lieu pour accélérer la transition énergétique propre, la croissance rapide des énergies renouvelables et l’électrification des transports élimineront environ la moitié des émissions mondiales liées à l’énergie en 2050. Ce pourrait être un monde où les décideurs politiques et le secteur privé ne poursuivent que les transformations technologiques qui s’autofinancent.
Ces technologies gagnent par elles-mêmes, sans avoir besoin de subventions supplémentaires, cependant. En effet, il y aura des réductions spectaculaires des coûts des technologies éolienne, solaire et des batteries au cours de la dernière décennie après une interruption pendant la crise inflationniste actuelle.
Les perspectives indiquent que les énergies renouvelables domineront le secteur de l’électricité d’ici 2050, l’éolien (36 %) et le solaire (29 %) fournissant près des deux tiers de la demande mondiale d’électricité. Ces statistiques impressionnantes seront le résultat de leur compétitivité des coûts dans la grande majorité des zones géographiques.
Malgré des gains rapides pour l’énergie propre, le scénario de transition économique est loin d’atteindre le zéro net d’ici le milieu du siècle. D’ici 2050, les émissions ont chuté de 29 %, mais le charbon, le pétrole et le gaz émettent toujours 24,6 gigatonnes de CO2 par an. Le résultat est une trajectoire compatible avec 2,6 °C de réchauffement climatique, enfreignant les objectifs de l’Accord de Paris.
L’éolien et le solaire fournissent environ les deux tiers de la production d’électricité mondiale d’ici 2050 dans l’ETS, et ces deux technologies, combinées au stockage sur batterie, représentent 85 % des 23 térawatts de nouvelles capacités électriques installées au cours des trois prochaines décennies. . Les émissions du secteur de l’électricité chutent de 57 % et les émissions de l’ensemble du secteur des transports chutent de 22 % d’ici 2050, en raison de la transition du segment routier vers les véhicules électriques. La consommation mondiale de charbon, de pétrole et de gaz culminera au cours de la prochaine décennie, le charbon atteignant un point culminant et commençant à décliner immédiatement, tandis que le pétrole fait de même en 2028 et le gaz au début des années 2030.
Les transports – y compris la route, l’aviation, la navigation et le rail – verront également des réductions d’émissions d’ici 2050 en raison de l’essor des véhicules électriques (VE) dans le segment routier, entraînant une transformation structurelle loin des combustibles fossiles liquides et vers une dépendance à l’électricité. Cela se traduit par une réduction de 22 % des émissions globales de transport (Scope 1) d’ici 2050, ou de 13 % après prise en compte des émissions provenant de la production d’électricité.
Scénario net zéro (NZS): En adoptant une approche sectorielle, une voie crédible se déploie pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Ce scénario combine un déploiement plus rapide et plus important d’une variété de technologies énergétiques à faible émission de carbone avec l’adoption de carburants plus propres dans les secteurs d’utilisation finale, notamment l’hydrogène et la bioénergie. Le monde peut rester sur la bonne voie pour 1,77 degrés Celsius et zéro net mondial d’ici 2050 avec des déploiements rapides de production d’énergie propre, d’électrification et, dans une moindre mesure, de capture et de stockage de carbone et d’hydrogène.
Le passage de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles à une énergie propre est le principal contributeur à la réduction des émissions mondiales, représentant la moitié de toutes les émissions réduites sur la période 2022-50. Cela comprend le remplacement sans relâche des combustibles fossiles par l’éolien, le solaire, d’autres énergies renouvelables et le nucléaire – des technologies largement matures qui existent à grande échelle aujourd’hui. D’ici 2050, le système électrique mondial est dominé par l’éolien (48 % de la production) et le solaire (26 %), le reste étant fourni par d’autres énergies renouvelables (7 %), le nucléaire (9 %), l’hydrogène et le charbon ou le gaz avec captage du carbone. .
Le reste des réductions d’émissions provient des gains d’efficacité du côté de la demande et du recyclage, de l’hydrogène, de la bioénergie et de la capture et du stockage du carbone, qui représentent ensemble environ le dernier quart des réductions d’émissions. Bien que ceux-ci semblent jouer un rôle moindre, la croissance requise pour ces technologies est encore remarquable. La capacité de captage et de stockage du carbone passe d’environ 40 mégatonnes en 2021 à 1,7 gigatonne d’ici 2030 et à plus de 7 gigatonnes d’ici 2050. hydrogène libre d’ici 2050.
Les actions vers une technologie énergétique à faible émission de carbone commencent maintenant
Le déploiement de l’énergie propre doit quadrupler d’ici 2030, tout comme un investissement majeur dans la capture et le stockage du carbone, les technologies nucléaires avancées et l’hydrogène, selon les auteurs du rapport.
Pour être sur la bonne voie cette décennie, il faut investir 3 dollars dans l’approvisionnement à faible émission de carbone pour chaque dollar d’approvisionnement en combustibles fossiles. Étant donné que l’électrification et la croissance économique quadrupleront la demande d’électricité de la planète d’ici 2050, une accélération massive de la construction des réseaux électriques, de la capacité de fabrication des technologies à faible émission de carbone et de l’approvisionnement en métaux et matériaux critiques doit avoir lieu.
Pour réaliser de tels scénarios, le rapport comprend des prescriptions pour 6 domaines d’action clés pour les décideurs politiques et les acteurs du secteur privé, en s’appuyant sur un cadre développé par Bloomberg et BNEF pour l’initiative NetZero Pathfinders. Ceux-ci sont:
- Accélérer le déploiement de solutions climatiques matures
- Soutenir le développement de nouvelles solutions climatiques
- Gérer la transition ou la sortie des activités à forte intensité de carbone
- Créer des structures de gouvernance adaptées à la transition climatique
- Soutenir la transition dans les marchés émergents et les économies en développement
- Augmenter l’approvisionnement en matériaux critiques
Réflexions finales sur les solutions énergétiques à faible émission de carbone
Les Perspectives ont été publiées immédiatement après la COP27. Les critiques ont décrié les résultats finaux de la conférence annuelle sur le climat de cette année, affirmant qu’elle n’avait guère produit de réductions du réchauffement climatique.
« Notre scénario Net Zero et notre scénario de transition économique décrivent des voies très différentes pour la transition énergétique, et par extension pour la crise climatique mondiale, et la bifurcation est à nos portes », déclare David Hostert, responsable mondial de l’économie et de la modélisation à la BNEF. et auteur principal du rapport.
« Les décideurs politiques qui rentrent chez eux après la COP27 ont l’opportunité de commencer à combler le soi-disant » écart de mise en œuvre « , en supprimant les obstacles au déploiement des énergies renouvelables et des véhicules électriques », déclare Hostert, « en accélérant le développement de nouvelles technologies comme l’hydrogène et le carbone capturer et gérer activement la transition loin des combustibles fossiles sans relâche.
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