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Mitrovica (Kosovo) (AFP) – Les tensions étaient vives dans le nord du Kosovo dimanche après que des inconnus ont échangé des coups de feu avec la police et lancé une grenade assourdissante sur les forces de l’ordre de l’UE pendant la nuit.
Des centaines de Serbes, indignés par l’arrestation d’un ancien policier, se sont à nouveau rassemblés tôt le matin aux barrages routiers érigés samedi et qui paralysent la circulation sur deux postes frontaliers du Kosovo vers la Serbie.
Bien que le Kosovo ait déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, Belgrade ne le reconnaît pas et encourage la majorité serbe du nord du Kosovo à défier l’autorité de Pristina.
Quelques heures après la montée des barricades, la police a déclaré avoir subi trois attaques successives à l’arme à feu samedi soir sur l’une des routes menant à la frontière.
« Les unités de police, en légitime défense, ont été contraintes de répondre avec des armes à feu aux personnes et groupes criminels, qui ont été repoussés et laissés dans une direction inconnue », a déclaré la police dans un communiqué.
La police de l’Union européenne déployée dans la région dans le cadre de la mission État de droit (EULEX) a déclaré avoir également été visée par une grenade assourdissante, mais aucun officier n’a été blessé.
« Cette attaque, ainsi que les attaques contre des policiers du Kosovo, sont inacceptables », a déclaré EULEX dans un communiqué de presse.
Les tensions sont montées après que le Kosovo a programmé des élections locales dans les municipalités à majorité serbe pour le 18 décembre, le principal parti politique serbe déclarant qu’il organiserait un boycott.
Des explosions et des coups de feu ont été entendus plus tôt cette semaine alors que les autorités électorales tentaient de préparer le terrain pour le vote, tandis qu’un policier de souche albanaise a été blessé après le déploiement des forces de l’ordre dans la région fragile.
Peu de temps après l’apparition des barrages routiers, le président du Kosovo, Vjosa Osmani, a décidé de reporter les élections au 23 avril.
Les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis – ainsi que le bureau local de l’UE – ont salué le report, le qualifiant de « décision constructive » qui « fait avancer les efforts visant à promouvoir une situation plus sûre dans le nord ».
Pristina et Belgrade ont échangé des accusations sur la dernière série d’incidents.
Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré qu’il demanderait aux casques bleus de l’OTAN d’autoriser le déploiement de l’armée et de la police serbes au Kosovo, bien qu’il ait déclaré qu’il pensait qu’il n’y avait « aucune chance que la demande soit approuvée ».
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a reproché à la Serbie de « menacer le Kosovo d’agression ».
« Nous ne voulons pas de conflit, nous voulons la paix et le progrès, mais nous répondrons à l’agression avec tout le pouvoir que nous avons », a averti Kurti sur Facebook.
Les Serbes représentent environ 120 000 des quelque 1,8 million d’habitants du Kosovo, qui sont majoritairement des Albanais de souche.
© 2022 AFP
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