La visite de Macron est une « percée majeure » pour éviter une guerre commerciale avec les États-Unis, selon Le Maire


Les pourparlers entre le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden cette semaine à Washington ont été un « tournant » capable d’éviter une guerre commerciale entre les deux côtés de l’Atlantique, a déclaré le ministre français des Finances. Bruno Le Maire dit vendredi.

L’un des sujets à l’ordre du jour des deux dirigeants cette semaine était l’impact négatif potentiel sur l’économie européenne de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) de Biden, qui fournira 369 milliards de dollars de subventions et des allégements fiscaux pour les entreprises basées aux États-Unis qui passent à une économie à faible émission de carbone à partir de janvier.

Depuis que l’administration de Biden a annoncé la proposition plus tôt cette année, la France, ainsi que le reste de l’Europe, a été faire part de ses inquiétudes sur le projet de loi qui pourrait affaiblir les entreprises européennes à un moment où celles-ci sont déjà aux prises avec des prix de l’énergie élevés et l’inflation.

Les allégements fiscaux accordés aux fabricants américains désavantageraient les entreprises européennes par rapport à leurs rivaux outre-Atlantique, tandis que les pays de l’UE seraient empêchés d’offrir de généreux allégements fiscaux aux entreprises européennes par les règles de l’UE en matière d’aides d’État.

Biden avait jusqu’à présent semblé ignorer la question, qui lui avait été soulevée par les dirigeants de l’UE lors du G20 à Bali au début du mois. Mais Macron a apparemment réussi à convaincre le président américain de l’impact dangereux du projet de loi sur les entreprises européennes lors des discussions de cette semaine et à éviter une « course aux subventions », selon Le Maire.

Dans une interview conjointe avec Reuters et le Financial Times vendredi, le ministre a déclaré que grâce à la visite d’Etat du président français à Washington « il y a maintenant une réelle prise de conscience (de la question), une reconnaissance par l’administration américaine, mais aussi par le Congrès ».

Lors d’une conférence de presse conjointe avec Macron jeudi, Biden a déclaré que des « ajustements » pourraient être appliqués à la manière dont les composants législatifs de l’IRA sont mis en œuvre pour éviter que les pays européens ne soient lésés par ses conséquences.

« Par exemple, il y a une disposition qui dit qu’il y a une exception pour quiconque a un accord de libre-échange avec nous », a déclaré Biden. « Cela a été ajouté par un membre du Congrès des États-Unis qui reconnaît qu’il parlait simplement d’alliés ; il ne voulait pas dire, littéralement, un accord de libre-échange. Donc, nous pouvons travailler sur beaucoup de choses. »

Le Maire a déclaré que la suggestion de Biden selon laquelle les alliés pourraient être traités comme des pays avec lesquels les États-Unis ont un accord commercial est une « percée majeure ».

« C’est une avancée majeure que de dire : ce sont nos alliés, ce sont nos amis. Donc, même si nous n’avons pas d’accord commercial avec l’Europe, nous allons considérer les composants européens de la même manière que ceux des pays avec un accord commercial », a déclaré Le Maire.

Les responsables européens avaient précédemment déclaré que leur meilleur espoir en ce qui concerne l’atténuation de l’impact négatif de l’IRA sur les entreprises européennes était d’obtenir des exemptions sur le modèle de ce que le Canada et le Mexique ont déjà.

« Ce n’est pas un ajustement, c’est un choix politique important », a-t-il ajouté.

Les responsables français ont suggéré que ces « ajustements » pourraient se produire par le biais de décrets de l’administration Biden.



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