Beat Röthlisberger, nouveau directeur de Postfinance, doit naviguer dans un contexte difficile marqué par la baisse des taux d’intérêt et une interdiction de prêt. Il vise à recentrer la banque sur ses clients et a annoncé une restructuration sans réduction d’effectifs prévue. Röthlisberger souhaite également allouer des fonds pour soutenir le financement des PME et s’oppose à une privatisation de Postfinance, soulignant l’importance de l’institution pour ses clients.
Le nouveau défi de Postfinance sous la direction de Beat Röthlisberger
Le nouveau directeur de Postfinance, Beat Röthlisberger, fait face à des enjeux considérables. La baisse des taux d’intérêt imposée par la Banque nationale a eu un impact direct sur les bénéfices de la filiale de La Poste. De plus, la banque se trouve dans une position désavantageuse à cause de l’interdiction de prêt en vigueur. Contrairement à son prédécesseur, Röthlisberger ne prévoit pas de privatisation pour Postfinance.
Réorienter la stratégie de Postfinance
Depuis juillet, Röthlisberger est à la tête de Postfinance et souhaite recentrer l’institution bancaire sur ses clients. Ce nouvel objectif a été clairement défini par le conseil d’administration. Durant la période de taux d’intérêt négatifs, la priorité était de conserver la clientèle plutôt que de se concentrer sur la croissance. Bien que son prédécesseur, Hansruedi Köng, ait géré la situation avec compétence, cela a été une lutte pour la survie de la banque.
Röthlisberger a récemment annoncé une restructuration au sein de la direction. Cependant, il n’y a pas d’indications claires quant à une réduction des effectifs, même si la transition aura lieu en décembre. Le responsable de Postfinance reste optimiste quant à la préservation des emplois durant cette période de changement.
Ayant à sa charge 2,4 millions de clients, Röthlisberger ne cache pas son irritation face à l’interdiction de prêt qui l’empêche d’offrir des services de crédit. Bien qu’il ait identifié des moyens d’accroître l’implication de Postfinance dans le financement des PME, il souligne que toute évolution nécessiterait une modification de la législation en vigueur.
Röthlisberger a proposé que 25 milliards de francs du portefeuille d’investissement de la banque soient alloués au financement d’entreprises suisses. Il est conscient des défis auxquels les PME font face pour obtenir des financements et souhaite que la politique prenne en compte cette nécessité.
Concernant la privatisation de Postfinance, Röthlisberger exprime son attachement à l’institution. Il estime que se détacher de La Poste serait préjudiciable pour les clients et les employés, et qu’il reste encore de nombreuses questions sans réponse sur les implications d’une telle décision.
En ce qui concerne les revenus d’intérêts, la dépendance de Postfinance aux taux d’intérêt en vigueur est plus marquée que chez d’autres banques. Malgré une baisse des revenus en 2024, Röthlisberger met en avant l’importance de diversifier les activités pour améliorer la résilience de la banque. L’accent sera mis sur le renforcement des activités moins sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt.
Enfin, Postfinance a dû faire face à des dépréciations sur des obligations, notamment celle liée à l’hôpital de Wetzikon, mais Röthlisberger précise qu’il s’agit d’un cas isolé. La banque continue de jouer un rôle clé en tant que partenaire financier pour les communes et entreprises publiques.