Le gouvernement dominicain démolit des maisons pour construire un mur à la frontière avec Haïti.

Le mur frontalier séparant la République dominicaine et Haïti continue d’être un sujet controversé. Depuis novembre 2022, l’armée a commencé à démolir les maisons qui font obstacle à la construction du mur anti-migrants. Les habitants de La Mara et de La Bomba de la province de Dajabon ainsi que ceux de Pepillo Salcedo à Monte Cristi ont été forcés de quitter leurs maisons pour faire place au projet phare du président Luis Abinader, qui a été élu avec la promesse de freiner l’immigration en provenance d’Haïti. Environ un demi-million d’Haïtiens vivent en République dominicaine, et le flux de migrants transfrontaliers a augmenté, avec les gangs criminels prenant de plus en plus le contrôle des quartiers de la capitale haïtienne, Port-au-Prince.

Compensation insuffisante pour les familles déracinées

Les familles déracinées ont reçu une compensation pour quitter leur domicile, mais beaucoup affirment que ce n’est pas suffisant. Lidna Dorfinis, une Haïtienne de 38 ans qui vit à La Mara, a déclaré avoir reçu l’équivalent d’environ 4 500 dollars pour sa maison – à peine suffisant pour acheter un terrain. Elle doit maintenant payer un loyer mensuel de 60 dollars, un coup dur pour quelqu’un qui vit dans la pauvreté. D’autres habitants comme Quisqueya Estevez ont également perdu leur salle de bain à cause des travaux de démolition, les forçant à utiliser un seau comme toilette.

Les habitants ont supposé que le MF peint sur les maisons qui font obstacle au mur signifiait « muro fronterizo » (mur frontalier), mais le maire de la ville de Dajabon, Santiago Riveron, a insisté sur le fait que le gouvernement avait négocié une indemnisation avec les habitants concernés. Cependant, les résidents comme Leocadio Guzman ne sont pas d’accord – il a déclaré avoir reçu environ 4 200 dollars du gouvernement, qu’il a utilisés pour construire sa cabane en bois, mais qu’« au moins, j’avais un endroit où poser ma tête ».

Une relation compliquée entre la République dominicaine et Haïti

La République dominicaine et Haïti partagent une île mais ont une relation compliquée, également entachée de xénophobie. Le gouvernement dominicain cherche à endiguer complètement le flux de migrants en provenance d’Haïti avec la construction du mur qui longera près de la moitié de la frontière de 380 kilomètres (236 milles) entre les deux nations sur l’île d’Hispaniola.

Sous la surveillance d’Abinader, la République dominicaine a expulsé 171 000 Haïtiens en 2022, contre 85 000 un an plus tôt, selon le Groupe de soutien aux rapatriés et aux réfugiés (GARR). Cela peut sembler être une mesure pour protéger le pays, mais elle a également des répercussions négatives sur les habitants d’Haïti, en particulier ceux qui n’ont pas d’autres choix que de fuir leur pays en raison de la pauvreté, de la violence et de l’instabilité politique.

En conclusion, la construction du mur frontalier entre la République dominicaine et Haïti a déraciné de nombreuses familles, qui ont vu leur maison démolie pour faire place au projet phare du président Luis Abinader. Les habitants, qui ont reçu une compensation pour quitter leur domicile, estiment que cela n’est pas suffisant pour leur permettre de reconstruire leur vie et de vivre décemment. Les répercussions négatives sur les habitants d’Haïti devraient également être prises en compte dans la mise en œuvre de cette mesure.

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