Le gouvernement fidjien accusé d’avoir attisé la peur de rester au pouvoir alors que les troupes se déployaient


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Suva (Fidji) (AFP) – L’opposition fidjienne a accusé vendredi le gouvernement de semer « la peur et le chaos » dans le but de rester au pouvoir, alors que l’armée commençait à se déployer dans les rues de la capitale Suva.

Des reporters de l’AFP ont observé un petit nombre de véhicules militaires en patrouille, un jour après que le Premier ministre Frank Bainimarama a annoncé leur mobilisation pour maintenir « l’ordre public ».

La scène était par ailleurs calme avec des gens qui faisaient des achats de Noël de dernière minute.

Le commandant naval officiel Bainimarama dirige les Fidji depuis un putsch militaire en 2006 et a refusé de concéder sa défaite après les élections du 14 décembre.

Le vote a permis à l’opposition – dirigée par l’ancien chef du coup d’État rival et ancien Premier ministre Sitiveni « Rambo » Rabuka – de concocter suffisamment de sièges pour former un gouvernement de coalition.

Les alliés de Bainimarama ont retardé une séance parlementaire pour nommer Rabuka comme prochain Premier ministre.

Pendant ce temps, Bainimarama a cité des informations non fondées sur la violence ethnique post-vote comme raison de déployer l’armée et de « remplir notre devoir » pour assurer la sécurité des Fidji.

En vertu de la constitution des Fidji, l’armée dispose de larges pouvoirs pour intervenir dans la politique et a été impliquée dans quatre coups d’État au cours des 35 dernières années.

De nombreux Fidjiens craignent que les allégations de violence ethnique du gouvernement et le déploiement militaire ne soient un prétexte pour un « coup d’État rampant ».

L’Australie a averti des dizaines de milliers de citoyens visitant Fidji pendant les vacances d’été « d’éviter toute manifestation, rassemblement et rassemblement public post-électoral, qui pourrait se produire sans préavis ».

Vendredi, Rabuka a critiqué le gouvernement pour avoir allégué que les niveaux de racisme avaient augmenté après les élections.

Il a déclaré que les hauts responsables du gouvernement « semaient la peur et le chaos » et « essayaient de mettre le feu à la nation selon des critères raciaux ».

Fidji, une nation de plus de 300 îles du Pacifique Sud, compte une importante minorité indo-fidjienne et la violence intestinale a été un problème dans le passé.

Mais, a affirmé Rabuka : « Des hauts responsables de la police nous ont confirmé que ces allégations de jets de pierres visant les Indo-Fidjiens sont des fabrications ».

Certains Fidjiens se sont tournés vers les médias sociaux pour affirmer de manière insensée des divisions et des troubles.

En utilisant le hashtag #FijiIsUnited, ils ont posté des images d’eux-mêmes avec des amis d’autres groupes ethniques, des messages de solidarité et des photos banales comme preuve que la vie continue normalement.

Le numéro deux de la police fidjienne, le commissaire adjoint Abdul Khan – un Indo-Fidjien – a brusquement démissionné de la force, apparemment pour protester contre les actions du gouvernement.

Alors que le parlement a été retardé, les alliés de Bainimarama ont travaillé pour défaire l’accord de coalition de l’opposition.

Les membres du petit Parti libéral social-démocrate ont subi d’intenses pressions pour revenir sur leur soutien à Rabuka et rejoindre un gouvernement Bainimarama.



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