Carlos Tavares, PDG de Stellantis, est en difficulté suite à une chute des actions et des marges décevantes, entraînant son départ le 1er décembre. John Elkann, président de l’entreprise, est également sous pression, faisant face à des critiques concernant l’avenir de l’industrie automobile en Italie. Malgré des tensions, il prévoit d’investir deux milliards d’euros et de collaborer avec le gouvernement pour soutenir le secteur. Cette situation pourrait marquer un tournant pour Stellantis et Elkann, qui cherche à moderniser l’entreprise.
Carlos Tavares et la tourmente de Stellantis
La situation s’est intensifiée pour Carlos Tavares, le PDG portugais de Stellantis, alors que l’entreprise traverse une période de turbulence. Avec les actions en chute libre, des marges bénéficiaires en deçà des attentes, et une crise managériale palpable, le conseil d’administration a décidé de se séparer de lui le 1er décembre. Cette crise rappelle celle que connaît Volkswagen en Allemagne, tout en étant exacerbée par des pressions politiques en France et en Italie, des pays où Stellantis possède de nombreuses usines.
John Elkann sous le feu des critiques
Alors que la tempête s’apaisait autour de Tavares, John Elkann, président de Stellantis et héritier d’un célèbre empire industriel, se retrouve à l’avant-scène de cette crise. Il est désormais la cible de nombreuses critiques, avec des politiciens, tant du gouvernement que de l’opposition, l’interpellant sur l’avenir de l’industrie automobile en Italie. Luca Cordero di Montezemolo, ancien dirigeant de Ferrari, a été particulièrement sévère, accusant Elkann de négliger Stellantis et de privilégier les intérêts familiaux au détriment des sites de production italiens.
Elkann a choisi de ne pas répondre aux invitations du Parlement, arguant que Stellantis n’était pas un parti politique, une déclaration qui a intensifié les tensions. Il a également été critiqué pour sa rencontre avec Emmanuel Macron, perçue comme une provocation à l’égard du gouvernement italien. Cependant, Elkann semble avoir pris des mesures pour redresser la situation en Italie, avec un plan ambitieux d’investissement de deux milliards d’euros prévu pour l’année prochaine, ainsi que des achats auprès de fournisseurs italiens.
Tout en maintenant les usines ouvertes, Elkann et son équipe ont l’intention de soutenir les efforts du gouvernement italien pour assouplir les pénalités pour les constructeurs automobiles en matière d’émissions. Le gouvernement, pour sa part, a annoncé un budget de 1,6 milliard d’euros pour le secteur automobile, ce qui pourrait favoriser l’innovation et la relance de l’industrie.
Malgré les tensions, il semble qu’une opportunité de collaboration se dessine entre Elkann et le gouvernement de Giorgia Meloni, qui cherche à stabiliser un secteur crucial pour l’économie italienne. Les syndicats, bien que prudents, ont exprimé une certaine optimisme quant aux engagements pris par Stellantis. Pour Elkann, cette journée pourrait marquer un tournant, lui permettant de se protéger des critiques tout en naviguant dans un environnement politique complexe.
Si les relations s’améliorent, cela pourrait être le début d’une nouvelle ère pour Stellantis, mais il reste à voir si Elkann pourra incarner le charisme et l’influence de son grand-père, Gianni Agnelli, ou s’il continuera d’évoluer dans un monde où il se distingue par sa vision cosmopolite et ses valeurs modernes. La déagnellisation, un terme qui signifie s’éloigner des traditions et de l’identité italienne, pourrait définir son ère à la tête de l’entreprise.