Le Luxembourgeois Pierre Gramegna à la tête du fonds de sauvetage de la zone euro


Les ministres des Finances de la zone euro ont élu vendredi Pierre Gramegna, ancien ministre des Finances du Luxembourg, à la tête du Mécanisme européen de stabilité (MES).

L’élection couronne une course pour remplacer Klaus Regling en tant que directeur général du fonds de sauvetage du bloc, un mastodonte de 500 milliards d’euros mis en place pendant la crise de la dette de la zone euro. Gramegna prendra ses nouvelles fonctions à compter du 1er décembre pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

Le MES a été mis en place en 2012 au plus fort de la crise de la dette qui menaçait la zone à monnaie unique. Avec la Commission européenne et le Fonds monétaire international – la soi-disant troïka – le MES a supervisé les prêts aux banques grecques, portugaises, irlandaises, chypriotes et espagnoles, prêtant un total de 229,6 milliards d’euros liés aux programmes d’ajustement structurel.

Mais en raison de l’austérité imposée par la troïka, les pays ont été réticents à faire appel au MES. Même pendant la pandémie de coronavirus, ses offres d’aide n’ont pas été acceptées.

De plus, l’Italie et l’Allemagne doivent encore ratifier un traité révisé qui donne plus de pouvoirs au MES en cas de crises futures. Il incombera à Gramegna de chercher à convaincre les récalcitrants, ainsi qu’à repenser le rôle du fonds dans la future gouvernance économique européenne, actuellement à l’étude.

Quatre candidats étaient en lice pour le poste – des Pays-Bas, d’Italie, du Portugal et du Luxembourg. Le Néerlandais a été le premier à se retirer, suivi du candidat italien. Gramegna et le Portugais João Leão ont tous deux reculé alors qu’aucun des deux n’a pu obtenir 80% des suffrages exprimés.

Les voix sont attribuées aux pays de la zone euro en fonction de la part de capital qu’ils contribuent au fonds, la France et l’Allemagne ayant toutes deux une minorité de blocage, et l’Italie en rassemblant une lorsqu’elle est alliée à des pays plus petits. Berlin avait bloqué la nomination de João lors des tours de scrutin précédents, tandis que Rome et d’autres avaient bloqué Gramegna.

Lors du vote de vendredi, le Portugal s’est abstenu mais tous les autres ont voté pour.

La fortune de Gramegna a changé lorsque l’Italie – où un nouveau gouvernement a été élu en septembre – a décidé de le soutenir, lui permettant d’obtenir le soutien nécessaire. La France a également soutenu Gramegna, selon un responsable du ministère des Finances.





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