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Les législateurs marocains ont voté lundi à l’unanimité pour revoir les liens avec le Parlement européen, l’accusant d’ingérence après une résolution exhortant le royaume à respecter la liberté de la presse.
Les membres des deux chambres du parlement marocain se sont réunis à Rabat, la capitale, pour une session conjointe en réponse au texte européen non contraignant adopté jeudi.
Dans une déclaration à l’issue de leur session, les législateurs marocains ont qualifié la résolution européenne « d’attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des institutions judiciaires du royaume ».
Ils ont dit que cela avait « gravement nui à la confiance fondamentale » entre eux.
En conséquence, le Parlement marocain « a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale », a déclaré Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants. Il n’a donné aucun autre détail.
En vertu d’un accord de 1996, le Maroc et l’Union européenne sont liés par des relations économiques et commerciales étroites, notamment dans les domaines de l’agriculture et de la pêche.
« Leurs décisions ne vont pas nous intimider, et nous n’allons pas changer notre voie et notre approche », a déclaré Mohammed Ghiat, président du Rassemblement national des indépendants, le plus grand parti de la coalition au pouvoir au Maroc.
Les législateurs européens à Strasbourg avaient exhorté le Maroc à « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias » et à « garantir aux journalistes emprisonnés… un procès équitable ».
L’organisme de surveillance de Reporters sans frontières (RSF) a salué le vote du Parlement européen comme une rupture avec « 25 ans de passivité ».
Certains législateurs ont vu l’ancienne puissance coloniale du Maroc, la France, pousser la mesure européenne.
« Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que nous avions pensé comme un ami et un partenaire solide, mais l’odeur du gaz l’a fait perdre », a déclaré Ahmed Touizi, du Parti Authenticité et Modernité.
Touizi, dont le parti appartient à la coalition majoritaire, faisait référence au réchauffement des liens entre Paris et l’Algérie, le voisin et rival du Maroc – et un important exportateur de gaz vers les nations européennes.
« Le Maroc en a assez des doubles standards », a déclaré à l’AFP Abdelmajid Fassi Fihri, du parti Istiqlal. Il a déploré que le Parlement européen n’ait pas condamné les atteintes à la liberté de la presse en Algérie.
Des journalistes emprisonnés
Deux des cas les plus importants de journalistes au Maroc sont ceux d’Omar Radi et de Soulaimane Raissouni, tous deux condamnés en appel l’année dernière pour des accusations d’abus sexuels.
Radi, 36 ans, qui a critiqué les autorités marocaines, a été condamné à six ans de prison pour viol et espionnage, accusations qu’il nie.
Raissouni purge une peine de cinq ans. Lui aussi a toujours clamé son innocence, et dit avoir été poursuivi « en raison de ses opinions ».
Les autorités marocaines insistent sur le fait que le pouvoir judiciaire est indépendant et que les poursuites contre les journalistes n’ont rien à voir avec le journalisme.
La semaine dernière, les parlementaires européens ont également déclaré qu’ils étaient « profondément préoccupés » par les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient soudoyé ses membres, et ont réaffirmé l’engagement du Parlement européen à « enquêter pleinement » sur la corruption.
Le scandale de corruption impliquant des eurodéputés qui a éclaté le mois dernier a provoqué une onde de choc dans les cercles européens à Bruxelles, les eurodéputés étant accusés d’avoir accepté des pots-de-vin du Qatar ainsi que du Maroc.
Les deux pays nient avec véhémence les accusations.
Suite à la résolution européenne, une « source autorisée » au ministère des Affaires étrangères à Rabat, citée par un média proche du gouvernement, a déclaré que la mesure de l’UE n’aurait « aucun impact sur le Maroc ».
La source a déclaré que cela « correspond aux agressions et aux harcèlements subis par le royaume de la part de ceux qui sont perturbés par le développement, la prospérité et le rôle fort du Maroc dans la région ».
(AFP)
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