Le ministère allemand de l’Agriculture s’oppose à la déréglementation des nouvelles techniques génomiques (NGT), autrement appelées techniques de sélection végétale. La Commission européenne prévoit de présenter en juin de cette année des propositions pour assouplir les règles de l’Union européenne (UE), notamment sur l’édition de gènes. Toutefois, l’Allemagne risque de faire basculer la balance en la matière, en raison des récentes prises de position de son ministère de l’Agriculture. Celui-ci est aujourd’hui dirigé par les écologistes qui ont clairement affirmé leur opposition à la déréglementation des NGT.
Des méthodes scientifiques utilisées pour modifier les génomes
Les NGT sont des méthodes scientifiques utilisées pour modifier les génomes en vue de modifier génétiquement certains traits dans les plantes, comme la tolérance à la sécheresse. La déréglementation de ces techniques pourrait offrir de nouveaux débouchés à l’agriculture européenne. En effet, elles permettent d’accroître la productivité et l’efficacité du secteur, tout en respectant l’environnement.
Le ministère allemand de l’Agriculture s’objecte à la déréglementation
Le ministère allemand de l’Agriculture, dirigé par les écologistes, estime que la déréglementation des NGT serait une erreur. Les responsables du ministère rappellent que, pour le moment, il n’existe aucun moyen d’identifier quelles plantes ont été produites à l’aide de NGT sans accéder aux informations de séquence pertinentes. Ils ajoutent que la question de la transparence des produits génétiquement modifiés est d’une importance capitale pour eux.
Il est nécessaire que les producteurs, les détaillants et les consommateurs sachent s’ils achètent ou commercialisent un produit fabriqué à l’aide de NGT ou non. En effet, cela permet de préserver la liberté de choix de chacun, notamment des secteurs bio et sans OGM qui doivent pouvoir retracer l’origine de leurs produits et intrants.
Les ministères allemands divisés sur la question
Le ministère de l’Agriculture pourrait avoir une influence certaine sur la position de l’Allemagne en la matière, alors que les ministères concernés sont divisés. Si la ministre libérale de la recherche et des sciences Bettina Stark-Watzinger souhaite exploiter le potentiel des NGT, la ministre de l’Environnement vert Steffi Lemke y est, quant à elle, farouchement opposée. Cette dernière a d’ailleurs fait partie des ministres qui se sont prononcés contre l’assouplissement des règles NGT lors de la réunion des ministres de l’Environnement de l’UE le 16 mars.
La question avait été mise à l’ordre du jour par la ministre autrichienne des Verts Leonore Gewessler, qui a remis en cause la base scientifique de la prochaine proposition de la Commission européenne. La note, également soutenue par la Hongrie et Chypre, évoque le manque de données solides pour évaluer les risques que la libéralisation des NGT ferait courir à l’environnement.
Des enjeux majeurs pour le secteur de l’agriculture en Europe
La position du ministère allemand de l’Agriculture est donc déterminante pour l’avenir de l’agriculture européenne. Les NGT offrent des perspectives intéressantes pour accroître la productivité et l’efficacité de l’agriculture, tout en respectant l’environnement. Toutefois, la question de la transparence des produits génétiquement modifiés reste essentielle pour préserver la liberté de choix de chacun et garantir la coexistence des techniques avec le secteur bio et sans OGM.
La Commission européenne doit ainsi répondre aux interrogations et aux préoccupations des États membres avant de présenter ses propositions en juin. Elle doit également mener une évaluation d’impact complète basée sur des données solides plutôt que sur des hypothèses. Un enjeu de taille pour l’ensemble du secteur agricole en Europe.
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