Le parc nucléaire vieillissant de la France brosse un tableau sombre pour l’hiver à venir et un avenir proche

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Alors que le président français Emmanuel Macron place l’énergie nucléaire au cœur de la démarche de son pays vers la neutralité carbone, d’autres remettent de plus en plus cette idée en question, compte tenu de l’état des centrales nucléaires du pays.

La France possède le plus grand nombre de réacteurs nucléaires en Europe, 56 au total, se targuant d’être plus ou moins autonome en matière de production d’électricité, avec environ 70 à 75 % provenant du nucléaire et tous gérés par l’entreprise publique EDF.

Mais cette année, près de la moitié du parc nucléaire vieillissant du pays a dû être arrêté en raison de la corrosion, des vagues de chaleur estivales ou d’un entretien reporté, ce qui a considérablement réduit la production électrique.

En quelques mois, la France est passée du statut de premier exportateur d’électricité d’Europe à celui d’importer plus qu’elle n’en expédiait.

S’adressant à Euronews, le directeur d’EDF, Jean-Marie Boursier, a défendu la nécessité d’importer, ainsi que d’exporter.

« Il y a des moments de la journée où nous exportons de l’électricité et il y a des moments de la journée où nous en importons puisque vous savez que l’électricité ne peut pas être stockée », a déclaré Boursier.

« Et il doit toujours y avoir un équilibre entre la production et la consommation et donc en fonction de l’heure de la journée. Parfois, nous sommes exportateurs d’électricité vers l’Allemagne et d’autres pays et parfois nous sommes importateurs. Donc, il faut équilibrer. »

Il a ajouté que son entreprise travaillait aussi dur que possible pour redémarrer tous ses réacteurs.

« Nous faisons en effet de notre mieux pour rétablir la pleine puissance de nos réacteurs », a déclaré le directeur d’EDF. « Tous mes collègues des autres sites travaillent dur chaque jour, pour que ces réacteurs puissent reprendre la production.

« Nous avons des arrêts pour maintenance qui sont programmés tout au long de l’année et nous avons dû faire face, comme toute la planète, à la pandémie.

« Cela signifiait que nous devions reporter un certain nombre de [maintenance] arrêts pendant la période COVID, ce qui signifie que nous avons supprimé les arrêts pour maintenance. Et puis nous avons aussi quelques réacteurs qui ont été arrêtés pour des politiques de corrosion. »

L’hiver arrive

Pour la France et l’Europe, les fermetures ne pouvaient pas tomber à un pire moment.

Alors que l’hiver approche à grands pas et que les marchés de l’énergie sont encore sous le choc de la guerre en Ukraine, la possibilité de pannes d’électricité n’est pas loin d’être une réalité.

La ministre française de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré plus tôt cette année qu’EDF travaillait sans réserve pour rouvrir tous ses réacteurs nucléaires cet hiver afin d’éviter une telle situation.

Le géant de l’énergie EDF, qui a été nationalisé par le gouvernement Macron plus tôt cette année, prévoit également de construire six nouveaux réacteurs sur trois sites existants, le premier devant être prêt vers 2035.

Tout cela fait partie de la volonté du président français de placer l’énergie nucléaire au centre de la tentative du pays d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’un des engagements phares de la Commission européenne de son mandat.

Mais les militants locaux de la région de Paluel en Normandie, où se trouve une centrale électrique, affirment que les 50 milliards d’euros estimés à dépenser pour les nouveaux réacteurs seraient mieux dépensés pour des sources d’électricité plus durables.

« Les réacteurs ne seront jamais prêts en 2035 ou 2037, comme annoncé, c’est une certitude et cela nous coûte une fortune », a déclaré à Euronews Jean-Paul Desjardins, un militant local de Paluel.

« EDF est en déficit et en faillite. C’est donc l’État qui paie, c’est-à-dire nous, bien sûr. Et avec cet argent, on pourrait faire beaucoup, beaucoup plus en matière d’énergies renouvelables, comme le solaire, l’éolien, et des transports plus verts. »

Pour Pauline Boyer de Greenpeace, l’énergie nucléaire n’est pas non plus la voie à suivre.

« Le président Macron promeut obstinément l’illusion de l’énergie nucléaire comme solution climatique, bien qu’il admette qu’aucune nouvelle centrale nucléaire ne produira d’électricité avant 2040 », a déclaré Boyer plus tôt cette année.

« Polluante, défaillante, chère et lente, l’énergie nucléaire n’est ni ‘verte’ ni ‘de transition’. »

Mélanger

De nombreux experts affirment qu’il est important d’avoir un mélange de différentes sources d’énergie pour répondre à la fois aux besoins de l’Europe et à ses objectifs climatiques, ce avec quoi Boursier est d’accord.

« Il faut se pencher sur le problème du réchauffement climatique, ce qui veut dire qu’on va progressivement passer des énergies fossiles aux énergies électriques et, bien sûr, pour produire cette énergie électrique, il faut utiliser des technologies peu émettrices de carbone », a expliqué EDF. directeur a déclaré à Euronews.

« Et donc vous devez utiliser des technologies à faible émission de carbone. Dans ces technologies à faible émission de carbone, vous avez les énergies renouvelables, le solaire, l’éolien, l’hydraulique, qui présentent un intérêt, et puis vous avez le nucléaire, qui émet relativement peu de carbone puisque des études ont montré que plus de le cycle de vie complet d’une centrale nucléaire, il y a six grammes de CO2 par kilowattheure.

« Et donc la solution pour lutter contre le réchauffement climatique est de passer aux énergies électriques et absolument pas de carbone dans l’atmosphère. »

Mais avec autant de réacteurs actuellement en maintenance et le nouveau parc nucléaire du pays qui n’est pas prévu avant de nombreuses années, la plupart seront plus préoccupés par l’ici et maintenant, plutôt que par ce qui est à venir dans le futur.

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